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    Lettre à Franco
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2020
    La grande réussite de Mientras dure la guerra tient à sa peinture d’un intellectuel dans la tourmente de l’Histoire, à l’évolution rapide d’une pensée philosophique qui voit ses idéaux se tacher de sang puis s’écrouler les uns après les autres. Miguel de Unamuno est un personnage passionnant, dont l’activité politique et littéraire offre un prisme intéressant pour aborder la montée au pouvoir de Franco et l’installation de la dictature ; d’abord malicieux, toujours entêté et fidèle à ses dogmes, il devient peu à peu vieillissant, affaibli par des engagements politiques qu’il est contraint de prendre sans qu’un cheminement intérieur n’ait eu le temps de se faire. Aussi Unamuno ne prend-il parti que pour ses idées, se ralliant par défaut et souci de préserver la république espagnole ; son humanisme semble rejoindre celui d’Alejandro Amenábar qui, une fois encore, relate la fin d’un monde sur le point de disparaître – comme il le faisait déjà dans Agora par exemple, voire The Others –, un monde encore gouverné par l’esprit et le sens du débat, concurrencé par les devises de propagande et les exclamations creuses et vulgaires qui n’ont pour fonction que de conforter les bas instincts de l’espèce humaine. Le long métrage interroge le patriotisme et le sens à donner à celui-ci lorsqu’il s’affranchit des institutions et des valeurs : ouverture et clausule représentent un drapeau et paraissent en questionner la légitimité, et entre les deux s’effectuent lentement et péniblement le déclin d’un âge, le crépuscule d’une pensée qui s’éteint à mesure que monte la rage du fanatisme nationaliste. Amenábar ménage ses effets, épure son œuvre des virtuosités formelles qui définissent son style, privilégiant avec raison la modestie et l’intimiste – à l’instar de ce plan magnifique sur les lunettes d’Unamuno dont les verres renvoient l’image de la foule se déchaînant sur les bancs de l’université. Mientras dure la guerra est une œuvre précise et minutieuse, un tantinet longuette mais aux longueurs nécessaires pour donner à voir et à vivre le bouleversement intestin d’une pensée et d’une civilisation.
    Biertan64
    Biertan64

    49 abonnés 1 431 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 juillet 2020
    A travers la prise de conscience progressive de l'écrivain Miguel de Unamuno, Alejandro Amenabar décrit les débuts de la guerre civile espagnole et les déchirements qu'elle induit.
    Malgré une reconstitution de l'époque réussie, le film manque un peu de souffle historique, y compris dans le discours final où la puissance des mots prononcés n'est pas assez mise en valeur (par une musique?).
    Un Franco presque sympathique et qui semble endosser à contre coeur le costume de Caudillo qui répond "que croyez vous qu'ils fassent dans l'autre camps" , en face d'un de Unamuno pour lequel il s'agit d'un "combat fascistes contre communistes": tout laisserait presque penser que les deux camps se valent et Amenabar ne prend pas franchement partie, même si les exactions et la répression sont montrées exclusivement du côté des putschistes.
    Aussi un éclaircissement de la part d'historiens ne serait pas superflu mais le film a le mérite d'exister, tellement il peut être difficile de regarder en face les heures les plus sombres de son passé.
    EaalXamar
    EaalXamar

    4 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 avril 2021
    1936 : la guerre civile espagnole éclate, voyant les militaires nationalistes s'attaquer aux communistes et anarchistes. Don Miguel de Unamuno, vieux philosophe, républicain, catholique modéré, hostile au fascisme, ancien recteur de l'université de Salamanque, prend à la surprise de son entourage parti pour le camp de Franco...
    Ce film a tout d'abord un intérêt majeur : il met en scène la guerre civile espagnole, ou tout du moins un de ses pans, à partir d'un certain angle, celui de Unamuno. C'est assez rare pour être noté, et sauf erreur de ma part, c'est la première représentation au cinéma du "caudillo" Francisco Franco. Dans un pays qui est sorti de la dictature en 1975, la période franquiste est encore à explorer sur écrans.
    De facture assez classique, le film réussit à poser clairement ses enjeux. Si le camp républicain est quasi-absent dans la représentation à l'écran, c'est parce que le film choisit de se centrer sur la montée au pouvoir de la junte militaire, puis celle de Franco au sein de celle-ci. La représentation de Franco a de quoi étonner, tant l'homme est présenté comme un bigot, à la personnalité effacée, mais respecté par ses pairs pour ses talents militaires. Et c'est donc les prises de positions du vieil universitaire face à ce régime encore en formation, se radicalisant de plus en plus, qui constituent le cœur. Ainsi le film montre efficacement comment un universitaire républicain, mais hostile au communisme, bascule dans la complaisance vis-à-vis d'un coup d'état nationaliste.
    Les prestations des acteurs sont toutes remarquables, la photographie est soignée, la reconstitution en décors et costumes sans tache, le film s'impose, malgré son formalisme, comme un film marquant sur le franquisme des débuts. En espérant voir dans les années à venir d'autres films explorer la période...
    Bazart
    Bazart

    43 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mai 2020
    Naissance d' un caudillo. Espagne 1936
    Par crainte d' une dictature communiste, le poète et philosophe Miguel de Unamuno a soutenu et financé la rébellion militaire. De bonne foi, il est persuadé que l' armée va rétablir l' ordre dans la jeune république espagnole.

