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Un visiteur
4,0
Publiée le 6 novembre 2012
Une oeuvre noire et dense comme la nuit où Nicholson s'égare dans les dédales d'une ville bâtie selon le bon vouloir des puissants. Une référence en la matière et l'un des meilleurs films de son auteur. Du cinéma noble, narratif et sans prétention, héritage d'une époque tombée dans l'oubli et sacrifiée sur l'autel de la vitesse, du strass et des paillettes.
Immense classique du film policier, "Chinatown" reste une référence absolue du polar noir avec son scénario en béton, sa réalisation et ses acteurs magnifiques.
Dans la plus pure tradition des films noirs hollywoodiens, "Chinatown" conte une histoire nébuleuse sur fond de manipulations et de crimes.
Le scénario ne va pas épargner le spectateur. Il est là pour le plonger dans les entrailles sombres de Los Angeles et ne va pas se priver pour le faire. Il distribue d'ailleurs les claques au spectateur jusqu'à la fin.
Le tout, sur une superbe musique qui, composée en seulement 10 jours, a concourru à l'Oscar de la meilleure musique (battue par le Parrain II).
Pourtant, malgré ces qualités indéniables, je ne lui ai pas accordé une note exceptionnelle. Cela s'explique par le fait que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire et à m'extraire de mon rôle de spectateur passif.
Notamment, je n'ai rien ressenti pour les personnages. Trop lisses pour qu'ils suscitent en moi une réelle empathie. J'ai assisté de loin à leurs pérégrinations.
De plus, l'histoire contient certaines périodes de flottement propices au décrochage.
Alors oui, indéniablement Polanski et ses acteurs ont du talent, tout comme son équipe technique. Mais lorsque je prends du recul, je ne peux être totalement satisfait parce que précisément, ce film ne m'a pas transporté.
Grand classique, parfaitement réussi, du film noir. Roman Polanski y a mêlé tous les ingrédients avec justesse et finesse. Y compris la fin qui laisse la victoire au crime et à la corruption. Jack Nicholson est au sommet de son talent (mais en est-il jamais descendu ?), Faye Dunaway allie beauté, classe et mystère. Un chef-d’œuvre du genre.
Roman Polanski maîtrise le film noir des années d’or d’Hollywood comme un John Huston. Celui-ci est un des personnages de « Chinatown ». Comme un ingrédient indispensable que l’on parsème avec parcimonie pour retrouver le goût d’antan. « Chinatown » est un polar Noir réussi, haletant et aussi étrange que cela puisse paraître au scénario compréhensible. Ne disait-on pas que les grands classiques du film Noir comme « Le grand sommeil » par exemple, reposaient sur des scénarii abscons, parce que trop alambiqués. Cela ne signifie pas que « Chinatown » soit prévisible et lisible. Du tout. Roman Polanski nous livre une oeuvre profonde, complexe sans perdre le spectateur en route. La mise en scène soignée et le sens du cadre permettent de traverser ce noir récit sans encombre. Jack Nicholson est tout en nuances, et contrairement à un Philipp Marlow, il n’a pas d’arme sur lui. Comme le dit si bien Evelyn Cross Mulwray (impeccable Faye Dunaway) rester en vie 24h est grand miracle ! Il est vrai que le détective Jakes Gittes s’en sort bien dans ses costumes trois-pièces. Justement, en parlant de costumes, tout est beau malgré la noirceur du récit : les voitures, les couleurs de la Californie, l’orangeraie… Propres aux films Noirs, l’enquête confiée commence par une banale affaire d’adultère, une routine qui se révèle bien plus complexe et dangereuse avec un secret glaçant en point d’orgue. Un grand Polanski, un bel et respectueux hommage au genre. A (re)découvrir en V.O pour la voix de Jack Nicholson.
