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    Les Oiseaux de passage
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    poet75
    poet75

    271 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 avril 2019
    Une femme d’une communauté Wayuu, peuple indigène vivant dans la Guajira, au nord de la Colombie, revêt ses plus atours, se pare le visage d’une marque tribale et se met à danser tandis qu’un jeune homme s’enquiert de la dot dont il devrait s’acquitter pour la prendre pour femme. Cette belle scène introductive donnant à entrevoir les coutumes et les rites d’un peuple méconnu s’avère malheureusement quelque peu trompeuse. Certes, plusieurs autres scènes du film, montrant, par exemple, des rituels funèbres, contribuent à enrichir son approche ethnologique. Mais le cœur du film, ses enchaînements narratifs, n’ont, eux, rien de très original.
    La couleur locale dont le film s’imprègne ne le débarrasse pas d’une impression de déjà-vu. Car il s’agit de raconter comment, dans ce coin perdu de Colombie, s’est créé, au fil des années 60 et 70, un empire du trafic de marijuana. Les « gringos » venus jusque là pour se fournir en herbe déclenchent la transformation rapide d’un milieu marqué par des traditions séculaires en une entreprise à caractère mafieux qui ne se préoccupe plus que de faire des profits. Ce qui, bien sûr, comme on peut le prévoir, s’accompagne de violence extrême. Deux clans, deux familles, se déchirent au point de se faire la guerre.
    Même si le film essaie de s’agrémenter d’une forme quasi lyrique en cinq « chants », il n’en reste pas moins que seule son apparence se revêt d’une vraie singularité. Le reste, autrement dit l’histoire de mafieux qui s’entretuent, ne produit malheureusement qu’un sentiment de triste banalité.
    dejihem
    dejihem

    137 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 avril 2019
    Superbe western fait par, pour et avec des Indiens colombiens. Ce film possède une ampleur digne des meilleurs Scorsese ou Michael Mann. Un chef-d’œuvre de genre.
    traversay1
    traversay1

    3 575 abonnés 4 862 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2019
    Le talent du cinéaste colombien Ciro Guerra était évident depuis son tout premier film, L'ombre de Bogota, suivi du beau Les voyages du vent. Son audience s'est considérablement élargie avec L'étreinte du serpent qui a précédé Les oiseaux de passage, cosigné avec Cristina Gallego. De 1968 à 1980, cette tragédie en 5 actes raconte une histoire méconnue, celle ses premiers cartels de drogue dans une Colombie rurale, au nord du pays, habitée par une population amérindienne. Au gré de son enrichissement, au fil des années, par le commerce avec les "gringos", les différents clans en viennent à perdre leurs traditions ancestrales mais aussi à s'affronter dans une violence terrible. Les oiseaux de passage est aussi bien une fresque historique qu'un témoignage ethnographique ou encore un western. Le film est à la fois ample par sa narration et intimiste dans son rapport à une histoire familiale et communautaire où les rêves et les rites, si importants, finissent par disparaître. Maîtrisé de bout en bout, le film perd cependant un peu de sa substance dans une dernière demi-heure dominée par les fusillades et qui semble reproduire tous les schémas du film de gangsters, façon Scarface. Une petite baisse en qualité qui ne fait pas oublier que la majeure partie du film excelle à capturer la beauté des paysages colombiens et séduit par un récit qui n'a pas peur des ellipses et des ruptures de ton.
    velocio
    velocio

    1 304 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 avril 2019
    Lorsque, en 2015, "L’étreinte du serpent" est arrivé à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes, il s’agissait du 3ème long métrage du réalisateur colombien Ciro Guerra. Curieusement, le deuxième, "Les voyages du vent", probablement le meilleur, n’est jamais sorti dans notre pays. Par contre "L’étreinte du serpent" a vraiment lancé la carrière internationale de Ciro Guerra et il est revenu à Cannes l’an dernier, avec" Les oiseaux de passage", film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, réalisé avec Cristina Gallego, son épouse et la productrice de ses 2 films précédents. Arriver à faire cohabiter dans un même film une approche ethnologique concernant un peuple autochtone d’Amérique du Sud et les schémas d’un film de gangsters « à la Scorsese » n’avait rien d’évident au départ. On peut considérer que la réussite est presque totale.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 mars 2019
    On pourrait concevoir Les oiseaux de passage comme une chanson de romance, une légende locale récitée par les jongleurs les plus vieux de l'endroit qui sera transmise de génération en génération. Ces oiseaux ne sont que deux grandes familles qui ont été effacées de la surface de la Terre, défaites par leur propre mesquinerie. Un empire fugace et oublié, comme les oiseaux qui règnent le ciel pour quelques jours et qui ne survoleront plus jamais La Guajira. Un autre colombien, García Márquez, l'avait déjà annoncé "les lignes condamnées à cents ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre". Les personnages de Gallego et Guerra ne feront pas l'exception.

