Votre avis sur Les Proies ?
4,5
Publiée le 8 juillet 2018
Chef d'oeuvre mèconnu de Don Siegel, "Les proies" raconte l'histoire d'un soldat yankee, ègarè en plein pays sudiste, qui trouve refuge dans un pensionnat de jeunes filles! C’est le genre de films où l’on ne sait pas toujours ce qui nous attend au dètour du plan suivant! Dans une ambiance vènèneuse d'un monde fèminin, le grand Clint Eastwood prend pour la première fois le contre-pied de son image de tueur infaillible! Non seulement il ne se bat pas, mais en plus, il y laisse des plumes dans l'aventure! Le dènouement tragique, qui n'ètait pas prèvu dans le projet initial, Siegel et Eastwood auront beaucoup de mal à l'imposer au producteur Jennings Lang! il est dommage que ce grand film fut à sa sortie un èchec commercial! Le public n'a sans doute pas aimè le voir jouer un personnage incapable de contrôler entièrement la situation! Ceux qui auraient dû aimer "Les proies" ne se sont malheureusement pas dèplacès! Gothique et flamboyant, sublime et envoûtant, c'est pourtant une oeuvre admirable avec un Clint plus antihèros que jamais et, cerise sur le gâteau, la prèsence de l'immense Gèraldine Page...
4,0
Publiée le 27 novembre 2020
J'avais trouvé le remake de Sofia Coppola complètement raté et pourtant je n'avais pas vu celui-ci avant. Si le film de Don Siegel a sans doute un peu vieilli, il en reste pour le moins très réussi. Nicole Kidman et Colin Farrell sont bien insipides à côté de Geraldine Page et Clint Eatwood. Un bien beau film. On se demande une fois de plus la nécessité d'un remake...
4,5
Publiée le 10 juillet 2022
Quand il réalise « Les Proies » en 1970 (le film sortira en mai 1971), Don Siegel est déjà un réalisateur expérimenté ayant 27 longs métrages à son actif. C’est Clint Eastwood, coproducteur du film qui après avoir lu en une nuit le roman éponyme de Thomas P. Cullinan (paru en 1966) se décide à le porter à l’écran, voyant dans ce soldat nordiste recueilli blessé dans un pensionnat de jeunes filles pour y vivre une expérience étrange et dramatique, l’occasion d’évoluer vers des personnages plus complexes qui, comme il le dit lui-même : « ne se contentent pas d’allumer des canons avec leur cigare » (allusion à ses films tournés sous la direction de Sergio Leone). Il connaît bien Don Siegel pour avoir déjà tourné à deux reprises sous sa direction dont tout récemment dans « Sierra Torride », western picaresque, où il partage la vedette avec Shirley McLaine. Pour l’occasion Bruce Surtees, le fils du grand chef opérateur Robert Surtees (trois fois oscarisé), fait des débuts remarqués et remarquables. Il collaborera souvent par la suite avec Clint Eastwood. Lalo Schifrin est présent pour la participation musicale qui collera parfaitement aux différentes atmosphères qui habitent ce film curieux et insolite. Thomas P. Cullinan, l’auteur du roman, participe à l’écriture du scénario, Eastwood souhaitant être le plus fidèle possible aux thématiques développées et à l’ambiance baroque et par instant fantastique dans laquelle elle se déroule. Don Siegel connaît bien le reste de l’équipe technique. Toutes précautions utiles, le réalisateur et son acteur étant conscients de s’attaquer à un sujet scabreux, traitant tout à la fois de l’absurdité de la guerre dans un contexte très délicat en raison du conflit vietnamien qui traumatise la jeunesse américaine, de sexe et de racisme. A la fin de sa carrière, Siegel citait souvent « Les proies » comme son film préféré car le plus abouti. Il n’avait sans doute pas tort, son approche esthétique mariée à une direction d’acteurs parfaitement dosée faisant merveille. Tout ce qui passe par la tête des personnages est parfaitement exprimé, permettant au spectateur qui veut s’en donner la peine de saisir expressément les motivations de Siegel. Son dégoût de la guerre pour clouer le bec à ceux qui déjà lui reprochent un recours facile à une violence gratuite (« Un shérif à New York » préfigure en effet « Dirty Harry » qui sera mis en chantier juste derrière « Les proies »). Montrer que dans le domaine du sexe, les hommes doivent apprendre que la domination sans partage qui anime souvent leurs fantasmes peut se retourner contre eux. Rappeler aussi que le racisme est malheureusement une « valeur » universelle qui doit être combattue sans relâche. Clint Eastwood est bien sûr parfait, n’hésitant pas à mettre à mal son image de séducteur pour camper ce petit coq, croyant duper tout son monde en mentant comme un arracheur de dents. Pour le rôle de la directrice si on aurait été très curieux de voir la grande Jeanne Moreau dans le rôle comme cela avait été envisagé un moment, il faut reconnaître que la non moins grande Geraldine