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Plume231
3 933 abonnés
4 639 critiques
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4,0
Publiée le 21 mars 2010
Pour son premier long-métrage, Jacques Tati exprime déjà un véritable tempérament comique bien à lui. L'artiste retrouve l'univers du burlesque faisant vivre en très bonne harmonie gags visuels et gags sonores avec une habilité à couper le souffle, le tout en y injectant une bonne dose de poésie et une musique inoubliable. Mais la richesse de ce qui est en apparence seulement un "petit film" est tellement grande qu'on peut aussi le prendre pour une sorte de témoignage d'une France rurale qui allait tendre à disparaître, mettant en scène avec une très grande justesse et avec chaleur une galerie de personnages simples et attachants, et dont Tati filme les derniers instants. Qu'on le prenne par l'un ou l'autre de ses aspects ou par les deux, "Jour de fête" est une indéniable réussite. Mais le film ne serait pas ce qu'il est sans la présence irrésistible de François le facteur, silhouette droite à la De Gaulle, personnage maladroit mais au combien sympathique qui n'a pas finit de déclencher le rire. Vu avec le procédé Thomsoncolor qui embellit encore plus la beauté des paysages de la campagne française et accentue la poésie du film, le plaisir est encore plus grand.
J'ai revu sans déplaisir ce Jacques Tati du tout début (1947), mais qui me parait être beaucoup moins abouti que "Les vacances de monsieur Hulot". En plus, la pellicule a beaucoup trop vieilli, malgré les efforts des techniciens du remastering. A revoir mais sans plus.
Film très drôle. Ce qui est le plus intéressant dans l'Oeuvre générale de Tati est de suivre l'évolution de son personnage. Personnage qui, au fil des films, ne perd pas en humour et gagne en finesse.
Bin non. Je n'adhère vraiment pas à l'humour de Tati. Ces pitreries sont pour moi de vaines gesticulations, pas de l'humour. Je trouve que cela manque de finesse. On voit les pseudo-gags arriver à des kilomètres. Exemple ? Le coup du goudron sur la route. "Par où vais-je passer ? Allez, sur le goudron, comme cela je vais m'enliser". Super les gars, je suis plié en deux, je n'en peux plus Lol, ptdr, mdr et compagnie. Donc oui, jetez-moi des cailloux si cela vous chante, fans de Tati, mais je resterai malheureusement hermétique à sa magie.
Tati commence ici son petit parcours (dans le long métrage du moins)que d’aucuns trouvent génial. Ne partageant pas cet avis, je me contenterai de relever la pauvreté du scénario, le manque d'ouverture des images et la mégalomanie du bonhomme. Quant au fait que je n’ai pas souri une seule fois, je suis d’accord, ce n’est pas un argument !
Vu dans sa version colorisée... Deux choses frappent lors de la projection de Jour de Fête : tout d'abord, cette formidable grammaire de l'image ; ensuite, cette incroyable richesse sonore. Comme vous l'aurez sans doute deviné, ces deux prouesses cinématographiques sont intimement liées et ne peuvent être séparées si l'on veut pleinement profiter du visionnage. Cela dit, une brève analyse rend la dissociation inévitable. Parlons donc, dans un premier temps, de cette grammaire visuelle : chez Tati, la puissance des images semble naître de la dépense physique du cinéaste ( qui joue ici le rôle principal, celui d'un facteur allant plus vite que la musique ) mais aussi d'un usage prodigieux de la profondeur de champ. En effet, ce choix de mise en scène permet de donner du relief aux images mais il semble également - du moins dans ce film - réunir les différents espaces du petit village, conjugué au montage de manière édifiante. Dans Jour de Fête, le facteur va le plus souvent d'un point à un autre, pédale dans le lointain et s'y perd pour finalement réapparaître dans le plan suivant ( remarque très schématique je vous l'accorde, mais qui permet de rendre compte de l'implacabilité du cinéma de Tati ). Penchons-nous enfin sur le son : le réalisateur l'amplifie pour mieux valoriser la situation burlesque tout en reconstituant un paysage sonore d'une richesse délectable ( bruits d'une foule, chant du coq...). Même si Jacques Tati n'en est pas encore à son film le plus abouti, l'effort mérite d'être soulevé. Ajoutons à cela une vision drôlissime de l'Amérique influente ( Jour de Fête fut tourné peu de temps après la seconde guerre mondiale ) et nous obtenons un premier essai tout à fait prometteur. Un très bon film, incontournable et novateur. Une petite leçon de cinéma.
Irrésistiblement drôle, Jour de fête est un film à la mise en scène inventive, aux gags bien huilés, le tout porté par Tati l'acteur et une féroce originalité - dans la version première, en tout cas, dans laquelle le noir et blanc laisse apparaître quelques couleurs bleues et rouges. Du grand art qui vous réjouit le coeur et fait fonctionner vos zygomathiques (particulièrement lors de la séquence du vélo qui roule tout seul), bref, Jour de fête offre aux spectateurs un jubilatoire retour en enfance - comme semblent l'indiquer les premiers et derniers plans.
