On ne l'attendait pas vraiment, mais après tout, s'il y avait un film d’Étienne Chatiliez qui pouvait justifier une suite, c'est bien « Tanguy ». D'ailleurs, j'avoue que dans un premier temps, j'ai été plutôt séduit. Rien de fou, mais on reprend le récit avec facilité, (presque) là où on l'avait laissé : la transition est ainsi facile et permet de se plonger aisément dans le récit, quand bien même n'avez-vous plus trop le premier en tête (comme c'était précisément mon cas, pas revu depuis sa sortie). La bonne impression persiste avec le retour du jeune homme en France, effondré par le départ de son épouse et venu pour l'occasion avec sa fille... Loin de démarrer au quart de tour, le réalisateur prend au contraire le temps de poser la situation, les relations parents-fils : on sent évidemment que c'est le calme avant la tempête, mais faire durer, montrer la compassion des premiers tout en nous faisant presque douter des intentions « malhonnêtes » du second, c'est assez futé voire vraiment efficace. Du coup, lorsque la bulle éclate, cela devient paradoxalement moins intéressant, entre redite du premier (pas trop quand même) et gags limites bêtes et méchants, l'ajout de la famille chinoise faisant sourire tout en étant un peu envahissante dans le récit, d'autant qu'elle apparaît nettement moins drôle que le trio originel. Ça manque de saveur et de folie, certaines lourdeurs (la prostate d'André Dussollier en tête) n'aidant pas non plus. Heureusement, la fin, bien qu'un peu trop « gentille », n'est plutôt pas mal, ayant l'excellente idée d'intégrer un élément précédent que l'on avait complètement oublié : bien vu. Il faudrait maintenant que je revoie celui de 2001 pour me faire une idée plus précise sur cette suite honnête, clairement meilleure que les derniers titres de Chatiliez, mais dispensable, malgré un début assez prometteur.