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ANDRÉ T.
83 abonnés
484 critiques
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4,5
Publiée le 26 juin 2020
Comme dans Breaking the waves, on retrouve l'émotion des grands mélodrames... Bien sûr, on est souvent sur le fil du rasoir. Rappelons-nous de notre émotion, la première fois que nous avons vu "Les parapluies de Cherbourg" on éprouve parfois ce sentiment étrange: on est bouleversé et on frôle le ridicule, avec le décalage entre le tragique d'une situation et la légèreté danse et musique. Il y a parfois l'étrangeté des bruits des machines à l'usine ou sur le train de marchandises.... il y a aussi la magie Björk qui nous émeut et nous empêche de basculer dans le ridicule. Quant à Lars Von Trier, je crois qu'il a raison d'être si ambitieux !!!
Je ne comprends pas ce parti pris esthétique de la caméra et du montage fébriles, qui avaient un sens dans la première partie de Melancholia, parce qu’ils épousaient l’instabilité du personnage, alors qu’ici le personnage est censé être résolu et droit dans ses bottes. La mise en scène ne semble pas viser autre chose qu’un côté « manège de la souffrance » assez malvenu (tous ces plans collés au visage de Bjork...) et le film aurait été bien plus intéressant s’il avait visé le portrait d’une obstination (façon Princesse de Clèves ou Michael Kohlhaas) en traduisant cette dignité sur le plan formel. Je ne comprends pas non plus ce casting hors-sol, pour un film qui se prétend aussi ancré socialement et géographiquement. Pour Bjork, il est évident que sa présence est indispensable au film, mais Deneuve, Barr, Kier, Skarsgard... Pourquoi? En fait, j’ai eu l’impression de voir une version de travail prometteuse (et un peu poseuse dans sa façon de lorgner vers le documentaire ou l’improvisation) pour un film qui aurait pu/dû être magnifique. L’idée de la comédie musicale comme refuge est vraiment très belle et donne quelques jolis moments, mais le scénario est inutilement sadique et déprimant, ce qui achève de me rendre hermétique à son pathos (sauf pour la dernière scène, qui n’y va vraiment pas de main morte pour nous tirer les larmes!). Je retiens le numéro musical sur le train, très beau et émouvant.
Difficile de noter un film comme celui-ci. Difficile aussi de s'en remettre. Difficile déjà de le soutenir du regard jusqu'à son terme. Ce film est un tsunami, il dévaste tout sur son passage, il m'a vidé entièrement. C'est sans hésitation possible le film le plus dur qu'il m'a été donné jusque là de voir et pourtant c'est également celui qui parle le mieux d'amour. J'aime les films qui arrivent à nous faire ressentir, à nous illustrer par le jeu, des concepts, des émotions sur lesquelles on a du mal à s'exprimer et ce film en est un parfait exemple. Il nous parle d'honneur, de soi même mais aussi envers les autres. Il nous parle d'audace, du rôle de mère mais aussi de sacrifice. Surtout, il nous parle de courage et de dignité. On comprend alors qu'est ce qui fait de nous quelqu'un de fort, d'important et d'heureux. Il nous montre la manière avec laquelle on reste humain malgré les coups reçus plus violents les uns que les autres au cours du film. J'ai l'impression d'ecrire n'importe quoi car tout est bien chamboulé dans ma tête. Un film sordide et pourtant si beau que je ne reregarderai JAMAIS.
C'est bien, mais sans plus. Les films de Lars von Trier ont eu sur moi des effets variables (j'ai adoré Dogville mais pas du tout apprécié Melancholia et Nymphomaniac). Le problème vient avant tout de la dimension comédie musicale manquant terriblement de charme dans ce film. Si la carrière de Björk (que je ne connais pas en-dehors de ce film) est sans doute très riche et notable ; ses chansons dans ce film ne sont pas du tout galvanisante. Au final, on n'en retient aucune à l'issue de ce film (ce qui est très mauvais signe pour une comédie musicale voulant justement rendre hommage au genre). Le fait d'inscrire ces musiques dans un environnement de bruits de machineries industrielles n'aident pas à les rendre particulièrement appréciable. Les scènes de chansons sont du coup assez ennuyante. L'intrigue est plutôt simple. C'est un peu simpliste par moment et prévisible, mais le ressort émotionnel est tout de même là. Le casting est très convaincant : que ce soit Björk, qui réussit sa prestation d'actrice, ou même des acteurs plus confirmé (Catherine Deneuve, David Morse et Peter Stormare). Les acteurs chantent très honorablement. Je ne suis pas sûr que le registre de la comédie musicale soit celui qui sied le mieux à Lars von Trier.
