Jean-Christophe Markovic à 25ans quand il est au sommet de sa carrière de basketteur professionnel (« le meilleur shooter à 3 points d’Europe »). Plutôt que de rejoindre un club prestigieux européen, il fait le choix étonnant de rejoindre son club formateur à Angers en vue d’intégrer l’équipe de France.
Pour son second long-métrage, l’égocentrique Florian Hessique récidive, après le très mauvais Le Casse des casses (2014), il endosse de nouveau les multiples rôles (producteur, réalisateur, scénariste & acteur !) comme cela était déjà le cas dans son précédent film, il incarne ici le rôle-titre et n’est jamais avare pour se mettre en avant (il est de tous les plans). Il incarne un basketteur professionnel talentueux mais arrogant & imbu de sa personne (le mec a carrément des posters à son effigie dans sa chambre), un personnage totalement antipathique qui lui sied à merveille puisque Florian Hessique (déjà dans son précédent film), fait constamment la gueule et cela en devient usant. Mono-expressif, les dents serrées, il tire une tronche pas possible, on dirait un gosse de 5ans à qui on aurait refusé des bonbons, l’ennui, c’est qu’il fait cette gueule pendant toute la durée du film.
Avec La Légende (2018), le réalisateur s’inspire de son propre vécu, ayant fait du basket pendant quelques années (jusqu'au niveau Pro-B), Florian Hessique a le mérite de savoir (plus ou moins) de quoi il parle, sauf qu’au niveau de la réalisation, ça n’est toujours pas ça… il en fait des caisses sur son personnage, beaucoup trop focus sur lui, autocentré sur sa petite personne. L’ennui, c’est que non seulement un film de 80min sur Florian Hessique ne nous apporte rien, mais en plus de cela, la réalisation est maladroite et l’écriture s’avère des plus basique.
Si vous espériez vous rabattre sur la distribution, c’est peine perdue, on se retrouve face à un casting hétéroclite et sans-queue-ni-tête, avec Kevin Miranda (aperçu dans diverses téléréalité "Dilemme" ou encore "Les Anges de la téléréalité"), Jean-Christophe Bouvet (une courte apparition d’à peine 30 secondes (montre en main !), le temps de cachetonner), Éric Naulleau (lui aussi en mode apparition), Patrick Préjean, Géraldine Lapalus (Camping Paradis) ou encore Olivier Pages. On évitera de s’attarder sur ceux qui incarnent les basketteurs de Pro-A, puisque visiblement ça ne choque personne que la moitié de l’équipe soit gaulée comme des cure-dents, Florian Hessique ressemble à un cintre (autant vous dire que son rôle de meneur peine clairement à convaincre, encore moins lorsqu’on le voit faire un placage à l’un de ses collègues, bien plus baraqué que lui).
La réalisation bâclée enchaîne comme des perles des scènes de sport toutes identiques les unes aux autres (imaginez Florian Hessique qui enchaîne les "swish" au ralentis), ajouté à cela, des séquences sans réelle intérêt, comme celle de la discothèque où le héros est méprisable envers la gente féminine, sans oublier aussi (s’en était drôle), la courte séquence où Florian Hessique se prend pour Rocky Balboa, une scène purement inutile puisqu’elle ne dure que 30 secondes !
A défaut d’avoir pu soigner sa réalisation ou la direction artistique, on pourra toujours se rabattre sur la B.O., c’est d’ailleurs à se demander combien cela lui aura coûté (pêle-mêle, on y retrouve Justice, Simon and Garfunkel, Joe Cocker, ACDC, The Rolling Stones ou encore Bob Dylan). Côté exploitation, comme pour son précédent film, celui-ci a pu bénéficier d’une exploitation technique dans une poignée de salles. Après avoir survécu à ces 80min égocentriques sur fond de basket, si le film ne vous a pas achevé, Florian Hessique en a aussi tiré un roman, avec "Markovic par Jean-Christophe - dans les coulisses du sport business", avis aux amateurs.
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