    Doyen de l' Université de Salamanque, c' est un vrai humaniste qui adore débattre avec deux jeunes professeurs de littérature. Ses deux amis disparaîtront dans les geôles du nouveau pouvoir.
    De Unamuno prendra conscience trop tard que son pays à ouvert la porte à la peste brune qui envahit l'Europe.
    Au pouvoir, Francisco Franco, général timide et effacé que personne n'a vu venir, gouvernera l'Espagne d' une main de fer durant près de quarante années.
    Il reste de cette page sombre de l' histoire espagnole, le formidable discours de Miguel de Unamuno devant un amphi universitaire rempli de fascistes: " vaincre ce n' est pas convaincre".
    Images en clair obscur, mise en scène classique portée par son sujet et par la prestation généreuse et inspirée de Karra Elejalde, " Lettre à Franco" est un film fort pour nous remettre en mémoire que les democratie sont fragiles face à la haine et la peur des autres.
    Lettres à Franco : Du bon cinéma roboratif, nécessaire et engagé.
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    http://www.baz-art.org/archives/2020/03/11/38089686.html
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    354 abonnés 1 790 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mars 2020
    J’ai trouvé ce drame Espagnol assez bon. Ne connaissant pas trop cette période historique, je l’ai trouvé fort intéressant. J’ai pu apprendre pas mal de chose grâce à celui-ci. Malheureusement, je dois dire que le contexte historique n’est pas bien présenté. Tout commence le jour du coup d’État. Il aurait été judicieux de nous faire un bref récapitulatif de la situation précédente afin que l’on puisse mieux comprendre les protagonistes. En effet, la psychologie et la réaction de chacun face à cet événement sont passionnantes à voir. Du groupe de trois amis, personne ne réagira pareil. Que ce soit un communiste, un chrétien, ou un républicain, la vision n’est pas la même sur la prise de pouvoir de Franco. C’est pour cela qu’un petit coup de pouce historique n’aurait pas fait de mal. Les compères sont très bons à commencer par celui qui occupe le rôle phare, Karra Elejalde. Luis Zahera et Carlos Serrano-Clark m’ont fait aussi une grosse impression. Il ne faut pas oublier l’une des pièces maitresses de ce film avec Santi Prego qui interprète Franco. Celui-ci donne une image peu connue du général. Un homme discret mais qui cache un affamé de pouvoir. Une double vision civil/militaire complémentaire. J’ai un doute cependant de la véracité historique de tous les faits afin de ne pas trop ternir l’image de Miguel de Unamuno. Tout n’est cependant pas idéal dans cette réalisation, notamment le rythme. Cela traine en longueur à de nombreuses reprises. Les 1h50 vont par moments se faire sentir. Quelques petites accélérations auraient été la bienvenue car les instants forts sont surtout à la fin.
    ziggy75
    ziggy75

    8 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 mars 2020
    la mise en place d'un régime fasciste celui de Franco est bien vu par le réalisateur alejandro Amenabar ainsi que le doute puis enfin la prise de conscience de Miguel de Unamuno le tout est bien réalisé une reconstitution parfaite de bons acteurs mais le tout est un peu long
    tom K.
    tom K.

    5 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2020
    Je m'attendais à moins bien vu la note Presse mais j'ai quand même été agréablement surpris. Ce que fait le réalisateur est très difficile, il décide de ne se mettre qu'au service de son histoire et de son sujet et le fait que le film soit pédagogique est clair est positif. C'est très important qu'un film comme celui-ci existe car en Espagne,, il y a une résurgence pro-franquiste et nationaliste; ce qui glace le sang étant donné que cela a été une dictature fasciste fratricide. Ce populisme qui avait exalté l’inégalité des races a malheureusement encore des teneurs à notre époque dans des partis extrémistes. C'est très important que ce film historique existe comme devoir de mémoire.
    Makimax74
    Makimax74

