Désespérément décevant. Non pas parce que le film est nul, mais parce qu'on aurait pu s'attendre à un meilleur résultat, compte tenu du potentiel du comics " Morbius, the Living Vampire". La BD contenait des éléments très intéressants qu'il suffisait d'approfondir, une fois portés à l'écran. Parmi ces éléments, la dualité du personnage de Morbius, le dévouement du médecin, associé à l'humanisme du chercheur, en conflit avec sa propension compulsive à tuer et à boire du sang. Autre dualité, celle de son poursuivant, policier tiraillé entre sa gratitude vis-à-vis de Morbius, son ex docteur, et entre son sens du devoir, qui est d'arrêter Morbius, le criminel. Enfin une autre dualité, celle de la collaboratrice qui veut aider l'homme qu'elle aime, tout en sachant que cette aide l'amènera à enfreindre, toujours plus, les limites d'une déontologie qu'elle sacralisait. Bref tout cela n'est pas exploité par Daniel Espinosa. Pour preuve, les dialogues. Très bien ciselés au début, ils aidaient à affiner la psychologie des personnages, ainsi que leurs agendas contradictoires. Hélas, après trois quart d'heure, et ce, jusqu'à la fin, ils retombent dans une platitude affligeante. En outre, le réalisateur suédois, s'adonne à la facilité. Il abuse, sans vergogne, des scènes faramineuses mais fumeuses, de bastons interminables entre surhommes. Notre déception vient aussi du fait qu'Espinosa avait atteint un summum d'excellence avec "Easy Money", et "Safe House". Tous ses autres films suivants, non seulement, ne leur arrivent pas à la cheville, mais, ils s'en éloignent piteusement. C'est le cas de Moebius.