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tuco-ramirez
134 abonnés
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4,5
Publiée le 17 mai 2019
1968 dans la tribu des Wayuu, un jeune homme tombe sous le charme d’une jolie jeune fille ; mais la dot est colossale. Profitant de la présence de jeunes gringos américains dans les parages, il comprend qu’il peut faire de l’argent facile en leur vendant de la marijuana. Et hop le tour est joué, la dot en poche, il peut se marier. Mais comme les virus apportés par les premiers colons en Amérique du Sud ont bien plus décimé les indiens que les troupes de Cortez ; le commerce de la drogue c’est le ver dans le fruit de cette tribu aux valeurs ancestrales bien ancrées. Tribu qui arrive à se tenir loin des conflits depuis des lustres et qui là va voir en deux décennies un équilibre précaire complétement mis à bas par cet argent et tout ce qu’il véhicule. Comparé à « Scarface » et au « Parrain » ; les références sont lourdes mais bien assumés par un film débutant avec des accents naturalistes qui va rapidement se transformer en film de genre. Pour moi, la référence au « Parrain » est plus judicieuse ; les codes moraux, les valeurs et le poids de la famille sont tellement au cœur des choix et des dilemmes de ce mafieux local. A travers ce film, Ciro Guerra et Cristina Gallego revisitent le film de mafieux et lui donne de l’épaisseur avec un choc des cultures comme origine du drame. Ils se démarquent intelligemment de ce qui aurait pu être un énième film sur les narco trafiquants (type « Sicario »). C’est aussi une description minutieuse et romanesque de la genèse du mal. Et la construction sous forme de tragédie grecque en 5 actes aux accents parfois Shakespeariens sied à merveille au sujet. Un film de mafia qui deviendra assurément un classique du genre, sa tonalité étant si novatrice. tout-un-cinema.blogspot.com
Dans les années 1970, en Colombie, une famille d’indigènes Wayuu se retrouve au cœur de la vente florissante de marijuana aux jeunes américains de passage, à l’initiative de Rapayet, amoureux de Zaida, une jeune femme de la tribu Wayuu . Petit à petit, entre honneur bafoué et appât du gain, le commerce florissant va se transformer en piège inextricable pour l’ensemble des protagonistes.
Attention cette critique risque de vous spoiler..
Les oiseaux de passage est un drame policier mexicano-colombien de Cirro Guerra (L’étreinte du serpent) et Christina Gallego de 2019. Le film raconte sur une période de 30 ans la prospérité d’une tribu indigène du nord de la Colombie grâce au trafic de Majijuana puis la chute de cette famille suite aux rivalités avec un autre clan.
Avec la séquence d’ouverture montrant la danse de Zaida sous l’angle attentif de sa matriarche de mère Ursula, le film commence comme un documentaire montrant les coutumes initiatiques d’une tribu d’indiens vivant au nord de la Colombie. Rapayet, un jeune homme amoureux de la jeune femme fait connaître ses projets de mariage auprès d’Ursula qui, pour l’écarter, lui demande de rassembler une dot d’un montant inatteignable. spoiler: Rapayet va alors se lancer dans le trafic de Majijuana avec son ami Moises, un jeune homme impulsif et violent. Le film bascule alors dans le thriller. Rapayet et les Wayuu vont considérablement s’enrichir grâce au trafic de drogue jusque dans les années 80. Tout va s’écrouler à cause du fils d’Ursula, Leonidas, qui va multiplier les affronts envers un famille rivale qui déclenchera une guerre des gangs.
Entre Tradition et modernité, la Colombie portait en elle un instinct de mort
Les oiseaux de passage est un film vraiment original. Reposant sur un casting de qualité (Notamment Carmina Martinez impressionnante dans le rôle d’Ursula), le film déroule un scénario que je n’avais pas anticipé, narrant la montée en puissance d’une vendetta entre 2 familles au milieu d’autres tribus médusées du nord de la Colombie avec un final shakespearien. Au travers de cette fable racontant le trafic de drogue avant les Narcos, c'est comme si les oiseaux de passage démontraient comment la Colombie portait en elle cet instinct de mort et les germes de sa propre destruction. Finalement, même dans ces structures semblant hors du temps en raison de rites anciens et de superstitions, si l’honneur et l'orgueil sont bafoués, la violence finit toujours par trouver un chemin.
