Daniel Auteuil, en tant que cinéaste, à vrai dire, ça ne m'évoque pas grand chose, si ce n'est les remakes de Pagnol. Remakes que je n'ai d'ailleurs pas vus car, Raphaël Personnaz et Kad Merad remplaçant respectivement Pierre Fresnay et Fernandel, ça ne m'inspire pas du tout. Bref. Exit Pagnol. Ici, on est chez Florian Zeller. Enfin, dans une pièce de Florian Zeller. On va dire les choses clairement: si "Amoureux de ma femme" n'est pas une abomination absolue comme le cinéma comique français a pour habitude de nous en sortir des pleins wagons, il est quand même ardu que de lui accorder beaucoup de crédit. Le début est même assez séduisant. On y voit un Auteuil se perdre entre les rêves et le réel. Et c'est d'ailleurs ça le problème. Parce que, avoir recours à ce procédé deux ou trois fois, ce n'est pas méchant, mais durant tout le film, ça n'est pas possible. Alors, on va me dire "ouais mais par exemple, dans "Le Magnifique" (je sais le sujet de ce dernier est complètement différent, mais c'est pour l'exemple), c'est pareil, y a toujours l'alternance entrez les scènes réelles et les scènes fantasmées. Ouais, sauf que dans "Le Magnifique", cette alternance était au service d'une histoire constamment en mouvement et d'une réflexion. Alors qu'ici, elle n'est au service de rien. Et, pour ne rien arranger, si on avait pu déceler un léger brin d'audace, il disparaît vite au profit d'un ton très moral. La fin du film en étant une illustration implacable. Voilà une comédie qui, comme bien d'autres, est aussitôt vue, aussitôt oubliée.