Un très beau film, passé inaperçu et qui est pourtant une perle rare dans le cinéma français. Tout d’abord un sujet très intéressant : le trio principal, quoique très célèbre, n’est plus très présent dans l’histoire : J.M. De Hérédia, poète , membre de l’académie française, , n’est plus étudié , Pierre Louys, reste surtout connu par les adaptions cinématographiques de ses livres « Bilitis » de Hamilton ou la « Femme et le pantin », de Buñuel, et Marie de Reigner , très célèbre à son époque , est une écrivaine oubliée. Mais le film est une réussite par sa mise scène, moderne, impressionniste, illuminée. Un mélange de genre, film en habit ; costumes et décors d’époque, mais alternant le moderne, des angles de prises de vue très originaux, des gros plans , des digressions poétiques.. Et surtout un érotisme flamboyant, onirique, c’est le premier film de femme où je ressens un érotisme « différent », les jeux avec la chevelure de Camilla Jordana (très bonne), des plans de miroir montrant des toisons luxuriantes, des poses lascives pour des séances photos très belles, des plans de nus masculins aussi du très beau Niels Schneider , on ne dénude pas que le corps des femmes, mais aussi les attributs masculins. C’est radieux et envoutant. Au niveau musique : une superbe bande son électro de Arnaud Rebatini, que j’ai découvert à cette occasion et dont je me régale maintenant. Lou Jeunet a réellement un grand talent et tout le film est un régal, comme un cadeau inattendu du cinéma français, une pépite. Bien sûr les trois acteurs principaux sont excellents , Benjamin Lavernhe en mari impuissant , mais voyeur excité, et la très belle Noémie Merlant éblouissante , sexy, envoutante , au corps profondément sensuel , qui a tout d’une très grande. . . Bravo encore à Lou Jeunet, en attendant impatiemment un prochain Opus .