Page est tout simplement parfaite. Martha Hartman qui incarne l’intendante est bouleversante et transmet sans doute un peu de sa détresse personnelle à son personnage. Enfin, la toute jeune Jon Ann Harris dégage une sensualité sulfureuse qui allumera l’étincelle sous un feu qui couvait. Un grand film assurément dont Sofia Coppola, née la même année que celle de la sortie du film, a bien fait de s’écarter quelque peu pour examiner dans sa version de 2017, le roman de Thomas P. Cullinan sous un angle moins ouvert et donc davantage centré sur les relations au sein de la petite communauté féminine. Son approche esthétique étant par ailleurs tout aussi brillante que celle de Don Siegel. Quant au film de Siegel, on n’est pas très loin du chef d’œuvre.
5,0
Publiée le 25 septembre 2013
Les Proies : Un drame piquant et prenant qui est assez inquiétant des fois grâce a une ambiance unique et a une intrigue intelligemment ficelé. Car, ce film mélange trahison, manipulation, amour et tentation de manière froide et grincent. D’ailleurs, l’amour n’aurait pas un peu tout ces mots en définition. Car, c’est un soldat norvégien (Clint Eastwood) qui se retrouve après une blessure dans un pensionnaire réservé aux femmes. Et il va être tenté et séduit par plusieurs femmes en même temps. Mais, il va être aussi manipulé et prise par bon nombre des femmes du pensionna qui va devenir pour lui une vraie prison qui va le rend fou : il aurait mieux fallu qui soit pas aidé. Donc voila, une intrigue ou les tensions sexuel et les fantasmes sont au plus haut. Vraiment, on est captivé par tous ça, grâce à des personnages très bien travaillé (surtout leur psychologie). Et on se demande qui est les méchants dans l’histoire : le soldat ou les femmes : peut être les deux. Et ce film offre un rôle taillé pour Clint Eastwood qui joue un rôle d’un homme prisonnier et impuissant face à tous ça. Et vraiment, il est excellent dans se rôle. Comme tous les autres acteurs qui sont juste génial, mention pour la plus petite d’entré elle qui est vraiment super pour son âge. Sinon pour finir, la réalisation est un peu vieillie mais en reste pas moins de très bonne qualité car la mise en scène y est superbe et très soigné. Donc voila, un drame psychologie envoutant du début jusqu'à la fin (fin d’ailleurs assez inattendu) : émotion qui nous quitte pas pendant tous le film d’ailleurs : à voir absolument.
5,0
Publiée le 24 avril 2007
Certainement le meilleur film de Don Siegel et l'un des rôles les plus marquant de Clint Eastwood qui casse ici son image en se faisant manipuler à son insu par des femmes loin d'être douces. On est longtemps marquer par le final cruel de ce grand film.
5,0
Publiée le 23 mai 2010
Les deux sexes en prennent pour leur grade dans cette ode à la tentation, encore plus exacerbée car se déroulant en fin de guerre. Le spectateur s'identifie tour à tour aux pensionnaires et au blessé, ce dernier dépendant de leur bon vouloir, beau comme un dieu, voilà le drame, il guette le moment propice pour regagner son régiment puis se laisse aller à sa nature chaleureuse... Lors de sa virée nocturne, que n'eût-il choisi la porte de gauche ! Fatal parcours, de la séduction à la protection mutuelle, puis des rivalités à l'explosion... Tout commence pourtant par d'innocents champignons cueillis dans les bois (cette rose sentie juste après absorption du plat par la maîtresse de maison !). Une trame empoisonnée mais toujours digne d'intérêt, un scénario à rebondissements, des dialogues riches, une fine étude de caractères, des prises de vue pertinentes, une pointe de suspense. Mais la hache aurait mieux convenu à cette directrice de pensionnat mal remise d'un lien incestueux car "une scie, c'est long", surtout pour le spectateur. Ce film diabolique afficherait davantage d'anti-militarisme que de misogynie ? Chacun(e) peut garder un petit pincement au coeur en se remémorant l'apprivoisement et aussi, cruauté suprême, ces sueurs sous laudanum...
4,0
Publiée le 9 septembre 2011
Envoutant que cette atmosphère délétère , ou les victimes ne sont pas celles à qui l'on pense !, brillant .
4,0
Publiée le 5 août 2017
Don Siegel est un passionné de western, jusqu’à réutiliser ses codes dans le genre policier. Et il fallait une grosse tête d’affiche qu’il trouve de nouveau en Clint Eastwood, afin d’apporter le charisme nécessaire pour la compréhension d’une œuvre étouffante. La fatalité de l’homme est à l’étude, d’où l’adaptation du roman de Thomas Cullinan qui s’inspire lui-même d’un récit grec. L’homme et plus encore la femme, peuvent se montrer fourbes, manipulateurs et violents. On y trouve autant de sentiments qui se révèlent être les réelles sources du conflit.