Les oiseaux de passage a été tourné dans des paysages variés, du désert aux forêts tropicales de la Colombie.
Mariant la tradition, les rites et la crainte des superstitions et des signes à la modernité des codes d’honneur, de la violence et du grand banditisme, Les oiseaux de passage confirme tout le talent de Cierro Guerra.
Peu après Companeros, Los silencios, encore un film FORT!!! Presque « trop » ? Dans cette histoire de rivalités familiales, de trafic de drogue….la sauvagerie est là et on la reçoit en plein visage…. On retrouve les codes d’honneur de la Mafia sicilienne (Parrain!) .Il y a aussi ces valeurs si importantes pour tout être humain, d’où qu’il soit: dignité, honneur, respect, famille... Des interrogations où comment de la tradition ancestrale de ces tribus indiennes on passe au trafic de la marijuana à grande échelle…avec le monde occidental !!! Une réussite,
L'histoire d'une famille d'indiens colombiens aux coutumes traditionnelles soutenues de son clan, se retrouve confrontée à l'agent facile du trafic de marijuana, dans les années 70. Si tout se passe bien au début, les protagonistes tombent rapidement dans la violence entre clans pour le contrôle et l'organisation de ce "commerce". L'honneur des anciens des clans se mêle aussi à la fougue des plus jeunes où l'argent et la violence forment un vrai cocktail dramatique qui conduira à un véritable bain de sang. Un beau film bien mené au scénario solide et au rythme soutenu. J'ai adoré. . .
Dans Les oiseaux de passage, les cinéastes colombiens Cristina Gallego et Ciro Guerra nous embarquent au cœur d’une communauté amérindienne du nord de la Colombie, les Wayuu, à partir de l’année 1968. La date est importante car c’est à partir de là que la découverte du commerce de la marijuana, favorisée par l’explosion du mouvement hippie, va bouleverser le mode de vie ancestral de cette communauté. C’est la naissance des cartels de la drogue. En même temps que les familles vont accumuler d’énormes richesses, des rivalités meurtrières vont se créer, faisant valdinguer des dizaines d’années de cohabitation pacifique régie par des codes moraux traditionnels. Magistralement mis en scène, dans un tension froide qui monte crescendo, Les oiseaux de passage est un très bel objet de cinéma.
Les oiseaux de passage est composé de 5 actes. À la manière des grandes tragédies grecques, chaque acte est introduit par un chant traditionnel wayuu que l’on appelle Jayeechi. Ils présentent de façon envoutante l’histoire de Rapayet, un jeune homme wayuu cherchant à renouer avec son peuple. Pour cela il décide d’épouser la fille d’Úrsula, défenderesse des traditions et gardienne du talisman du clan. Le danger guette ce peuple et leur tradition, lorsque Rapayet met en place un trafic de marijuana à destination des É.-U. qui connaissent un engouement grandissant pour la fameuse herbe. Les oiseaux de passage, véritables symboles et sonneurs d’alertes, les informent du danger qui les guette, mais Rapayet ne les entend pas ou n’a pas appris à entendre ces présages. Tout le clan sombre alors dans le gouffre de l’opulence et puis tolère la violence pour la richesse qu’elle leur apporte. À eux deux, Rapayet et Úrsula portent une histoire bien plus grande, celle d’un peuple méconnu qui n’a jamais été conquis par les Espagnoles et qui porte fièrement à travers leur propre langue et leurs traditions ancestrales l’identité Wayuu. Pájaros de Verano, titre original du long métrage, est un voyage formidable à travers la terre de ce peuple, installé dans la province de Guajira en Colombie. Les réalisateurs Ciro Guerra et Cristina Gallego ont fait un travail extraordinaire et je les remercie d’avoir porté cette histoire à l’écran et d’avoir mis en lumière la culture Wayuu. Ils porteront probablement l’existence de ce peuple à la connaissance de nombreux spectateurs. Les oiseaux de passage est tout à fait passionnant, mêlant à la fois fiction romanesque et film documentaire. On l’oublie beaucoup trop souvent à mon gout, mais oui, on peut apprendre au Cinéma.
Belle surprise que ces oiseaux de passage. Un film intense, palpitant et poétique. Et surtout une passionnante analyse de l'impact de la modernité et de l'argent sur des traditions séculaires. Un scénario solide, des images superbes et une interprétation à la hauteur de l'ambition du réalisateur. Un parrain à la sauce colombienne à ne surtout pas manquer.