    Les wayuu c'est un peuple qui habite la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Ils suivent fidèlement leurs traditions et ils refusent toute intégration des descendants des envahisseurs espagnols. Le film débute en pleines années 70, où la seule fille d'une grande famille sera mariée avec un étranger : Rapayet, un citadin qui parle l'espagnol. Au même temps, des hippies nord-américains s'installent à La Guajira. La forte demande de drogues poussera aux paysans locaux à cultiver de la marijuana et de la cocaïne. Voici la première pierre de l'empire des narcos. Rapayet fera le lien, alors, entre ces deux mondes si séparés, et pourtant, si proches.

    Le film ouvre avec un rituel : le passage de l'enfance à l'age adulte d'une fille. La caméra suit une dance hypnotique, les images mélangent les couleurs avec les lumières pendant que cette femme ronde en cercles et déplie son voile comme un oiseaux qui vole bas. Cette façon si impressionnante de nous introduire dans le folklore d'une tribu inconnue nous fait penser au maître Paradjanov. C'est du cinéma qui mélange les mœurs avec la mythologie, la réalité avec les légendes, les dilemmes du présents avec le poids du passé.

    Par contre, la vraie force de Les oiseaux de passage c'est l'évolution de la réalisation suivant les faits du film. Selon la tribu adopte une économie capitaliste à travers le cartel, le film devient plus nord-américain, plus hollywoodien. On passe du portrait tribal à la tension des confrontations. De l'anthropologie au divertissement. Du regard documentariste au western. De Paradjanov à John Ford. D'un génie à l'autre, on traverse le globe et l'histoire du cinéma.

    spoiler: Non seulement Gallego et Guerra arrivent à assimiler ces deux référents à la perfection, en plus, le passage d'un style à l'autre se fait en toute douceur, sans qu'on s'y rende compte. Un plan ouvert d'une mansion kitsch bombardée au milieu de nulle part nous fera penser à La prisonnière du désert ou des autres films tournés en scope par Ford. On comprendra à ce moment l'évolution de la mise en scène suivant la trahison des personnages à leurs principes. On comprend alors que ces tambours qui résonnent entre les épisodes du film ne sont que des prophéties qui annoncent la chute des deux clans.


    Hypnotique. Fascinant. Beau. Trépidant.

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    Tony L'Ambassadeur
    Tony L'Ambassadeur

    35 abonnés 566 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 mars 2019
    Les oiseaux de passage est composé de 5 actes. À la manière des grandes tragédies grecques, chaque acte est introduit par un chant traditionnel wayuu que l’on appelle Jayeechi. Ils présentent de façon envoutante l’histoire de Rapayet, un jeune homme wayuu cherchant à renouer avec son peuple. Pour cela il décide d’épouser la fille d’Úrsula, défenderesse des traditions et gardienne du talisman du clan. Le danger guette ce peuple et leur tradition, lorsque Rapayet met en place un trafic de marijuana à destination des É.-U. qui connaissent un engouement grandissant pour la fameuse herbe. Les oiseaux de passage, véritables symboles et sonneurs d’alertes, les informent du danger qui les guette, mais Rapayet ne les entend pas ou n’a pas appris à entendre ces présages. Tout le clan sombre alors dans le gouffre de l’opulence et puis tolère la violence pour la richesse qu’elle leur apporte. À eux deux, Rapayet et Úrsula portent une histoire bien plus grande, celle d’un peuple méconnu qui n’a jamais été conquis par les Espagnoles et qui porte fièrement à travers leur propre langue et leurs traditions ancestrales l’identité Wayuu. Pájaros de Verano, titre original du long métrage, est un voyage formidable à travers la terre de ce peuple, installé dans la province de Guajira en Colombie. Les réalisateurs Ciro Guerra et Cristina Gallego ont fait un travail extraordinaire et je les remercie d’avoir porté cette histoire à l’écran et d’avoir mis en lumière la culture Wayuu. Ils porteront probablement l’existence de ce peuple à la connaissance de nombreux spectateurs. Les oiseaux de passage est tout à fait passionnant, mêlant à la fois fiction romanesque et film documentaire. On l’oublie beaucoup trop souvent à mon gout, mais oui, on peut apprendre au Cinéma.
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