Encore un film fort que l'on doit à une jeune réalisatrice, Nora Fingscheidt, l'histoire d'un cas psychiatrique, d'une enfant que, malgré les efforts magnifiques des services sociaux qui l'ont prise en charge, rien ne semble pouvoir sauver. D'une enfant de neuf ans qui, dès qu'on la contrarie, ou si on lui donne un ordre, rentre dans des crises de rage où elle pourrait tuer, un autre enfant par exemple. A côté d'elle, l'héroïne de l'Exorcisme, c'est de la gnognotte. Déscolarisée, totalement désocialisée, elle est en demande d'amour. De celui de sa mère (Lisa Hagmeister), qui a encore la garde des des deux plus petits (et vu leurs réactions incontrôlables on se dit qu'ils sont engagés dans la même filière que Benni...). Mère paumée, sans travail, à la vie sentimentale erratique, qui refuse de reprendre chez elle cette petite qui lui fait peur.
Alors dans ses bons moments, la petite fille fait la chatte pour séduire ses éducateurs, leur demandant un amour que ce n'est pas leur rôle de donner. Et dans ces moments là, elle est si attendrissante qu'ils se laissent séduire, sortent de leur fonction, comme la très sensible madame Bafamé (Gabriela Maria Schmeide). Et puis, nouvelle crise, retour à l'hôpital psychiatrique pour des tests et la prescription de médicaments qu'elle recrache.
Ballottée de foyer d'accueil en foyer d'accueil, elle rencontre un accompagnant de vie scolaire, Michael (Albrecht Schuch) qui tente avec elle une expérience déjà faite avec des ados: l'emmener trois semaines, dans une cabane en pleine nature, sans électricité, sans télévision, s'occuper des arbres.... entre parenthèse, quand on sait qu'en France un professeur n'a pas le droit d'être seul avec une élève dans la salle de classe si la porte n'est pas grande ouverte.... on a du mal à imaginer ce genre d'expérience. Cela ne se passe pas trop mal, il y a même de beaux moments dans la nature, mais la petite s'attache à Michael,
il sera son papa, elle essaye de s'insinuer dans sa famille.... même Michael baisse les bras.
Terrible histoire, portée par Helena Zengel, une petite actrice hallucinante de vérité, dont on se demande dans quel état elle est sortie du tournage!