Dans les années 1970, en Colombie, une famille d’indigènes Wayuu se retrouve au cœur de la vente florissante de marijuana aux jeunes américains de passage, à l’initiative de Rapayet, amoureux de Zaida, une jeune femme de la tribu Wayuu . Petit à petit, entre honneur bafoué et appât du gain, le commerce florissant va se transformer en piège inextricable pour l’ensemble des protagonistes.
Attention cette critique risque de vous spoiler..
Les oiseaux de passage est un drame policier mexicano-colombien de Cirro Guerra (L’étreinte du serpent) et Christina Gallego de 2019. Le film raconte sur une période de 30 ans la prospérité d’une tribu indigène du nord de la Colombie grâce au trafic de Majijuana puis la chute de cette famille suite aux rivalités avec un autre clan.
Avec la séquence d’ouverture montrant la danse de Zaida sous l’angle attentif de sa matriarche de mère Ursula, le film commence comme un documentaire montrant les coutumes initiatiques d’une tribu d’indiens vivant au nord de la Colombie. Rapayet, un jeune homme amoureux de la jeune femme fait connaître ses projets de mariage auprès d’Ursula qui, pour l’écarter, lui demande de rassembler une dot d’un montant inatteignable.
Rapayet va alors se lancer dans le trafic de Majijuana avec son ami Moises, un jeune homme impulsif et violent. Le film bascule alors dans le thriller. Rapayet et les Wayuu vont considérablement s’enrichir grâce au trafic de drogue jusque dans les années 80. Tout va s’écrouler à cause du fils d’Ursula, Leonidas, qui va multiplier les affronts envers un famille rivale qui déclenchera une guerre des gangs.
Entre Tradition et modernité, la Colombie portait en elle un instinct de mort
Les oiseaux de passage est un film vraiment original. Reposant sur un casting de qualité (Notamment Carmina Martinez impressionnante dans le rôle d’Ursula), le film déroule un scénario que je n’avais pas anticipé, narrant la montée en puissance d’une vendetta entre 2 familles au milieu d’autres tribus médusées du nord de la Colombie avec un final shakespearien.
Au travers de cette fable racontant le trafic de drogue avant les Narcos, c'est comme si les oiseaux de passage démontraient comment la Colombie portait en elle cet instinct de mort et les germes de sa propre destruction.
Finalement, même dans ces structures semblant hors du temps en raison de rites anciens et de superstitions, si l’honneur et l'orgueil sont bafoués, la violence finit toujours par trouver un chemin.
Les oiseaux de passage a été tourné dans des paysages variés, du désert aux forêts tropicales de la Colombie.
Mariant la tradition, les rites et la crainte des superstitions et des signes à la modernité des codes d’honneur, de la violence et du grand banditisme, Les oiseaux de passage confirme tout le talent de Cierro Guerra.