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Jean-luc G
61 abonnés
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4,5
Publiée le 22 avril 2023
Le raccourci de Laurent Delmas sur France-inter est parfaitement approprié : ce film en forme de tragédie grecque c'est Levi-strauss chez Escobar!! Quel coup de poing en provenance directe de l'Amérique du sud, quand deux colombiens s'associent avec bonheur derrière la caméra pour nous proposer un film de gangster- basé sur une période réelle de trafic de marijuana dans les années 70- jumelé à l'immersion ethnographique dans la civilisation wayuu, l'une des seules populations autochtones non colonisées par les espagnols. Les quelques scories de la mise en scène sont mineures face à un scénario maîtrisé, une photographie sublime de lieux désertiques, propices à perpétuer les relations mystiques avec les esprits et les rêves. Nous sommes au cœur de la confrontation frontale entre les valeurs claniques ancestrales, matrilinéaires et l'arrivée brutale de l'argent facile, de la corruption et de la dépravation personnelle. Au milieu, survivent comme ils peuvent les "messagers", porteurs de la parole sacrée entre les clans ennemis. Les images les plus délirantes - la maison d'architecte au milieu de nulle part- sont basés sur des faits réels! La nature se déchaîne, les armes parlent, les baba cool occidentaux sont dérisoires, tandis que le sens de l'honneur des wayuu reste inoxydable face aux paquets de dollars. C'est aussi beau que violent, on pense en filigrane à la disparition des Indiens en Amérique du Nord, et soudain notre civilisation nous apparaît sous un autre visage moins glorieux. Original et crépusculaire. Cinéma 1 - avril 2019
Très bon film avec un sujet peut être encore jamais montré à l’écran : la naissance des premiers cartels colombiens . Entre documentaire ethnologique et thriller ultra-violent, un peu comme si un Jean Rouch contemporain avait été mandaté par Netflix pour réaliser Narcos, cette œuvre est brillante sur tous les points. Panthéiste dans sa manière d’aborder les croyances indigènes, à la manière d’un Malick avec les indiens du Nouveau Monde, et totalement ancré dans le réel quand il s’agit de montrer le basculement qui s’opère entre la production de café et celle de marijuana puis plus tard de cocaine. Et puis le film nous montre également que même si les hippies occidentaux ont allumé la mèche le feu s’est répandu à cause des traditions, de la fierté et de l’honneur des clans. Pour au final tout faire disparaître comme dans une tragédie grecque. Superbe.
LES OISEAUX DE PASSAGES de CIRO GUERRA et CHRISTINA GALLEGO
Grand western shakespearien passionnant. Conte sur la genèse des mafias colombiennes aux allures de drame antique. Le film est grandiose de par la beauté de ses images, intense par les situations décrites. On est immergé dans une Colombie que je ne connaissais absolument pas. Celle des plateaux désertiques des années 70 où régnaient encore les anciennes tribus ancestrales régies par des codes d’honneur familiaux propices au développement de la violence inhérente aux gangs mafieux. La photographie est superbe, le rythme lent est magistral, la trame implacable et tragique, la musique envoûtante. Superbe et enthousiasmant.
Cira Guerra avait énormément impressionné avec "L'Étreinte du serpent", qu'on ne peut que recommander. C'est moins convaincant ici. Le film restitue bien les ambiances et le contexte des premiers temps du marché de la drogue. La dramaturgie est bien maîtrisée au début. Mais le respect des traditions et les querelles familiales prennent trop de place dans un récit qu'on espérait davantage orienter vers la relation entre ces locaux et leurs clients américains. Rapidement, cette question disparaît et tout se règle entre cousins. Le film perd alors en intensité et l'attention retombe. Dommage.
Rendez-vous en terre inconnue, 2 heures d’immersion dans une culture et une histoire passionnante, se déroulant de 1960 à 1980, au nord de la Colombie à la frontière avec le Venezuela. L’ensemble est présenté comme un recueil de chants traditionnels. Dans le désert et dans la montagne vit une tribu amérindienne, les Wayuu, avec ses coutumes et ses danses. Tout va être remis en question et boulversé par l’arrivée des beatniks, l’appas du gain, pour se transformer en tragédie grecque et se terminer en film de gangsters. C’est incroyablement crédible et prenant.
Film très instructif pour ma part sur l'histoire de ces cartels de drogues nés à la période hippies. Film fort, âpre, épuré, violent, intense, qui possède le ton d'une tragédie antique. On assiste à une destruction fatale en quelques décennies de valeurs ancestrales; le film va à l'essentiel, sans manichéisme, les faits sont montrés bruts, la forme est belle, les acteurs sont puissants (sans exception), la bande son est parfaite , la beauté naturelle des paysages amplifie le contraste avec cette tragédie; pas de temps morts, pas de pathos, Le film est parlé dans la langue traditionnel de cette tribu, les chants sont prenants et très émouvants , j'ai savouré cette sobriété.... juste wouahou!
