Noche de Fuego commence par une frappe massive sur un regard extérieur, une femme et sa fille, dans une foret, creusent un trou pour y glisser la petite ... On pense en premier lieu à une tombe et au fond, il en est un peu question !
Une typo blanche sur font noir, avec le titre du long métrage rebascule vers un contexte moins austère, tout du moins avec la radicalité en suspend. On retrouve cette verdure de montagne, les mines dures de ces habitantes, petites et grandes, sans hommes ou presque ... Comme des fantômes, la menace prend ses quartiers lorsque le jour s'éclipse, les plaintes de cette femme, au corps ensanglanté, qui parviens en quelques mots à reconduire cette gamine loin de sa souffrance à elle démontre qu'il y'a dans cette horreur une protection sur ces enfants, que le but est de les protégées envers et contre touts !
Tatiana Huezo, la réalisatrice de ce film découpe avec une idée remarquable, utilise le sous texte, le silence, notamment dans sa première partie pour faire régné une opposition entre la peur et la participation en sourdine de ces conjonctures qui s'inter-croisent à l'extrême. Il faut voir, les - seuls - sourires de ces jeux d'enfants, annihilé par le réel des adultes et l'entrave à être et devenir que par la contrainte et la terreur des parents sur leurs petites pour comprendre. La scène ou Anna et sa copine se font couper les cheveux en est insoutenable ! Qui plus est au vu de la réflexion sur la troisième, qui " sauvé " par un bec de lièvre n'est pas encore sujette au traitement de ses deux copines. Les regards, de cette séquence, sont un frémissement encore au moment d'y écrire ces lignes ...
La violence du film est aussi dans la menace obligé d'une mère qui contraint sa fille à se grimé, à " gommé " sa féminité, objet de convoitise de ses autres qui rodent. La bouche maquillé à la betterave par la jeune fille et l'emploi pour la lavée par sa mère à la force cru et cinglante d'une seule et même phrase recours à une exécution comme seule issue. Le film est traversée par cette opposition, la seconde moitié continue sous un angle encore différent cette protection massive ... J'atterrit directement vers ce trou du début, qui prend dans son final la mesure de touts, absolument tout ! Cette accolade mère fille, que l'on retrouve à de nombreuses fois dans le film, prend une tournure là aussi extrême. Noche de Fuego est l'un des films les plus heurtant que j'ai pu voir, et ce passage y est pour quelque chose.
Tatiana Huezo trouve dans l'explicite autant que dans l'implicite des moyens qui œuvrent à retranscrire l'abominable, elle y trouve aussi de courte joie, comme après ce rodéo, ou la danse manifeste ce sentiment. Dans la quête de savoir, de connaissance, ou les cours avec de simples bouts de ficelles décide d'entretenir un espoir, un avenir, un réconfort qui ne chagrine plus ses manquements, ses retards, un encouragement qui unies encore davantage ces trois petites ados. C'est par le regard de ses trois là, d'Anna surtout, que l'on prend à bras le corps la condition de soumission par la peur qu'orchestre le Cartel. Il faut du temps, pour le mentionné, le parcours est là pour cela.
La corruption des états de protections est au travers de deux ou trois instants évoqués. A la Tv, au début, énoncée tel un direct, dans le retour des trois filles qui croisent un frère de l'une d'elles, devenu un des leurs, qui rigole avec un policier sous le silence qui contraste la torpeur des jeunes femmes. Ce dernier à aussi une trajectoire, en parallèle, au champ, dans l'initiation, sur n vélo qu'il récupère, dans l'arme qu'il prête plus tard, selon une idée de grandeur, de position, de possession dont il sera aussi victime plus tard. L'incapacité à protégé les siens révèle la fragilité de ce gosse pris dans la tenaille ( qui m'a rappelé un peu Gomorra ) de son impuissance face à une cruauté macabre. Le courage de Rita qui elle aussi dans un geste restreint, qui sert son arme en main, dont l'utilité ne se souligne qu'a la force de sa résilience trouve un écho avec ce qui suit ... Que j'ai déjà vite dit.
Le film est une déflagration, il livre dans son ultime acte une maitrise incroyable. La course vers le village qui temporise contre le ras de marée et la fuite décidée fuse et interpelle comme sa première scène que l'on comprend encore bien plus après coup ... Quelque chose se scinde après de tel films, il faut le dire, le partager.