""Adoration" est le 6ème long métrage du réalisateur belge Fabrice Du Welz. C’est en 2004 qu’il a réalisé "Calvaire", son premier long métrage, présenté à la Semaine de la Critique de 2014 et triplement primé au Festival au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2005. Ce film était le premier volet de sa trilogie ardennaise, trilogie qu’il termine avec "Adoration", présenté hors compétition au dernier Festival de Locarno. Entre temps, il y a eu, bien sûr, le deuxième volet, "Alléluia", en 2014, et 3 autres films, dont une incursion dans le thriller avec "Colt 45" en 2014 et des premiers pas américains avec "Message from the king" en 2017.
Dans le parc qui entoure un asile psychiatrique, un petit oiseau blessé et un gamin de 13/14 ans, Paul, qui prend soin de lui avec beaucoup de précautions. Si Paul se trouve là, c’est parce que sa mère est une employée de cet asile. Par contre, Gloria, une adolescente à peine plus âgée que Paul et dont il fait la connaissance, est dans cet asile en tant que patiente. D’ailleurs la directrice de l’asile met en garde Paul et sa mère, donnant le conseil très ferme à Paul de cesser de rencontrer Gloria. Elle est pourtant attachante, cette Gloria ! On peut d’ailleurs dire que, à certains moments, son comportement semble tout à fait normal. A certains moments …! Car, à d’autres moments, il est patent que quelque chose, chez elle, ne tourne pas vraiment rond et il lui arrive même, parfois, d’adopter un comportement dangereux, pour elle, pour son entourage, pour les deux. En plus, dit-elle la vérité lorsqu’elle affirme à Paul que ses parents sont morts dans un accident d’avion lorsqu’elle avait 5 ans et que c’est son oncle qui l’a fait enfermer afin de récupérer l’héritage ? Malgré les recommandations de la directrice de l’établissement psychiatrique, Paul, subjugué par Gloria, en adoration devant elle, ne résiste pas à apporter son aide à cette dernière dans l’organisation d’une fuite vers le monde extérieur, un monde qui va leur donner la sensation enivrante d’avoir conquis la liberté, un monde dans lequel leur jeunesse va venir parfois se confronter à celui des adultes.
Avec ses partis pris très intéressants, les oiseaux, les gros plans sur les visages et sur les yeux, les tunnels et les cours d’eau, la brume très souvent présente, le mélange de réalisme poétique et d’onirisme, ""Adoration" narre de façon convaincante une histoire d’amour très particulière entre deux adolescents tout en montrant que la frontière entre ce qu’on appelle folie et normalité est souvent très ténue.