La drogue c’est mal. Quelque part entre la Colombie et le Venezuela vivent les Wayuu, peuple autochtone dont la culture a survécu à la colonisation et aux assauts du roi dollar. Arrive dans une famille un membre d’une autre famille. Il va se marier avec la fille de la patronne officieuse du village après un rite de passage. Le truc c’est que le gars a tendance à fricoter avec les gringos, surtout ceux qui viennent en recherche de marijuana, celle qui vient des montagnes colombiennes. Ici, tout est question de confrontation et de transmission. Confrontation entre tradition et modernité d’abord. L’arrivée de l’argent sale met à mal la transmission de valeurs familiales traditionnelles et modifie profondément les modes de vie. Confrontation aussi entre familles wayuu partageant les mêmes préceptes mais dont les points de vue divergent quant à l’acceptation des transgressions. Confrontation entre clients et producteurs également et l’appât du gain fait faire les pires erreurs. Et cet ensemble de conflits mélangés prend corps dans les décors. C’est sur cette plage, paradis fantasmé du gringo que celui-ci va corrompre le wayuu. C’est dans l’ambiance poisseuse des forêts colombiennes que va naître le conflit qui fera couler le sang. C’est dans ce désert à la perspective claire que l’on perçoit l’innocence et l’honnêteté d’un peuple au sens de l’honneur certain. C’est dans cette maison bunker au milieu de rien que l’on comprend à quel point la famille s’est éloignée des siens et à quel point elle s’est enfermée dans une logique mortifère. Et dans cette ambiance oppressante de western crépusculaire moderne, on assiste à l’autodestruction d’un peuple. Autant prévenir, c’est pas pour de la blague et le film ne prête pas au sourire. Pour autant, on ne saurait que conseiller ce film fort par son thème, beau sur la forme, puissant dans le fond.
Vers 1968, en Colombie, dans la péninsule aride de Guajira les indiens Wayuu perpétuent les rites ancestraux. La jeune Zaïda après un an d’isolement est devenue femme, elle présente un tissu à une vieille femme avant d’entamer une danse initiatique. Rapayet, issu d’un clan voisin convoite la belle. Le chef accepte la demande en mariage à condition que le jeune homme fournisse une dot hors de portée.
Rapayet croise des étrangers hippies avides de marihuana et leur propose son aide. Aussitôt il part négocier avec un cousin cultivateur et rapporte une belle quantité d’herbe, gagne un paquet d’argent, de quoi rassembler la dot. Il part au village de Zaïda.
Ainsi s’achève le premier tableau sur les cinq qui constituent le dernier film de Ciro Guerra et Cristina Gallego. Des ellipses pertinentes rythment le déroulement des cinq chants.
Les clans d’indiens développent le trafic de marihuana et après plusieurs événements malheureux, c’est l’escalade, la guerre est bientôt déclarée.
Ce film sombre et violent, tourné dans de magnifiques décors avec une superbe photographie à la beauté sauvage, est ponctué par les rêves et la présence d’insectes et d’oiseaux.
Si je le trouve inclassable, il est écrit sur un mode tragique, avec des dialogues qui vont à l’essentiel et des visages aux expressions puissantes. Les acteurs sont remarquables.
Le fumeurs de marihuana aux idéaux pacifistes se doutaient-ils des drames causés par la production de leur herbe ?
"L'étreinte du serpent" était un film étonnant, d'une grande originalité ; ces "Oiseaux de passage" le sont tout autant. Centrant leur récit sur une communauté indienne du Nord de la Colombie, les cinéastes narrent une histoire encore jamais vue au cinéma : l'origine du traffic de marijuana des années 60 aux années 80 au fin fond de la Guajira, région isolée s'il en est. Ici, aucune compromission avec le spectaculaire hollywoodien que le récit aurait pu appeler. Les plans sont dépouillés, lents et la langue indigène domine. Si les scènes de violence sont admirablement filmées, dignes des meilleurs films du genre (on pense aux "Parrain(s)"), la convocation des signes de la magie Wayuu, même si elle donne naissance à de belles séquences, reste absconse. On eût peut-être souhaité davantage de folie chez le personnage principal, Rafa, chef de clan sérieux et déterminé, spoiler: qui ne pourra rien pour éviter la chute des siens .
