Le film phénomène de société de retour. Normal dans un sens vu que les mœurs ont évolués : on reste plus longtemps chez les parents, mais on hésite pas non plus à y revenir en cas de coup dur (sentimental, économique etc) et surtout quand on a un gamin dont il faut s’occuper (et dont on veut s’affranchir).
Ici les parents sont la bouée de secours donc, et rebelote pour un Tanguy à la maison dont les manies reviennent vite vu qu’il les a entretenu à l’étranger aussi (et refilé à sa fille au passage, les chiens ne font pas des chats). Par contre là on tombe dans la suite banale, celle qui reprend les ingrédients du 1er pour profiter de la formule gagnante. Sauf que le procédé fonctionne moins bien, surtout si on copie en moins bien et en moindre quantité. Le meilleur exemple consiste dans les crasses que font les parents à leur gamin. Dans le 1 c’était marrant, elles étaient variées, on en avait plein, ça rivalisait d’ingéniosité pour en trouver de nouvelles jusqu’à aller trop loin. Là on atteint péniblement les 4-5, dont des déjà-vu (la vis), et le côté mi sadique mi amusé des parents n’est plus là. Du coup pour l’humour mêmes causes mêmes conséquences, donc on s’amuse moins et le côté comédie est en berne.
De plus cet opus met trop l’accent sur la culture nippone, avec de nombreux clichés (sourires gênés, pardons incessants) et une musique aux sonorités typiques. Avec un Tanguy qui débite des dictons tel un générateur de phrases à fortune cookie on atteint l’overdose, alors avec l’agaçante Mei Lin… Certes il le faisait aussi dans le premier mais moins systématiquement. Si le casting demeure (et tant mieux), il est bien moins inspiré. Beaucoup de longueurs, la prostate du père notamment qui n’apporte rien, mais sans ça ce serait un court métrage. Puis la fin ressemble à celle du 1er film, mais en moins soignée car on ne sait pas grand-chose au final.
En résumé c’est une suite, banale et basique, une de plus… On suit juste les nouveautés dans la vie de Tanguy, qui ne sont pas passionnantes, mais sans vraiment dénoncer un fait de société pourtant de plus en présent. Dommage de passer à côté de tant de potentialité, mais c’est le propre des comédies françaises faut croire, encore plus si ce sont des suites… En somme Chatiliez fait comme Tanguy : il cède à la facilité.