Mon admiration pour Lars von Trier est à l'image du niveau de radicalité de son cinéma : c'est haut et c'est fort ! Mais surtout, ne voyons pas von Trier comme un ''grand dégénéré assoiffé d'art et de violence'', mais plutôt comme un cinéaste filmant à hauteur d'hommes, pour parler de questions à grande échelle : le principe de communauté et d'esclavage dans le parfait *Dogville*; la morale dans *Les Idiots*; l'art et la violence dans les excellents *Nymphomaniac* et *The House that Jack Built* ... Toujours dans une démarche ultra-réaliste, Lars von Trier dépeint un portrait de personnages torturés et enroulés dans un grand cercle créé de toutes pièces par notre société elle-même. Le spectateur ne peut qu'être alors traîné au sol dans un choc et une sidération qui le feront voir une vision cauchemardesque des déroutes de la modernité : l'art ne fait pas tous le temps du bien et Lars von Trier est bien placé pour l'illustrer.
Palme d'or 2000, *Dancer in the Dark* fût ma première découverte du cinéma de Lars von Trier. Une initiation assez spectaculaire, saisissante et qui m'avait poussé à découvrir le reste de l’œuvre du sulfureux cinéaste Danois (où je trouverai d'ailleurs de meilleurs perles). *Dancer in the Dark* raconte l'histoire de Selma Jezkova (Björk), une immigrée tchécoslovaque installée aux USA qui voit sa vie se partager entre une maladie l'a rendant aveugle, le travail infernal à l'usine, son fils, ses quelques amis fidèles et surtout sa passion évasive pour les comédies musicales. Sa légèreté et sa gentillesse vont faire émerger une face sombre de ses supposés proches.
Lars von Trier détruit complètement le mythe Américain des années 60 dans une froideur et une dureté qui ne laissera pas indifférent. Selma à décider de quitter le monde de l'est pour celui de l'ouest tant idéalisé à travers notamment la représentation mythique du cinéma. Sa volonté première est celle de pouvoir offrir à son fils une coûteuse opération lui permettant de ne pas subir la même maladie qu'elle. Louant une caravane de fortune dans un petit village américain aux vices insoupçonnés, Selma est bien loin du rêve coloré et idéalisé de l'Amérique au rythme des gracieuses comédies musicales. Les seuls moments de répit et de chants se situent lors des répétitions pour un petit spectacle organisé dans la ville. Sinon, ces moments de légèretés se situent à l'usine entres deux manœuvres, au risque de s'attirer les foudres du directeur. Il faut dire que si sa fidèle amie Kathy (Catherine Deneuve) n'était pas là, Selma se serait déjà envolée loin des hommes et de la dureté de la vie.
Mais les USA n'est pas un pays de la prospérité éternelle où la joie et l'amour absorbent le cœur des protagonistes. Les soucis d'argent avec toutes les affreuses retombés suivants le pas, sont des chutes incontrôlables qui amènent inévitablement les humains à revoir leurs morales aux prix de l'amitié et de la compassion. *Dancer in the Dark* projette aussi la question de l’exploitation des plus faibles et la peur des communistes et de l'étranger en général. Les quelques scènes musicales donnant du son et de la clarté à un sombre film sont comme des moments de pur évasion où évidement, la légèreté n'y est qu'imagination. Ce sont surtout ces regards scrutés de A à Z par la caméra de Lars von Trier qui passionnent. Ces regards sont comme conscients de la situation mais acceptent pleinement et instinctivement la réalité destructrice, injuste et horrifique.
Il est loin le temps des comédies musicales de Jacques Demy où l'amour, la joie et la fête rythmaient les danses d'une Catherine Deneuve bien plus jeune. Au-delà de maltraiter le rêve américain, *Dancer in the Dark* maltraite celui du genre musical. Mais dans un sentiment purement personnel, il faut avouer que je vois à travers le film de Lars von Trier une certaine forme de facilité. En effet, j'eu déjà ressenti cette sorte de ''décontraction scénaristique'' avec *La Chasse* de Thomas Vinterberg : l'idée de prendre un personnage bienveillant, ouvert et profondément respectable pour lui faire vivre les pires atrocités et injustices sociales. C'est à la fois véritablement intéressant et passionnant, et en même en temps assez facile. J'avoue être au cœur d'un grande contradiction sur ce niveau là. Je dois reconnaître aussi le manque de beauté concernant les scènes musicales. Que cela soit du coté de la musique ou de la réalisation de von Trier identifiée par une centaine de caméras, ces scènes de danses et de chants peinent cruellement à attirer une certaines forme de ma sympathie tant elles manquent de soin.