LES OISEAUX DE PASSAGES de CIRO GUERRA et CHRISTINA GALLEGO
Grand western shakespearien passionnant. Conte sur la genèse des mafias colombiennes aux allures de drame antique. Le film est grandiose de par la beauté de ses images, intense par les situations décrites. On est immergé dans une Colombie que je ne connaissais absolument pas. Celle des plateaux désertiques des années 70 où régnaient encore les anciennes tribus ancestrales régies par des codes d’honneur familiaux propices au développement de la violence inhérente aux gangs mafieux. La photographie est superbe, le rythme lent est magistral, la trame implacable et tragique, la musique envoûtante. Superbe et enthousiasmant.
Cino Guerra et Cristina Gallego nous chantent la triste dégradation des traditions tribales, agraires et pastorales colombiennes, laminées, le temps de deux ou trois générations, par l'argent-roi des gringos. Les années soixante furent peut-être un eden pour les "peace-and-love", mais leurs paradis artificiels ne furent qu'une aubaine éphémère pour des tribus comme les bergers Wayuu du littoral, ou leurs pendants montagnards, qui se spécialisèrent dans la culture et le négoce de la marijuana, jusqu'à sacrifier leur âme sur l'autel du dollar. Les cinéastes construisent leur poignant constat en plusieurs tableaux dont l'un des premiers s'appelle "l'herbe du bonheur", et le dernier "la guerre". Entre ces extrêmes se place "la prospérité", mais celle-ci ne dure pas et les images bling-bling qu'elle nous donne à voir sont un piètre succédané à la dignité qui régit les coutumes ancestrales des bergers. Bien sûr, au bout du chemin la mort fait son office, prévisible, et nous laisse K.O. Mais qu'avons-nous fait du vieux monde ? Si les plus beaux chants sont les plus désespérés, celui-ci atteint des sommets...
En 2018, les réalisateurs colombiens Ciro Guerra et Cristina Gallego nous plongent dans l’univers amérindien avec un film qui mélange subtilement les genres (documentaire ethnologique et thriller sanglant). L’histoire, qui se déroule dans les années 1970, montre la naissance des cartels de drogue à travers le prisme de cultures ancestrales. On découvre comment les traditions de ces tribus ont façonné des rivalités destructrices. La sobriété du jeu des acteurs associée à une belle photographie rend cette guerre entre familles rurales absolument étonnante. Bref, une tragédie humaine de grande qualité.
J’ai trouvé ce film fascinant. On a tellement l’habitude de voir les trafics de drogue abordés sous le même angle, que l’aborder de cette manière est intéressant. Déjà, le contexte est bien posé car on voit un peu comment fonctionne cette tribu. Les rites et tradition sont expliqués afin qu’on puisse se plonger dedans. Cela donnera lieu à de superbes séquences. La réalisation permet aussi une totale immersion en découpant par chapitre. C’est un choix très judicieux car il va permettre d’observer les différentes étapes de l’évolution des Wayuu au fur et à mesure que leur implication dans le trafic de drogue grandit. On va voir à quel point l’avidité de l’homme va prendre le dessus sur les traditions ancestrales. L’argent va faire oublier des siècles d’histoire, ce qui n’est pas une bonne chose dans ce cas-là. J’ai été totalement pris dans ce récit. Le film a beau durée un tout petit peu plus de deux heures, c’est assez rythmé pour ne pas s’ennuyer. Il faut dire que les acteurs sont assez bons. J’ai surtout aimé José Acosta et Jhon Narváez, ce dernier est le symbole de la perdition qui guette ce peuple. Même si la majorité du film va être tranquille niveau action, et qu’on va surtout se baser sur le dérouler scénaristique, la fin est corsée niveau violence. On va voir tout le déchainement de haine dont sont capables ces nouveaux cartels. Un très beau mélange des genres, entre le drame, le film de gangsters et le western.
"L'argent ne fait toujours pas le bonheur" ou quand l'anthropologie influe sur la vie tumultueuse des cartels ... des tribus. Un choc des mondes qui sera totalement désastreux ! Images léchées - scénario assez étonnant et en plus une mise en place solide, ce film me semble avoir beaucoup de qualités, même si pour moi, ça frise juste les 4****