C’est le dernier Polanski né aux Etats-Unis. Ensuite viendra l’heur(e) du procès pour pédophilie, que le cinéaste fuira un peu piteusement, allant se réfugier dans une Europe qu’il ne quittera plus. J’en entends déjà hurler « Houuu ! La te-hon sur lui ! ». Certes, l’homme au quotidien n’a pas l’air très net. Mais devant Chinatown, à ce rappel puissant des films noirs d’après-guerre, ceux d’Hitchcock en tête, on ne peut que penser aux bobines qu’on ne verra jamais, à l’élan brisé d’une carrière alors au sommet de son art. L’intrigue, ici, se trame au cœur de la Grande Dépression, sur la fin de la Prohibition, dans un monde mu par une économie mafieuse omniprésente, omnisciente, omnipotente. Que vient donc faire le privé Gittes dans cette sombre galère ? Borsalino en tête, le costume à rayures tressé, l’étui à cigarettes à portée de la main, il promène son flegme et ses lunettes noires dans les recoins de l’affaire, celle d’un banal adultère qui vire à l’escroquerie tentaculaire. Le réalisateur se régale dans cet univers corrompu, profitant à fond du Cinémascope, filmant son héros de dos, de haut, d’en bas, nous forçant à suivre son regard quel que soit ce qu’il y a en face. Ce n’est pas toujours d’un abord facile, du titre en trompe-l’œil au montage tout en ellipses, en passant par ce script qui mêle les déductions contradictoires d’apprentis enquêteurs. Mais on s’accroche, et on se laisse porter, car on sent bien au fond qu’on est devant du lourd. Diantre. Si seulement il s’était retenu.
Ce polar sombre et pessimiste dans une ville de Los Angeles brûlante et corrompue est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Somme toute, c'est probablement la raison pour laquelle le film ne parvient pas à s'affranchir totalement de ses modèles. Polanski est un bon pasticheur, mais on préfèrera largement ses oeuvres plus personnelles.
Nous nous attendions à voir un film de gangsters. Nous avons eu un film policier des années 30 dans un L.A., où Polanski est revenu filmer avec réticence quelques années après le meurtre de sa femme. Nous avons eu un film de plus sur la corruption des milieux politiques quand des intérêts financiers majeurs sont en jeu, ici l'alimentation en eau d'une région aride. Roman lui –même joue quelques secondes le barbouze chargé des basses œuvres contre les récalcitrants. Polanski nous donne un film tourné avec brio et maitrise à partir d’un scénario de facture classique, marqué par une fin pessimiste et dominé par la désillusion. Pour ne pas avoir d’emmerdes quand on est policier à le quartier de Chinatown à Los Angeles, mieux vaut être transparent et « en faire le moins possible ». Jack Nicholson est brillant, incarne parfaitement son personnage nonchalant et un peu tête brulée, Faye Dunaway fragile et mystérieuse. Lui la gifle avec la conviction d'un James Bond découvrant que la beauté fatale avec qui il a passé la nuit n’est qu’une fieffée traitresse ! Nous sommes dans le meilleurs des films des seventies. Après Chinatown, Roman Polanski s’est tiré des USA, et peut-être que lui aussi en avait sa claque. Sauf à revoir Le Pianiste, j'ai du mal à classer l'un de ses films dans la catégorie des chefs-d’œuvre, mais que sa carrière reste exceptionnelle, avec une belle brochette de films réussis, et souvent imprégnés de ce qu’à été sa propre histoire. L'excellent documentaire « A film memoir » basé sur une interview de 2011 réalisé à Gstadt est lumineux à cet égard et essentiel pour qui veut comprendre cette personnalité complexe et attachante.
Difficile de juger un film de 1974, les standards ayant bien évolué depuis, ne serait-ce qu'au niveau du jeu des acteurs qui ici n'échappe pas à la règle, le scénario quant à lui est moyen tout au plus, le genre thriller/enquête ayant évolué drastiquement en 45 ans.
Grand film de Polanski ! Roman Polanski est un maître dans l'art de créer des ambiances qui vous mettent mal à l'aise ou vous plongent dans d'autres époques mais surtout ne vous laisse jamais indifférent. Ce film avec des acteurs fabuleux en est un puissant témoignage. Nicholson est superbe dans ce rôle de détective privé, Huston inquiétant et Faye Dunaway est toujours aussi troublante. En prime l'acteur Burt Young. Tout celà dans une ambiance inquiétante. Magnifique !