La guerre de Sécession part de l’esclavage, où le Nord tente de l’abolir et le Sud de le préserver. A l’image d’un conflit qui commence à s’éterniser, des troupes de chaque camp deviennent incontrôlables et dévient de leur devoir, fautes à des pulsions sexuelles qui se réveillent. On pourrait en dire autant des femmes, bien entendu. Et lorsque le caporal John McBurney (Clint Eastwood) de l’Union fait soudain irruption dans un pensionnat de femmes sudistes d’âges différents, la sournoiserie derrière les mots peuvent commencer à éclore. Ce stratagème est le reflet d’une infiltration en territoire ennemi, donc hostile. Nul besoin de se familiariser aux champs de batailles, où gicle le sang et la terreur pour comprendre que la guerre est également intérieure en soi.

Siegel propose alors une lecture audacieuse des vices liés à la sexualité. Les images montrées à l’écran attestent une forme de révolution, tout comme l’intrigue qui traite de l’humain, esclave de ses sentiments. Inceste, pédophilie, manage à trois, etc. Ces termes ont de quoi faire douter à l’époque. Et aujourd’hui encore, on se questionne sur cette histoire de consentement. Dans le récit, McBurney est un séducteur qui ose, ce qui sème ambiguïté et jalousie chez la horde qui l’accueille. A tour de rôle, il capte les faiblesses des filles et femmes qui, malgré les règles sociétales fixées, reconnaissent peu à peu un moment d’égarement. Mais la bêtise humaine retombe toujours sur son expéditeur, jusqu’à ce qu’ombre et poussière viennent hanter ces derniers jours.

