Je ne suis pas du tout spécialiste de Jean-Claude Van Damme, ayant juste vu quelques films par-ci par-là (notamment de sa « grande époque »), sans jamais en trouver un vraiment satisfaisant (même les deux Peter Hyams, auxquels s'ajouteront dix-huit ans plus tard le pas si nul « Enemies Closer »), exception faite d'un « Expendables 2 » plutôt réjouissant. Ici, sorte de « retour aux sources » (et au pays) pour une production assez modeste, au scénario simple (sans doute trop) et parfois à moitié convaincant, mais jouant à fond la carte de l'épure pour aller presque toujours à l'essentiel, avec ce côté très fantomatique, presque perdu du héros, donnant à l'œuvre un aspect presque melvillien (à un degré très nettement moindre, quand même, hein!), l'interprétation ultra-minimaliste de Van Damme collant ici bien à cet homme marqué par la vie, touchant car vulnérable, faillible, voire prenant de sacrées mandales
(cette baston sauvage au sous-sol pour un poste de videur : whaou, ça envoie)
, pas mal entouré par quelques vraies gueules de cinéma, dont un Sami Bouajila pour l'occasion assez inquiétant.
Et, une fois n'est pas coutume, la réalisation de Julien Leclercq (dont j'avais détesté « L'Assaut ») se montre à la hauteur, parfois presque hypnotique, notamment à travers quelques plans-séquences des plus percutants. Sans oublier un final plutôt réussi (surtout les tous derniers instants), là encore vraiment bien filmé, jouant habilement la carte de la subjectivité. Cela reste un peu trop modeste et routinier niveau contenu pour passer un cap, mais dans son registre série B sombre et bien foutue, « Lukas » a de vrais arguments pour séduire, en premier lieu ce rôle vieillissant à un acteur vieillissant qui, sans doute, le méritait. Pas mal.