Un beau polar riche et classieux qui réussit à réunir les références du genre tout en mêlant habilement suffisamment de modernité pour s'en démarquer. Le duo Nicholson/ Dunaway fonctionne bien dans un scénario sérieux. Polansky s'en sort très bien dans un genre très américain et très hollywoodien.
Polanski fait partie de ces réalisateurs qui ont toujours aimé voyager d'un univers à l'autre. Il épousait ici le film noir avec un talent indéniable: photographie impeccable, décors travaillés, scénario à la complexité méticuleuse, et un Jack Nicholson des grands jours, pour un résultat aussi élégant que brutal dans ses accès de violence qui viennent trancher avec le milieu feutré où l'action se déroule. S'il peut sembler long par moments, le résultat est en tout cas incroyablement brillant et frappe par son inventivité, le moindre grain de sable venant perturber les raisonnements et relancer l'intrigue. Un film percutant, aux ressorts toujours actuels.
Avec un scénario très compliqué mais parfaitement plausible et cohérent, ce long métrage co écrit par Robert Town et Roman Polanski qui s'inscrit dans la lignée des romans noirs de l'écrivain Raymond Chandler est sans doute un des meilleurs films du genre. L' histoire sur fond de crise d'eau à Los Angeles dans les années 30, très bien construite et menée de bout en bout, fait suivre en temps réel une investigation de routine autour d'un adultère que Gittes un ex – flic devenu détective privé, accepte de mener pour aider une cliente Evelyn Mulwray. Mais au cours de son enquête et au grès de ses nouvelles découvertes, nous découvrons en même temps que lui que ce détective plutôt cynique et désabusé, s’intéresse à un sujet trop sensible et que les personnes concernées n’ont pas l’intention de le laisser agir à sa guise. Et ce film immensément riche par sa complexité, qui montre au spectateur, un personnage de plus en plus dépassé par l'ampleur des événements, se heurter dans un monde d'influences, de corruptions, d'apparence respectable de gens pourris, de bassesse humaine et de violence, fais découvrir à l'issu de cette histoire captivante un drame digne d'une grande tragédie grecque, interprété par des acteurs très épatants, Jack Nicholson (Jack Gittes), Faye Dunaway ( Evelyn Mulwray) et le grand réalisateur John Huston ( Noah Cross ). Enfin, la fin de l'histoire imposée par le réalisateur alors que le scénariste Robert Towne prévoyait plutôt un happy end, ne donne finalement aucun salut à aucun des protagonistes mais permet de mieux saisir le titre du film qui semble inutile jusqu'à ce que l'histoire se termine, faisant comprendre que Gittes aurait mieux fait de ne pas retourner à Chinatown … A noter aussi que la photographie donnant un aspect à la fois glauque et brillant au film, joue également un rôle remarquable dans la réussite de ce chef d'oeuvre de Polanski qui a su très bien réutiliser dans cet exercice de style, les règles du film noir classique américain
Très beau film, qui n’a pas pris une ride (je l’ai vu dans sa version HD, que j’ai trouvée globalement assez bluffante). Le scénario et la réalisation sont d’une maîtrise totale et les deux acteurs principaux sont évidemment exceptionnels (J’avais oublié que Faye Dunaway jouait aussi bien!). Je suis resté un peu à côté malgré tout, mais c’est surtout parce que j’adhère rarement au genre du polar et du film de gangsters, et encore moins au cocktail héros désabusé/intrigue alambiquée. D’ailleurs je trouve que le scénario, qui brille par la finesse de ses dialogues, en fait peut-être un peu trop dans la succession de mystères et révélations.
Un vrai et pur film noir, pas de happy end ici, ni de bons sentiments, de remords ou de repentir, seulement la corruption, le vice et les crimes. une fin qui peut laisser sceptique, mais ne sachant pas que ceci était tiré de la véritable histoire de Los Angeles, on comprend mieux, on comprend surtout encore plus que nous avons affaire ici à un vrai film NOIR.