Le célèbre détective privé belge Hercule Poirot (Kenneth Branagh) enquête sur le meurtre de la jeune et belle héritière Linnet Ridgeway (Gal Gadot), perpétré à bord d'un navire de croisière voguant sur le Nil. Cette dernière s'était éprise de Simon Doyle (Armie Hammer), le fiancé de sa meilleure amie, Jacqueline de Bellefort (Emma Mackey) et l'avait épousé dans la foulée. La suspecte la plus probable, Jacqueline, qui nourrissait une grande haine envers celle-ci, est pourtant une des seules personnes parmi les divers clients à avoir un alibi solide...
Il s'agit d'une nouvelle adaptation cinématographique de la célèbre œuvre de la grande Agatha Christie, après celle de 1978, dans laquelle le célèbre détective était campé par Peter Ustinov.
Après sa relecture du non moins célèbre "Crime de l'Orient-Express", Kenneth Branagh propose une nouvelle approche du grand détective belge, à la fois plus humain et plus solitaire. Il prend certes quelques libertés avec le personnage des romans, en lui inventant un passé que je ne crois pas avoir lu dans les livres de la Reine du crime (et pourtant j'en ai lu beaucoup), mais sa thèse reste plausible.
Après un début assez long à se mettre en place, avec une première scène relatant la Guerre de 14-18, qui apporte des éléments qui auraient pu être traités par flash back tout au long du film et une scène de danse entre les deux futurs époux un peu longue, l'histoire se met en place et prend son envol avec le premier meurtre.
La suite du film est plus conforme à l'atmosphère du livre, avec les séances d'interrogatoire, l'ambiance de suspicion et les rivalités qui s'affirment.
Kenneth Branagh a pris le parti de présenter un Poirot sans cœur, assez froid et détaché alors que, selon moi, Poirot est un misanthrope, revenu de tout en ce qui concerne la nature humaine. Et puis, évidemment, depuis l'interprétation de David Suchet (qui ne joue pas Poirot, mais qui est Poirot), on ne peut s'empêcher de rapprocher les deux conceptions du personnage.
Au final, c'est une bonne adaptation et, malgré les libertés prises par le réalisateur (Poirot une arme à la main, qui porte une moustache pour une raison jamais évoquée jusque là, qui a les larmes aux yeux et qui ne boit pas d'alcool), on prend plaisir à suivre cette enquête avec, en prime, les magnifiques paysages de l'Égypte pharaonique, et notamment le splendide temple d'Abou Simbel.