Autant j'adore Playtime du même réalisateur, autant celui-la j'ai eu bien plus de mal à accrocher. C'est drôle, mais j'ai trouvé le rythme très long. Ma critique n'est pas très argumentative, mais je ne sais pas quoi d'autre ajouter. 6/10
Un pur bijou du patrimoine cinématographique français. De l'humour, de la tendresse, de la poésie et un personnage inoubliable, celui de François le facteur. A redécouvrir à partir d'aujourd'hui en version restaurée. "Hélicoptère!!!!".
J'ai regardé ce film un soir sur le conseil de mon grand-père. Et, croyez-moi dès le début du film il a commencé à rire ; tout au long du film il a ri et jamais je ne l'avais entendu rire comme cela !! Je vous le conseille c'est très divertissant !!
Du premier film réalisé par Jacques Tati mais sorti en dernier au cinéma, dans sa version couleur, presque tout a été dit. Quand Serge Daney comprend que depuis déjà «Jour de fête» (France, 1949), Tati ne met en scène qu’un monde où les médias obstruent la circulation des informations, que reste-t-il à dire ? La même chose en plus aigu. Le récit de ce facteur qui, un jour de fête rurale, ne réussit pas à livrer son courrier à bicyclette sinon en singeant la «méthode américaine» va bien plus loin que la seule critique du média. Tandis que la France a été libérée depuis quatre années par une grande majorité d’américains, Tati en vient à critiquer leur supériorité. Le sens bucolique de Tati qui par la suite devient une poétique du burlesque n’est pour ce premier film qu’une opposition de deux régimes de vie. Dans «Les vacances de M. Hulot», Tati est cet homme esseulé, gai dans sa maladresse. Le personnage de Hulot se développera comme l’isolat comique sur lequel glisse ridiculement une certaine modernité superfétatoire. «Jour de fête» ne dispose pas encore de cette poétique, certainement car il n’est pas une création. Fruit des saynètes de «L’école des facteurs» et du style de René Clément dans «Soigne ton gauche», dans lequel Tati joue, «Jour de fête» est une synthèse qui sert d’exercice de mise en scène. La dichotomie entre la ruralité traditionnelle et la modernité gadget est tellement soulignée par Tati que le charme n’est qu’à moitié sensible. Les borborygmes des villageois, dont Boon s’est certainement inspiré pour ses «...Ch’tis», participent en revanche à la musicalité du film. Carousselle coloré, la version de 1995 donnent au plan l’étrange plastique d’un film d’animation. La mise à plat des décors et des gens accentue l’archaïsme du petit village. De même que les teintes diaphanes pallient les objets. Cette communauté frêle que Tati met en scène fait passer une Amérique caricaturée pour un amas de superficielle. Tati hérite pourtant beaucoup de Chaplin
Vu dans d'excellentes conditions, c'est-à-dire à l'occasion d'une séance en plein air dans mon quartier et avec les grosses bobines qui font un boucan incroyable derrière ! Plus sérieusement, restons-en simplement à ce film, intitulé "Jour de fête", réalisé par Jacques Tati et daté de 1949. Si l'entame très "vieille France, douce France" dirige le spectateur vers des à priori néfastes, le reste de ce long-métrage (qui est plutôt court d'ailleurs, une heure et quart !) est finalement d'assez bonne facture, notamment pour moi qui n'était pas franchement enthousiaste à l'idée de découvrir ce cinéaste. Alors, malgré comme je le disais une entame d'un autre temps, avec des images complètement démodées, des personnages atypiques que l'on ne croiserait plus aujourd'hui, des décors ruraux à l'extrême, une ambiance fainéante mise en relief par des couleurs de Mathusalem, on se laisse porter par la vague burlesque qui défile ensuite. Tati le facteur s'essaye au cognac avec toutes les conséquences que cela implique puis se met à faire une tournée "à l'américaine, comme les yankees" après avoir vu un reportage sur les super postman-ricains. De ses idées naissent essentiellement des gags visuels, marquants, dont on se souvient, un peu à la manière d'un Keaton (même si les puristes ne seront pas forcément d'accord avec moi) qui se prend des poteaux et exécute quelques cascades incroyables... Sans trop parler, l'acteur-réalisateur fait son petit effet même si il a la désagréable habitude de parsemer dans ses scènes une petite musique très rapide genre comédie Italienne à la Toto, ce qui a personnellement tendance à m'énerver. En oubliant quelques dérives lourdes (notamment au niveau du comique de répétition), on se prend assez facilement au jeu et l'on se pavane même deux ou trois fois. Ainsi, la platitude de la mise en scène ne se fait pas trop sentir et l'on passe dans l'ensemble un très agréable moment devant une comédie courte et enlevée assez charmante. Une jolie découverte.