Cinquième film en prise de vues réelles de la franchise, et premier à offrir une histoire originale, Astérix & Obélix : L'Empire Du Milieu, réalisé par Guillaume Canet, est un véritable naufrage malgré son ambition démesurée en atteste son budget colossal. L'histoire se déroule en 50 avant Jésus-Christ, et nous fait suivre les deux célèbres Gaulois, secondés par leurs amis, qui vont venir en aide à l'impératrice de Chine emprisonnée à la suite d'un coup d'État fomenté par un prince félon. La petite bande va alors voyager jusqu'au pays du Milieu afin de libérer la captive. Hélas, ce scénario est tout bonnement laborieux de bout en bout de sa durée d'environ une heure et quarante-cinq minutes. On ressent dès les premières minutes la catastrophe se dessiner et la suite de l'aventure confirme ce ressenti. On assiste pendant tout le visionnage à une intrigue d'une faiblesse abyssale, mettant du temps à démarrer et ne parvenant d'ailleurs jamais à décoller. En effet, le récit souffre d'un faux rythme et n'a absolument rien à raconter. Les scènes s'enchaînent très mal et tirent en longueur, créant rapidement l'ennui et le désintérêt. Les situations sont éculées, tout est poussif, que ce soit la rivalité amoureuse fatigante ou encore les sujets abordés très actuels comme le véganisme et le féminisme, qui sont traités grossièrement. Mais le pire dans ce long périple soporifique, c'est qu'il ne se passe rien. Ça parlotte inutilement la majorité du temps, oubliant totalement l'action. On se moque même de nous, car une fois arrivé à destination, la bataille finale tant attendue accouche d'une souris nous faisant un doigt d'honneur. C'est tout simplement scandaleux. Et ce n'est malheureusement pas l'humour qui réhausse le niveau de cette mission sauvetage. En effet, l'humour est tout simplement pitoyable et ne fonctionne jamais. On ne ressent à aucun moment l'esprit de la bande dessinée, et les références bas de gammes en disent long sur la culture médiocre des scénaristes. Même les personnages sont mal écrits, en plus d'être mal interprétés par une distribution pléthorique composée de personnes de tous horizons entre comédiens, sportifs, chanteurs et autres influenceurs. Ce melting-pot de mauvais goût donne des rôles laborieux, à commencer par Astérix et Obélix, joués par Guillaume Canet et Gilles Lellouche, qui n'incarnent à aucun moment correctement ces personnages mythiques. Ils sont entourés par tout et n'importe qui entre Vincent Cassel, Jonathan Cohen, Julie Chen, Leanna Chea, Marion Cotillard, Pierre Richard, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham, José Garcia, Manu Payet, Tran Vu Tran, Zlatan Ibrahimović, Philippe Katerine, Jérôme Commandeur, Audrey Lamy, Vincent Desagnat, Franck Gastambide, Laura Felpin, Issa Doumbia, Angèle, Bigflo et Oli, Orelsan, Mcfly et Carlito, Thomas VDB ou encore Florent Manaudou. Cette liste, non exhaustive, en dit long sur la qualité de ce casting à l'allure de pot-pourri. Tous sont médiocres et pas dirigés. De plus, l'immense majorité ne trouvent pas leur place, apparaissant juste un instant, sans utilité, quant les autres sont tout simplement insupportables. Mais le défaut principal de cette distribution, c'est que ces comédiens ne jouent pas. Leurs personnalités naturelle prend le dessus sur ce qu'ils sont censés interprétés. Et ce ne sont pas leurs costumes fauchés qui les empêches d'être eux-mêmes. Avec de tels individus, difficile de créer de l'alchimie entre eux, en atteste la relation déplorable et dérangeante entre Astérix et Obélix, tant on ne ressent aucune sympathie dans ce duo. Leurs échangent ne procurent absolument aucune émotions, même pas un sourire. Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par des dialogues insipides, comportant des jeux de mots aux ras des pâquerettes et des clichés douteux sur les asiatiques. De surcroît, aucun effort n'est fait dans leur phrasé pour correspondre à l'univers. Seule la narration est appréciable. Si le fond est cataclysmique, la forme ne réhausse malheureusement pas le niveau. La réalisation de Guillaume Canet ne sert jamais la narration. Il y a une absence totale de mise en scène, d'idées, et de créativité. Même les décors se ressemblent tous alors qu'on est censé voyager à travers des pays de différents continents. Tout paraît être filmé au même endroit. De plus, ce visuel suinte le numérique. Les effets spéciaux sont beaucoup trop visibles pour rendre le tout crédible. Ces images hideuses sont accompagnées par une b.o. assurée par Matthieu Chedid, qui n'est pas à la hauteur de son talent. Cette dernière comporte des chansons connues réinterprétées, pour un résultat hors de propos. Cette purge sans nom s'achève sur une fin dans la lignée de l'intrigue puisque celle-ci est sans inspiration. On dirait vraiment qu'ils ne savaient pas comment finir le film. En conclusion, Astérix & Obélix : L'Empire Du Milieu est un long-métrage nullissime. On sort de cette ignominie en se demandant comment un tel projet a pu être validé tant c'est une insulte au cinéma et à l'œuvre créée par René Goscinny et Albert Uderzo qui doivent se retourner dans leurs tombes.