C'est nul, nul, NUL !
C'est pire que nul, c'est détestable, affligeant, énervant, malaisant. J'en ai vu des films nuls, des navets, des nanares, et tout bon public que je suis, je m'efforce toujours de trouver, au coeur de la nullité, quelques lueurs d'espoir. Ici une scène mythique, là une réplique culte, une interprétation sincère, une réalisation honnête etc...
Mais j'ai beau chercher, je n'ai rien trouvé dans cet Astérix. La TOTALITÉ des scènes transpirent la gênance.
L'humour est soit complètement inexistant, soit terriblement mal joué, soit incroyablement mal ajusté. On le dit souvent, en comédie, ce qui importe, c'est le timing du gag. Ici, les gags s'enchaînent comme des portes que l'on enfonce sur des couloirs vides. Une scène = un dialogue d'exposition ("Je vais fais faire ceci *hahaha* mais en aparté je dis aussi que je ferai cela *héhéhé*") et un ou plusieurs gags mous du slip... et ainsi de suite jusqu'à au banquet final.
Le scénario "original" (qui n'est pas adapté de l'un des albums, ce qui en soit déjà est un risque à prendre en compte...) est en réalité inexistant. Astérix et Obélix vont en Chine. Ils se battent un peu mollement et rentrent à la maison. Ils sont très content d'eux-même. Fin.
Les personnages secondaires (soit des dizaines de caméos plus ou moins ratés) sont sous-développés et donc inutiles.
La parodie, qui devrait être le moteur principal de la franchise Astérix (et ce depuis les BD) est inexistante. Car oui, le pire dans tout ça, c'est qu'en plus d'un humour minable/inexistant/dérangeant, le film se prend terriblement au sérieux. Il n'y a pas plus d'un degré de lecture. Tout est lisse, sans aspérité, sans double-sens, sans dérivation possible.
Et maintenant, quelques points de détails qui rendent ce film toujours plus détestable :
- Guillaume Canet interprète le pire Astérix imaginable. Il est triste et rend triste tout ce qui gravite autour de lui. Un véritable trou noir qui ôte toute volonté de vivre, comme un détraqueur chez Harry Potter.
Astérix est censé être un héros intrépide, rusé, malin, bon compagnon, rassurant etc... Canet joue tout l'inverse : insécure, lâche, colérique, frustré, mesquin, pleurnichard (et la liste continue). Guillaume Canet aurait voulu tuer Astérix qu'il n'aurait pas fait mieux.
- Les "romances".... sérieusement... les romances... purin quoi on est en 2023, et tout ce que vous trouvez à faire, dans un Astérix, c'est de mettre les romance au centre des enjeux des personnages. Astérix et Obélix ne vont pas en Chine pour sauver un peuple opprimé, ils y vont pour PÉCHO, et seulement pour ça !
La totalité des scènes censées créer du lien entre les personnages (et donc pour développer, visiblement, les "love interest") accumulent les moments les plus cringes qu'il m'ai été donné de voir dans un film. Astérix le creep, Obélix le forceur, Graindemaïs le harceleur, et son oncle (Ramzi que j'adore pourtant) qui drague lourdement ("Ah ben tu vois t'es plus belle quand tu souris").
Ce qui nous amène à un truc qui saute au yeux dès le départ : la misogynie la plus crasse qui plane dans chaque scène. Dans ce film, les femmes sont objectifiées d'une façon qu'on ne pensait pas encore possible de nos jours. Objets sexuels, rombières colériques, superficielles, intéressées, chiantes, capricieuses, versatiles, effacées ou envahissantes, petites choses fragile qu'il faut protéger, ou au contraire, grosse bourrine qu'il faut craindre plutôt que respecter. Obélix, le tendre, le doux, le gentil puceau qu'on sait capable de l'amour le plus sincère se transforme en forceur chelou. Astérix qui, historiquement, n'a jamais eu aucun intérêt pour les femmes, devient une sorte de simp ultra creepy, voyeur et narcissique...
Bref ce film est non seulement une catastrophe d'un point de vu scénaristique, mais c'est aussi une accumulation de dérapages dans les messages qu'il véhicule.
Je conclus ce petit mot en disant qu'en dehors du film lui-même, "L'empire du Milieu" laisse planer un véritable danger sur toute la production cinématographique française. Canet disait en interview que si personne n'allait voir son film (prenez ça comme une menace), le cinéma FR était perdu, que c'était lui, le grand héros, qui allait redorer le blason de la comédie franchouillarde et ramener les foules dans les salles désertes. C'est tout l'inverse qui se produit. Jamais la défiance du public n'a été aussi grande (à juste titre) et jamais les financeurs et producteurs de cinéma n'ont été aussi frileux. Après un tel échec, public, critique et commercial, il sera très difficile pour de jeunes cinéastes de produire leurs film, y compris les plus audacieux et les plus inventifs.
Canet et sa bande ont tué Astérix et on mis le cinéma français à terre. Il sera désormais compliqué de redresser la barre tant elle est partie se perdre dans les profondeur abyssales.