Trois ans après "L'empreinte du serpent", Ciro Guerra revient avec ce film sublime qui aborde l'origine des cartels colombiens à travers les peuplades amérindiennes, corrompues et fragilisées par le narcotrafic florissant durant les années 70... Entre mysticisme et ultraviolence, le film est découpé en cinq chants et plonge le spectateur dans l'enfer des règlements de compte... Du très très beau cinéma... 🎬🎬🎬🎬
Si vous vous demandez comment est nait le trafic de drogues entre la Colombie et les Etats-Unis ainsi que la création des cartels, et bien ce film vous donnera la réponse. Le plus incroyable dans l'histoire est que tout a commencé par l'amour qu'un homme portait pour une femme chez les indigènes Wayuu. En effet, pour pouvoir payer la dot réclamée pour se marier avec elle, l'amoureux accepte de fournir 50kg de marijuana à des américains provenant de la ferme de son oncle. Rapidement, les américains augmentent leurs commandes et le trafic est mis en place. Les cartels se dessinent entre les familles et les amis qui ont commencé main dans la main ce business. Finalement, l'appât du gain, l'argent, les armes font perdre la tête à certains d'entre eux qui vont mettre la pagaille. La culture Wayuu est petit à petit oubliée et lorsque tout tourne mal, mais les autres familles n'oublient pas qu'ils leur ont tourné le dos. L'histoire est vraiment prenante et très bien interprétée par des acteurs excellents. La réalisation est très bien menée avec une très belle photographie. Il manque un petit peu d'inventivité. Un film à voir pour comprendre la situation actuelle sur le trafic de drogues.
C'était un défi que vouloir évoquer à la fois les rites et la culture d'une communauté préservée du brassage moderne issu de la colonisation espagnole puis nord-américaine et narrer la cartellisation criminelle qui a conduit la Colombie, comme d'autres pays latins, à verser dans l'économie de la drogue, sur fond de mirage aux alouettes d'un libéralisme économique égoïste qui confond bonheur et réussite individuelle avec un consumérisme matérialiste débridé et attentatoire à la préservation de l'environnement et de la dignité humaine. Mais il est réussi dans ce film très bien écrit, réalisé et interprété, dont la qualité photographique est réelle. Il en ressort une sorte de fable universaliste assez profonde, pleine de sagesse, dont les facettes sont lumineuses, avec beaucoup de subtilité, sans manichéisme. Parfois, on songe aux grands drames grecs ou shaespeariens. A voir sans réserve.
Le film a l'ambition de raconter les débuts du trafic de drogue et son organisation près de la frontière nord du Mexique où vivent des des amérindiens. C'est souvent passionnant, le ton est un peu celui d'une tragédie qui se met en place, ou les croyances ancestrales cèdent le pas aux sirènes de l'argent, de l'envie et de la fierté. La symbolique des rêves qui guident les personnages et qui n'apportent soudain plus de message est très forte. La modernité détruit beaucoup de choses et fait perdre la simplicité aux hommes et la violence prend la place des valeurs. Le film regarde avec distance, les hommes et les femmes se perdre au milieu d'une nature superbe, difficile et prévenante, cela dégage une belle ampleur tout en creusant la nature humaine, c'est un grand film.
Subjugué par cet opus au charme incroyable. Un décor inédit, des personnages bien campés, la richesse, la violence puis la guerre totale entre deux clans. Un moment très fort de cinéma ! Bravo.
C'est vrai que le film m'a plus fait penser au Mexique (beaucoup de scènes de désert) qu'à La Colombie (que je ne connais pas ???)...On est dans le style de Sicario (Villeneuve 2015)...L'originalité de ce film réside dans le fait qu'on ne nous montre pas le succès commercial aux états unis, mais que l'on garde toujours le point de vue des indiens dans leur pays….Les paysages sont magnifiques, il faut le signaler …..C'est un western cohérent, une histoire de vengeance entre deux clans, diffusée de 1969 aux années 80....La forme est assez épurée, avec des personnages sans psychologie, un film d'émotions primaires et d'actions, qui n'en fait pas des tonnes. Le scénario est bâti en 5 chants (canto) qui représentent cinq époques différentes…..Attention il y a une certaine violence et le rythme est juste ….Le film est construit sur de belles ellipses (le viol) et sur des faits de vengeance inter clans….Je ne pense pas dire que je me suis attaché aux personnages (c'est un petit reproche), mais ils sont forts et bien représentatifs de ce que pouvaient être des trafiquants sans ambitions, des gens simples…Le film est soigné esthétiquement, c'est un atout, mais il ne renouvellera pas le genre (j'ai eu plus d'émotions et d'adrénaline avec Sicario)….Pour finir, je signale que le vrai titre est (los parejos de verano); les oiseaux de l'été (simple remarque)...Au total reste un film intéressant mais ambigu (entre poésie et violence) A vous de voir
entre matriarcat coutume et superstitions, l'histoire nous dévoile les débuts des cartels de la drogue de Colombie. s'enlisant dans des images sans intérêts et d'une longueur interminables, le film en perd toute sa force et son émotion, sans jamais atteindre son but , dénoncer l'enfer des trafiquants, et la "musique" qui casse les oreilles n'arrange pas l'affaire.
" les oiseaux de passage " présente l'an dernier au festival de cannes est un thriller dramatique envoûtant. En effet j'ai beaucoup aimé ce film colombien composé en cinq actes passionnant qui raconte comment est né les cartels de drogue en colombie dans une atmosphère lourde, violente qui se suit comme une tragédie grecque.