Alors que la plupart des films français étaient encore en noir et blanc, Jacques Tati a voulu innover et réaliser le sien en couleurs. Il a donc tourné Jour de fête avec deux caméras : une en noir et blanc et une équipée d’un système expérimental, le Thomsoncolor. Les bobines obtenues grâce à ce dernier n’ont jamais pu être utilisées, les producteurs n’ayant pas les moyens financiers pour les développer. Il faudra attendre 1995 pour découvrir le long-métrage en couleurs, au moment de sa sortie en version restaurée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jacques Tati et son ami Henri Marquet (co-scénariste de Jour de fête) ont dû se réfugier dans une ferme près de Sainte-Sévère-sur-Indre et y passer plusieurs mois. Connaissant donc bien le village, le cinéaste a choisi d’y réaliser son premier long-métrage. Ces six mois de tournage sont considérés comme l’un des grands évènements de l’histoire de Sainte-Sévère-sur-Indre (Follainville dans le film). Une maison dédiée à Jour de fête y a même été ouverte, afin de permettre aux visiteurs de se plonger dans l'univers de Jacques Tati.
Après la guerre, la France est dans une situation financière désastreuse et le milieu du cinéma n’échappe pas à ces difficultés. Disposant d’un budget réduit, Jacques Tati a fait appel aux habitants de Sainte-Sévère-sur-Indre, village dans lequel Jour de fête a été réalisé durant l’été 1947. Une bonne façon d’économiser qui donne encore plus d’authenticité au film.
Jour de fête est le premier long-métrage de Jacques Tati. C’est à la suite du succès de son court-métrage "L’école des facteurs", tourné en 1946, qu’il se décide à repasser derrière la caméra. Il met à nouveau en scène le personnage de François le facteur, qu’il interprète lui-même. Après avoir envisagé les titres "Fête au village" et "Mon village", Jacques Tati opte finalement pour Jour de fête. Le film sort au cinéma le 4 mai 1949 et connaît un succès immédiat en salles.