Ayant vu les trois premiers films « live » d’Astérix au cinéma (le quatrième désolée j’ai pas pu, rien que la bande-annonce me donnait envie de fuir), j’ai donc rempilé avec « Astérix et Obélix & l'empire du milieu.»
Et j’ai bien fait !
Cette fois nos héros gaulois partent à la rescousse de l’impératrice de la chine. Jules César de son côté, vient soutenir un seigneur dissident pour prouver à « sa Cléo » qu’il est connu en dehors de l’empire. Un long trajet attend les deux camps de personnages,
et dont l’issue finale de la rencontre comporte pour une fois beaucoup d'éléments laissant planer le suspense, là où d’habitude on est toujours certain de la victoire gauloise.
Il y a énormément de créativité dans la proposition de Guillaume Canet sur l'univers d'Astérix. Certes qui échapperont peut-être aux plus jeunes, mais tellement bien pensés
(le char 2cv, la pub Cléôpatre, les pigeons)
... Dans ce sens là je retrouve le sens du mini détail qu';il y avait dans les premières BD.
La bande originale, d'enfer, est signée par M. Le musicien réussit habilement à insérer une ambiance western à une histoire que l'on suit principalement au moyen-orient et en asie, et ça fonctionne drôlement bien. A ses créations s’ajoutent d’autres chansons bien connues du grand public et qui font toujours leur effet. Bien malin de placer l'éternel « We will rock you » de Queen quand
Antivirus (Zlatan himself) rapplique
, et donne vraiment une dimension épique à ses actions.
Côté acteurs c'est Gilles Lellouche , émouvant en Obélix, et Vincent Cassel, impeccable dans les sandales de César, qui remportent le morceau.
Astérix, lui, traverse le temps, toujours le même et pourtant toujours réinterprété d’une manière différente. Celui de Canet est sensible, traversant sa crise de la quarantaine, et en même temps loyal à sa mission (venir en aide à tous ceux qui le demandent) et moderne dans ses idées. Peut-être plus effacé que dans les trois autres films que j'ai vu, mais n’oublions pas que Canet réalise en même temps.
Certains personnages secondaires ne sont pas en reste, telle Audrey Lamy qui dépote pour le peu de temps où on la voit en Bonemine.
Incroyable aussi de dire que Orelsan a un charisme de dingue en marin (c'est moins le cas d'habitude)
J'ai un énorme coup de coeur pour le personnage de Bibine, chanteuse et tenancière d'un tripot, mais je n'ai pas réussi à attraper le nom de l'actrice qui l'incarne au générique.
Il y a aussi plein de petits détails, des références au cinéma asiatique, mais aussi aux films de Michel Audiard, aux Inconnus, et même une fameuse réplique de Kaamelott. C'est un véritable bonheur de retrouver Gérard Darmon, bien caché derrière la voix du narrateur.
Et puis l'ensemble fait son effet. Le palais de César on y croit, les décors en chine (certes reconstituée numériquement) sont beaux, les effets de la bataille chez Bibine sont chouettes, la bataille finale, elle, a vraiment de la gueule.
Seul bémol: l'humour pas toujours de bon aloi.
On dira que c'est pour souligner la mentalité des personnages qui les prononcent (tous des méchants pour majorité), mais petit message aux plumes qui ont rédigées ces répliques : non, on n’est pas obligé d’user ces cartouches là pour faire rire. C'est même lourd, en 2023.
Canet compense cela avec ce qu'il sait faire: vous placer un uppercut d'émotion au moment où vous vous y attendez le moins. Et il y parvient avec l
a scène flash-back d'Obélix tombant dans la marmite, et avec sa réplique de l'épilogue, définissant tout le personnage.
Dernier conseil: ne partez pas pendant le générique de fin, puisqu'il y a des scènes supplémentaires.
Pour conclure: oui, ce soir j'ai un bon film, n'en déplaise aux aigris. Qui parle à toutes les générations, c'est encore plus rare. Un bon cru, qui vieillira encore mieux avec le temps.