Reste que *Dancer in the Dark* est une oeuvre qui marque et amène son spectateur à ne pouvoir décrocher ses yeux d'une sorte de mise à mort consciente et réaliste d'un être aspiré depuis si longtemps dans l'inarrêtable machine de la société moderne.
d'une approche synoptique, ce film est très bon. seulement voila, lars est un excellent scénariste mais un mauvais réalisateur. ainsi, on dispose d'un scénario formidable avec des rebondissements inattendus, des acteurs très bien dirigés, des musiques et chansons parfaitement envoûtantes. en revanche le film possède une réalisation spéciale pour ne pas dire déroutante et mauvaise. en effet, la caméra va dans tous les sens et les cuts sont extrêmement récurrents. en cela il faudrait peut être que le réalisateur danois face un choix entre plan séquence ou réa charcutée... de plus la photo est vraiment répugnante, dommage car le film semble se dérouler dans de superbes lieux naturels (style scandinave). par conséquent, même si le film prend aux tripes et ne vous laissera pas indemne, on regrettera les points négatifs cités précédemment et pas des moindres... un très bon film néanmoins mais un peu en deux ça. je précise par ailleurs que cet antagonisme de réalisation est valable pour tous les films de von trier, ce qui légitime le fait que ce réalisateur est doué pour l'écriture mais pas pour la réa, et ainsi tous ces films ne m'embarque qu'à moitié ce qui est gênant car il possède d'incroyables idées.
Un chef-d'oeuvre bouleversant, mélodramatique ponctué de scènes de comédie musicale pour faire baisser la tension. Lars von Trier nous présente la société américaine où la peine de mort est la réponse à tout, où les riches se servent des pauvres parce qu'ils ne sont pas capables de gérer leur argent. Le policier se plaint de devoir rembourser ses dettes et s'adresse à une ouvrière presque aveugle, qui met le moindre argent de côté, même une pièce de 10 cents, pour payer l'opération chirurgicale de son fils qui a la même maladie. Ce côté héréditaire représente le déterminisme social, on hérite des mêmes problèmes, et la cécité est l'aveuglement de la société. Comme dans les films d'horreur, lorsque l'ouvrière se rend chez le policier et son épouse, leur maison est filmé en plan large, son côté grande bâtisse montre que le couple n'est pas en difficulté mais aussi donne l'impression qu'un danger va arriver. À l'inverse, l'ouvrière, dans sa caravane, vit à l'étroit, on ne sait même pas où elle dort, ni son fils. Un des meilleurs films de Lars von Trier, donc, qui fait réfléchir après l'avoir vu, et remet ainsi en cause notre petite société.
Un des plus beaux film du monde Bjork est absolument magnifique une fée enchanteresse têtue et déterminée jusqu'à la mort et quelle mort, Catherine Deneuve merveilleuse et tous les qutres acteurs à l'avenant. Le plus beau film de Lars von Trier que par ailleurs j'aime beaucoup qui fait parti de mes metteurs en scène préféré. Merci à toute l'équipe pour ce moment de pur bonheur tragique bien sur mais beau et plein d'espor ...
dancer in the dark est l'un des films les mieux filmés de tous les temps et mêle de manière brillante la comédie musicale et drame. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5
C'est assez étrange. Absolument tout ce que je reproche a LVT est présent dans ce film et pourtant, je crois bien que j'ai adoré. Déjà, j'ai beaucoup aimé les passages musicaux qui s'offrent une photographie sublime et des chansons/chorégraphies mémorables! J'avais un problème avec les comédies musicales jusqu'à très récemment mais depuis que j'ai vu cet claque MONSTRUEUSE qu'est La La Land, ça passe beaucoup mieux. Sur ce côté la je suis content.
Le côté réaliste? Au début j'ai franchement eu du mal. La caméra bouge tout le temps, les cadrages sont mauvais, l'esthétique à vomir bref j'ai pas aimé. Mais plus le film avançait, plus je m'y suis fait et plus j'ai compris cette démarche qui est bel et bien voulu. Du coup j'ai changé d'avis en cours de route, LVT n'a pas fait un travail laid et idiot mais froid et réfléchit. Le scénario est magnifique. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde tant c'est intéressant et bien écrit! Et aussi terriblement triste mais pas gratuit. Niveau acting, Björk porte le filme sut ses épaules. Les autres acteurs sont excellents mais franchement, on comprend totalement que le jury Cannois ait transgressé une règle en donnant le prix d'interprétation féminine EN PLUS de la Palme d'Or (ce qui est interdit depuis Barton Fink je crois) a Björk. Elle chante bien elle danse bien et elle joue très bien.
