Ce n'est pas mon genre de film. Thématiquement, c'est un peu trop sordide pour moi. Mais je reconnais que ce film est d'une grande maîtrise. Du grand cinéma. Roman Polanski est un très grand cinéaste et Chinatown fait partie de ses meilleurs films.
Ce polar sombre et pessimiste dans une ville de Los Angeles brûlante et corrompue est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Somme toute, c'est probablement la raison pour laquelle le film ne parvient pas à s'affranchir totalement de ses modèles. Polanski est un bon pasticheur, mais on préfèrera largement ses oeuvres plus personnelles.
Pour moi c'est clairement un film d'ambiance. Chinatown est un hommage au film noir américain ou Jack Nicholson (évidemment excellent) joue un détective dont l'enquête sur un adultère banal va se trouver être bien plus tordue et énorme qu'il n'y paraît. C'est une plongée dans le Los Angeles des années 30, une ville cosmopolite qui s'étend où il se dégage un parfum de tous pourris très humain. Car chacun des personnages semblent avoir un secret, quelque chose à cacher, un vice ou un acte qu'il cache derrière les murs des maisons et des immeuble et ou les fenêtres laissent parfois passer des informations. Ca n'est pas mon polar préféré, loin de la mais je dois bien reconnaître la qualité d'un des meilleurs Polanski.
Chinatown est un bon film de Roman Polanski, peut-être pas son meilleur, mais un film tout à fait appréciable quand même. L'intrigue policière est très prenante. On ne s'ennuie pas. Les rebondissements sont nombreux. Le casting est très bon. Jack Nicholson joue toujours aussi bien, son personnage est plutôt intéressant. Faye Dunaway et John Huston complètent bien le casting. Il y a de beaux décors. La musique de Jerry Goldsmith est très bien. Le film fait beaucoup penser aux films d'Alfred Hitchcock tel que Sueurs Froides ou Fenêtre sur Cour (j'ignore si c'est volontaire). C'est indéniablement un bon film.
En réalisant "Chinatown", Roman Polanski rend hommage aux Films Noirs américains en y incorporant son style et ce ton violent et subversif typique du Nouvel Hollywood. Ce mélange des époques et des références en fait une oeuvre encore plus sombre et pessimiste que ne l'étaient ces polars des années 40 et 50. Jack Nicholson, impeccable dans le rôle de cet humphrey Bogart complètement téméraire, évolue au sein d'une intrigue au premier abord plutôt classique mais qui découvrira progressivement sa richesse jusqu'à tenir le spectateur en haleine. Polanski a réussi son pari en proposant un film neuf fait avec du vieux. Jouissif.
Polar des années 30 à Los Angeles qui se complique assez vite -enfin, façon de parler vu que le film entier est une énorme limace- Chinatown brille comme le soleil étouffant de son climat et de son intrigue tout aussi étouffante grâce à Faye Dunaway et Jack Nicholson, tous deux excellents.
Film noir donc dont l'ambiance autour des magouilles des puissants débouche sur une révélation scabreuse comme si le scénariste avait reçu un coup sur la tête (une insolation sans doute). On y croit pas et même en tant que caricature (d'un goût douteux !), l'effet comique est des plus ratés.
A la fois languissant et finalement grotesque, Chinatown s'avère en conséquence de quoi un fort mauvais polar que même ses acteurs ne parviennent pas à sauver. Victime de sa prétention, de son maniérisme et de son infinie lenteur, le film de Polanski est un gâchis des plus regrettables.
Roman Polanski tourne un des plus grands polars des années 1970 et de tous les temps.il arrive au même niveau que "Le grand sommeil" de Howard Hawks par exemple. L'intrigue est politico-financière et immobilière à laquelle s'ajoute une affaire de moeurs des plus sordides. Le scénario de Robert Towne est à la fois complexe et limpide. Il se base sur un épisode nommé "Les guerres de l'eau en Californie". qui virent la ville de Los Angeles entrer en conflit avec les habitants de la vallée de l'Owens qui sont des gardiens de troupeaux et des agriculteurs. La ville de Los Angeles captant par des barrages l'eau de la Sierra Nevada et la détournant pour ses habitants de la vallée de L'Owens. Assèchant les cultures et assoiffant le bétail. Robert Towne reçut un Oscar pour son travail magnifique. La reconstitution du Los Angeles des années 1930-1940 est absolument réussie. La photographie rend hommage au travail du décorateur. La réalisation de Roman Polanski est demandée par Jack Nicholson auprès du producteur Robert Evans. Roman Polanski accepte il supprime la voix off de Jack Gittes prévue et insiste auprès du scénariste pour qu'il n'y ait pas de happy end, ce qui créera une tension entre les deux hommes. Jack Nicholson fait une performance dont il est coutumier, Faye Dunaway laisse une empreinte indélébile au spectateur par sa grâce, et son ambigüité magnifique. Et John Huston joue en finesse un vieillard qui a toutes les apparences d'un bon père de famille même s'il trempe un peu dans les magouilles immobilières... Sublime musique de Jerry Goldsmith.