    4 abonnés 125 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 mars 2020
    un film instructif mais a la mise en scène classique et la narration linéaire.loin des effets loin du réalisateur "s'ouvre les yeux"..
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mars 2020
    Au début du soulèvement nationaliste Espagnol en 1936, l’écrivain et philosophe Miguel de Unamuno lui exprime et manifeste son soutien, déçu de la tournure prise par le régime républicain. Attaché tout de même à la République, il souhaite que l’ordre et les valeurs traditionnelles reprennent le pas sur l’instabilité et le désordre. L’évolution des choses, au fil de la progression des forces nationalistes, lui montrera quelle fût cette erreur initiale, et, changeant de point de vue, il exprimera son désaccord et sa condamnation de la force brutale et intolérante dans un très beau et poignant discours, tenu devant une assemblée fasciste haineuse et fanatique.
    Voilà un exemple et un message de première importance, alors que montent dans notre monde les populismes et nationalismes surfant sur les peurs et les différences, et vendeurs de fausses solutions, les prétendus remèdes étant infiniment pires que le « mal ».
    Avec un tel matériau, il eut pu exister un grand film. Malheureusement la forme et le style ne sont pas à la hauteur du sujet. Les décors sont soignés, l’image assez léchée, mais la réalisation est académique et conventionnelle, sans créativité. Il en résulte un film assez plat, manquant de puissance. Un excès de sentimentalisme facile et de grandiloquence le plombe aussi, comme une musique pompeuse et envahissante dont on comprend la place excessive en voyant au générique final qu’elle est de la composition d’Amenabar lui-même.
    Un dernier mot sur le titre Français consternant choisi par les distributeurs : il masque l’une des hypocrisie et trahison du pouvoir fasciste : le pouvoir politique total devait être donné à Franco « Tant que dure la guerre » (titre original du film).
    Bernard D.
    Bernard D.

    111 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2020
    « Lettre à Franco » est loin d’être le premier film de Alejandro Amenábar. Il nécessite d’avoir une bonne connaissance de l’histoire de l’Espagne. Nous sommes en 1936 avec des émeutes et des revendications séparatistes des Basques et des Catalans … qu’une junte militaire d’abord installée à Burgos veut enrayer. Cette junte se localisera à Salamanque et déclenchera en juillet la guerre civile. Le triste général Milán Astray, borgne et manchot au combat, fondateur de la Légion Etrangère au cri de ralliement « Viva la muerte », et admirateur de Hitler, va manœuvrer. Il va pousser la junte à nommer un représentant unique … et ce sera son ami Franco (co-fondateur de la Légion Etrangère) qui curieusement presque contre lui-même, hésitant et presque naïf, va être désigné : il deviendra chef militaire et très rapidement politique, le Caudillo, cruel dictateur qui a « œuvré » jusqu’en 1975 !
    Miguel de Unamuno, un grand écrivain et philosophe, est le recteur de l’université de Salamanque. Pensant que la junte va ramener l’ordre, sauver l’Espagne et la conduire vers la démocratie, répond aux demandes des militaires pour leur servir de garant moral. Malgré les mises en garde de sa famille et de ses 2 fidèles amis, il va garder des œillères … et ce n’est qu’en octobre 1936 lors de la fête de la Race espagnole, que réalisant son erreur il va prononcer un sévère réquisitoire anti-franquiste avec la célèbre phrase célèbre « il vaut mieux convaincre les gens … que de les vaincre (militairement) ».
    Ce film très esthétique sur le plan architectural et avec de nombreux effets de lumière, montre très intelligemment comment un régime peut basculer rapidement vers une dictature et il montre aussi le danger qui guette les grands intellectuels qui s’impliquent rapidement dans ces mouvements politiques « actifs ». Si Miguel de Unamuno est inconnu en France c’est peut-être parce qu’il a « mal choisi son camp » contrairement au poète Federico García Lorca qui lui a donné sa vie pour les résistants.
    Un film qui mérite surement d’être revu pour mieux apprécier la finesse des propos.
    Nathalie M
    Nathalie M

    2 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 mars 2020
    Je ne connais pas très bien l'histoire de l'Espagne et pas du tout Miguel de Unamuno, je suis donc allée voir ce film sans idée reçue ni préjugé. Après ce visionnage, Unmuno ne figurera pas dans mon panthéon des grands hommes tellement il apparaît couard et complaisant (tel que décrit dans ce film). Franco lui, avec son air imbécile, les a tous bien roulés dans la farine en se faisant, fort habilement, nommer dictateur à vie.
    Bon film, mais pas de quoi faire le déplacement, on peut raisonnablement attendre qu'il passe à la télé un dimanche soir.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 mars 2020
    J ai adoré, très bons acteurs,une histoire très bien relatée, très belles images,émouvant aussi bravo
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 6 mars 2020
    Une reconstitution historique douteuse, une présentation désobligeante et sans vie d'un philosophe qui fut tenace et fort jusqu'à la fin. Des conversations superflues et pauvres.
    Ricco92
    Ricco92

    223 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mars 2020
    Alors que des œuvres traitant des dictatures d’Hitler ou de Mussolini se trouvent assez facilement, celle de Franco est globalement assez peu présente au cinéma. Lettre à Franco est donc un film assez intéressant par son sujet. Hélas, le long métrage d’Alejandro Amenábar ne possède pas l’intérêt cinématographique de Tesis ou des Autres et s’oublie vite. À voir surtout pour sa culture historique.
    Jane D
    Jane D

    5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 mars 2020
    Ce film est poignant. Tu ne peux sortir sans être émue, touchée, énervée, attristée et j'en passe. Quand tu es petite fille de républicain espagnol d'autant plus.
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