Il y a un véritable mobile derrière ce film, une véritable pensée: « Vengo, c'est d'abord cela : un cri, un chant, un hymne à la vie, à l'amour, au deuil, au pacte du sang. Un hymne à la Méditerranée. » a ainsi dit Tony Gatlif. De plus ce qu'écrit Jérôme Larcher dans les Cahiers du Cinéma a bien du vrai: "Il n'y a probablement pas meilleur cinéaste français qui sache aussi bien filmer la danse, la musique et le chant que Tony Gatlif."
Certes, Tony Gatlif prouve une fois de plus son tempérament, son abilité à mettre sur pellicule toute la vie de ces folles soirées gitanes, à déployer avec virtuosité une puissante énergie créatrice et vitale sur l'écran; mais ici, dans Vengo, cela semble tomber à plat. Les scènes musicales et l'énergie dont elles sont pourvues semblent gratuites. L'histoire semble ne servir ici que de simple prétexte. Les rouages de l'histoire vengeance sont invariablement appliqués comme des mécanismes vus et revus mille fois.
Évidemment Vengo contient des étincelles: la belle relation entre Caco et son neveu handicapé Diego par exemple. Cependant, au lieu de retirer toute la puissance émotionnelle qu'on pouvait retirer de cette histoire de vengeance, le film paraît s'étirer, juxtaposer mornement les scènes, jusqu'à la séquence finale où on poignarde le protagoniste, Caco. Malgré sa relative brève durée d'1h30, ce long-métrage nous semble long, presque ennuyeux.
Ainsi, si par sa vie, son tempérament, ses scènes de musique et de danse inimitable, Vengo est bien un film de Tony Gatlif, fait avec son sang, avec ses veines, avec son coeur, et avec ses tripes, il se révèle néanmoins bien en déçà de pépites telles que Swing, Exils ou encore Transylvania.