Brillant film d'enquête par Roman Polanski, Chinatown devient paradoxalement une référence dans un genre auquel il rend hommage: le film noir. On suit l'enquête sur un meurtre étrange ayant eu lieu a Los Angeles. Mais on ne suit pas un policier ou un journaliste, ici c'est le détective privé Jack Gittes qui nous intéresse. On découvre avec lui les différents éléments d'une enquête bien plus importante qu'il n'y paraît, nous montrant l'ombre du soleil de la ville... L'histoire est passionnante, on est captivé par la densité du récit jusqu'à la fin! Le film doit également beaucoup a son duo Jack Nicholson/Faye Dunaway irréprochable. La BO de Jerry Goldsmith est envoûtante et très belle. On notera aussi que cette histoire n'est absolument pas manichéene, rien est blanc rien est noire, tout est gris. Si l'on ajoute a tout ça la mise en scène impeccable de Roman Polanski, on obtient tout simplement un des plus grand film du 7ème art.
Sur un excellent scénario de Robert Towne, Roman Polanski signait avec "Chinatown" sa seule incursion dans le registre du film néo-noir, avec détective privé débrouillard, femme fatale mystérieuse et intrigue dense et complexe dans le Los Angeles des années 1930. Polanski dépasse le simple hommage en amenant sa sensibilité d'auteur européen dans un contexte relativement balisé et transcende les figures précédemment évoquées, en particulier la femme fatale qui, sous son vernis d'élégance froide et manipulatrice, s'apparente bien davantage ici à une victime sur lequel le sort s'acharne, faisant penser à d'autres héroïnes polanskiennes (Rosemary, Tess). Le personnage, déjà très beau en soi, est encore magnifié par l'interprétation saisissante de Faye Dunaway (sans doute la plus grande actrice de l'époque), capable d'exprimer une complexité inouïe avec un glamour magnétique. Face à elle, Nicholson, dans la peau d'un anti-héos blasé, sarcastique mais épris de justice, est d'une subtilité tout aussi remarquable. L'alchimie qui se noue entre eux est l'un des atouts majeurs d'un film brillamment rythmé et dialogué, réalisé avec une maîtrise et une précision presque indécentes (chaque plan est d'une sophistication aussi discrète qu'efficace) et dont la fin laisse abasourdi par sa noirceur. Génial, éblouissant sans jamais poser au grand art, c'est un des sommets du cinéma américain des 70's.
Nous nous attendions à voir un film de gangsters. Nous avons eu un film policier des années 30 dans un L.A., où Polanski est revenu filmer avec réticence quelques années après le meurtre de sa femme. Nous avons eu un film de plus sur la corruption des milieux politiques quand des intérêts financiers majeurs sont en jeu, ici l'alimentation en eau d'une région aride. Roman lui –même joue quelques secondes le barbouze chargé des basses œuvres contre les récalcitrants. Polanski nous donne un film tourné avec brio et maitrise à partir d’un scénario de facture classique, marqué par une fin pessimiste et dominé par la désillusion. Pour ne pas avoir d’emmerdes quand on est policier à le quartier de Chinatown à Los Angeles, mieux vaut être transparent et « en faire le moins possible ». Jack Nicholson est brillant, incarne parfaitement son personnage nonchalant et un peu tête brulée, Faye Dunaway fragile et mystérieuse. Lui la gifle avec la conviction d'un James Bond découvrant que la beauté fatale avec qui il a passé la nuit n’est qu’une fieffée traitresse ! Nous sommes dans le meilleurs des films des seventies. Après Chinatown, Roman Polanski s’est tiré des USA, et peut-être que lui aussi en avait sa claque. Sauf à revoir Le Pianiste, j'ai du mal à classer l'un de ses films dans la catégorie des chefs-d’œuvre, mais que sa carrière reste exceptionnelle, avec une belle brochette de films réussis, et souvent imprégnés de ce qu’à été sa propre histoire. L'excellent documentaire « A film memoir » basé sur une interview de 2011 réalisé à Gstadt est lumineux à cet égard et essentiel pour qui veut comprendre cette personnalité complexe et attachante.
En plus de lui rendre un vibrant hommage, « Chinatown » est un excellent film noir, doté d’un scénario aussi complexe qu’accompli de Robert Towne. En s’accordant à la lenteur que Roman Polanski donne à sa mise en scène, cette enquête, initialement d’adultère et menée par un Jake Nicholson impeccable en détective privé nonchalant, prospère en révélations épisodiques. Malgré une fin qui manque d'impulsion, la reconstitution du L.A. de la fin des années 30 en plus de son ambiance générale et de son esthétisme en font un grand film.
Un chef d'oeuvre ! Le polar façon années 30 trouve l'un de ses plus bels écrins tant la mise en scène est virtuose, l'histoire originale et pleine de rebondissements et Jack Nicholson, impérial.
Un film qui reprend les codes du film policier classique des années 1950, sans réelle surprise au niveau du scénario mais une bonne mise en scène et une belle performance de Jack Nicholson