Un vétéran des forces spéciales se retrouve bloqué dans une boucle-temporelle, le contraignant à revivre chaque jour toujours les mêmes situations et notamment sa mise à mort lorsque ses assaillants parviennent à lui mettre la main dessus. Roy Pulver va devoir tenter de découvrir ce qui se cache derrière ce piège infernal s’il veut pouvoir retrouver une vie normale.
Ça n’est jamais bon signe lorsqu’un film met autant de temps à sortir (aussi bien en salles ou en VOD). C’est le cas avec Boss Level (2021) dont le tournage s’est achevé en 2018 et qui devait initialement sortir au cinéma en 2019, finalement, il aura fallu attendre 1an ½ pour que le film soit dévoilé au grand public. Pourquoi un tel retard ? Le studio à l’origine du projet a abandonné les droits du film à l’issue du tournage et c’est finalement Hulu (un site de VOD) qui en a fait l’acquisition.
Toujours est-il que le film a bien fait de ne pas être exploité en salles quand on voit le piètre résultat de cette espèce de métastase, sorte d’imbroglio scénaristique fumeuse sur fond de conspiration, de continuum espace-temps, de rédemption, d’assassins, … Un patchwork bordélico-infâme, bêtement capillotracté et ch!ant comme pas possible. Comme c’était déjà le cas avec le très décevant Stretch (2015), le résultat est bordélique, tout y est torché à la va-vite, si bien que l’on ne prend même pas plaisir à voir le héros tenter de se dépêtrer de ses innombrables situations. Pas le temps de les assimiler que l’on est déjà passé à autre chose.
Malgré un budget plutôt confortable de près de 45 millions $, le film s’avère particulièrement abjecte. On est en droit de se demander s’ils avaient embauché un chef op’, car à en voir l’ignoble photographie, il y a de quoi avoir des doutes. C’est à se demander si le budget n’aurait pas été dilapidé dans les SFX (la réponse est non, j’y reviens plus bas), le cachet des acteurs ou dans le nombre incalculable de producteurs ayant travaillés dessus (on en dénombre une vingtaine, c’est ahurissant).
C’est d’autant plus dommageable que cette idée d’assassins survoltés qui s’en prennent à un ex des forces spéciales façon Un jour sans fin (1993) version Edge Of Tomorrow (2014) aurait pu être sympathique et divertissante, mais finalement ce sera tout le contraire. Le canevas s’essouffle en un rien de temps, on ne s’attache jamais aux personnages et pire, les SFX s’avèrent particulièrement mauvais, pour ne pas dire bâclés (digne d’un DTV alors qu’initialement le film était prévu pour une exploitation en salles). Niveau distribution, il faudra se contenter d’un Frank Grillo assez inexpressif et d’un Mel Gibson qui cachetonne entre deux bouffées de cigare, face à Naomi Watts & Michelle Yeoh quasi inexistantes.
Au final, le schéma narratif a vite fait de lasser, nous laissant cette désagréable impression d’avoir fait le tour du sujet dès la première demi-heure. L’humour lourdingue, les tunnels de dialogues et les trucages moisis n’aideront pas à faire passer la pilule de cette Série B faussement foutraque et délurée, parce que franchement, on se fait ch!er.
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