Un polar colombien qui a pour ambition de nous narrer les aventures d'une familles d'Indiens colombiens, perdus au coeur d'une lutte d'influence, tiraillée entre les traditions et les tentations du monde occidental. On aura trop vite fait de comparer le film aux classiques US du genre type "Le Parrain" ou "Scarface", voire de faire de ce même film une nouvelle critique acerbe de l'Homme blanc destructeur. En fait, tout part de la même base, à savoir la tragédie grecque. Car "Les oiseaux de passage" n'est pas grand chose d'autre,
et il y rend d'ailleurs hommage à travers le nom d'un personnage central du drame qui germe au sein de la communauté : Léonidas. En effet, plus que le reste, ce personnage est le catalyseur des événements futurs. Dès le début, le ver est dans le fruit, le Mal l'habite, et son humiliation de la scène d'ouverture ne prendra fin qu'avec sa propre mort, et sa frustration déchaînera sa fureur et sera la cause de la chute de sa famille. C'est là que réside le vrai drame
. Après, le film n'est pas tendre avec le monde occidental, les hippies qui viennent en Colombie trouver de la marijuana, les mercenaires US qui convoient de la drogue, qui corrompent les esprits faibles, le pouvoir de l'argent. Il y a tout ça, et aussi des images magnifiques, des acteurs incroyables, un sens de l'ellipse bienvenu, mais aussi un film qui patine, qui est parfois trop pontifiant, trop démonstratif. C'est beau, tragique et plein de sens, du grand cinéma donc, à voir aussi comme un vrai film de genre, qui reprend certains codes, et les intègre à son monde.