Finalement, c'est bien Dancer in the Dark qui m'aura fait aimer Lars Von Trier. J'ai envie de découvrir ses autres film maintenant! Parce que DITD est dur mais pas gratuit, différent mais pas idiot. Un drame humain magnifique et une superbe comédie musicale. Après un Melancholia étrange et un très bon Nyohomaniac, je peux affirmer que je reconnaît bien un chef d'oeuvre a LVT et c'est ce film!
Film musical touchant, avec de très bons acteurs, Deneuve en tête, qui font de ce film à tension constante un très beau film. Mais malheureusement la seconde moitié de Dancers un the dark est loin d'être inoubliable, l'ayant tout bonnement oubliée, par sa lenteur, histoire qui se fait morne et qui n'est plus coupée que par des chansons inopportunes (scène du tribunal chantant et dansant arrivant comme un cheveu sur la soupe et n'est pas totalement loin du ridicule...). Un film que beaucoup jugent de chef-d'œuvre, à juste titre jusqu'à la moitié, mais qui perd toute sa fraîcheur de vivre et son tonus brutalement. Dommage.
Film trop roublard dans son misérabilisme, Dancer in the Dark ne m'aura pas emporté comme tant d'autres. Certes, l'improbable du scénario et de beaucoup des personnages signe ce Lars Von Trier comme une fable surréaliste sur la lutte d'une âme pleine de vitalité contre les coups qui lui sont portés. Écrivant dans le même mouvement la force parfois triomphale de son personnage et le déluge de coups du sort qui s'abattent sur lui, LVT signe un drôle de mélo, en sédition contre lui-même, pour retourner à un exercice d'émotion pure où l'outrance de l'intrigue doit alimenter d'elle-même les enjeux qu'elle met en place. À voir un canevas si impitoyable qu'il en devient stupide se refermer sur Björck (assez remarquable, c'est vrai), le spectateur est censé se rebeller contre l'écriture même et finir de s'identifier à son personnage sans cesse mis à la torture. Manipulé par Dancer in the Dark, le public en subit d'autant plus la force qu'il fournit lui-même l'aval à son maelström intime. Enfin, en théorie. Parce que pour ma part, j'ai encore beaucoup trop senti la présence de Von Trier pour me laisser duper. Son style, entre rémanence du Dogme et libertés nouvelles, marque incontestablement sa patte (coupures abruptes, photo terne, personnages décortiqués) et finit par ficeler un film trop maîtrisé, trop contrôlé, au point de manquer de l'air nécessaire à une vraie respiration. C'est sans doute un beau film, mais il est bourré de défauts, et j'en retiendrais avant tout l'audace, qualité que le danois n'a décidément jamais perdu de vue.
Que ce premier contact avec le travail de Lars Von Trier fut déplaisant et fascinant à la fois, je ne pensais pas qu'un film pourrait autant m'agacer, surtout une comédie musicale, mais le plus bizarre c'est que j'ai pourtant beaucoup aimé... Les musiques sont géniales (Björk a une voix qui reste en tête bien des heures après le visionnage) et le but de faire une histoire proche d'un opéra avec donc une intrigue assez dramatique est un pari plus que réussi. Mais bon sang tout le long j'ai eu envie de mettre une claque à Selma pour qu'elle arrête de se laisser piétiner par les gens ! Même des tragédies comme Andromaque laisse plus de chance à leurs personnages. Je n'arrive même pas vraiment à comprendre pourquoi j'ai aimé puisque voir le sort s'acharner comme ça sur une femme qui s'est battue de son mieux pour protéger son enfant (spoiler: et qui finit condamné à mort pour avoir volé son propre argent... ) est assez déplaisant, ou alors peut-être que je suis un sadique qui se délecte de ce genre de chose c'est une possibilité... J'ai beaucoup aimé cette manière dont le personnage justement s'évadait face à sa cécité croissante et à chaque épreuve qu'elle affrontait en usant de la musique pour tenter de survivre, le problème c'est qu'étant donner qu'elle est dans ses rêveries, elle donne un peu l'impression dans le contexte réel d'être une femme arriérée qui est complètement perdu dans un monde d'adulte... Je me rend compte que cette critique est tortueuse et ne justifie même pas forcément la note, je sais juste que quand j'en ai terminé avec ce film, j'avais hâte de découvrir d'autres oeuvres de Lars Von Trier, probablement parce que ces sentiments déplaisants me sont rarement procurés par un film et que j'apprécie ressentir des choses différentes que des sentiments "positifs" dans le cinéma. A voir donc comme une expérience émotionnelle originale par rapport aux films habituels que j'ai adoré et détesté en même temps. 16/20
Sublime ! Bjork envoûtante, qui transcende le film et un metteur en scène specialiste des melanges: une comédie musicale filmée en caméra à l'épaule ! pour moi une palme d'or largement mérité!