C’est à ce moment que la controverse apparait. Victime d’une « castration symbolique », John passe instinctivement du rôle de prédateur à proie. La figure de la femme rebondit alors pour laisser l’image délicieusement perverse et affective derrière elle. On le sent à la vue d’un huis clos en position et d’un cadrage qui resserre l’étau sur le soldat, désarmé de tout part. Il y a tant de symbolisme qui font appel à la folie et la raison. D’un simple regard, d’un simple message d’amour, on se laisse manipuler à l’image de chaque protagoniste pour qui nous avons eu le temps de nous y acclimater et attacher. On ne peut en vouloir aux personnages d’éprouver des sentiments, mais lorsque les choses se compliquent, on ne peut plus adhérer à cette cruelle mascarade qui dépeint la brutalité et la faille de l’Homme…

« Les Proies » de Don Siegel est un thriller psychologique particulièrement vicieux et sensuel. Il porte en partie la carrière d’Eastwood et met en avant ce que l’envie engendre, si l’on s’approche trop de la flamme. L’acteur signe là son premier rôle antipathique qui vaut le détour. S’il fallait résumer le tout en un mot, « possession » serait adapté. Que ce soit le cœur d’un homme ou d’une femme, ils convergent tous vers le même désir. Ce même désir peut tourner à l’obsession, l’obsession à la jalousie, la jalousie à la haine et la haine mène à la « souffrance ».
4,0
Publiée le 14 novembre 2007
Western qui n'en est pas un qui n'est pas sans rappeler "Misery" de Stephen King adapter par Rob Reiner en 1990. Pendant la guerre de Sécession un nordiste blessé se réfugie dans un collège de jeunes filles. Ce film est d'abord un thriller sombre en quasi huis clos. Alors qu'il comprend vite que son charme fait de l'effet sur les jeunes filles et leur responsable, il ne comprend pas dans le même temps que c'est à ses risques et périls. Tous les personnages sont excellents avec des protagonistes féminines aussi fragiles que fortes. Les désirs sexuelles sont palpables rien que dans les regards des bienfaitrices du soldat. Un très bon film qui reste parmi les 3 meilleurs de Don Siegel.
4,5
Publiée le 8 juin 2017
Don Siegel signe ici un film fascinant et intriguant qui permet à Clint Eastwood de trouver son rôle le plus complexe et le plus ambigu. Le scénario est brillant, bourré d'éléments sexuels osés pour l'époque et joue constamment avec les nerfs du spectateur jusqu'à nous offrir un final cruel souligné par une mise en scène efficace et admirablement travaillée, magnifiée par la photo de Bruce Surtees. Un grand classique trop méconnu à voir d'urgence, véritable moment de tension mettant en exergue toutes les névroses d'un groupe de femmes trop longtemps laissées à l'abandon.
4,0
Publiée le 5 juin 2017
C'est en pleine guerre de sécession que Don Siegel nous envoie avec Les Proies en 1971, récit narrant les péripéties d'un soldat nordiste blessé à la jambe dans un pensionnat sudiste pour jeunes filles.

Don Siegel quitte le western et le polar pour se lancer ici dans un drame intimiste en pleine guerre, placé sous le signe de la violence et la démence. L'oeuvre ne manque pas de puissance, avec une ambiance adéquate, vénéneuse, souvent dérangeante et surtout ambiguë, où Siegel s'appui sur des personnages intéressants et fouillés, tout comme l'évolution de ceux-ci, où chacun aura des caractéristiques particulières sans pour autant tomber dans la caricature ou l'excès.

C'est aussi la nature humaine qui intéresse le futur metteur en scène de Dirty Harry, ses pulsions, parfois même incestueuses, les masques que les humains portent et la violence pouvant parfois s'y cacher. Il s'appui sur une vraie qualité d'écriture, tant le déroulement que les personnages, qu'il sublime avec une mise en scène envoûtante en faisant ressortir tout l'intérêt, la psychologie, l'ampleur dramatique et la puissance de l'oeuvre.

Le contexte de l'oeuvre est aussi passionnant, que ce soit celui de l'opposition entre le nord et le sud, ou de la psychologie humaine, notamment à travers le portrait de Clint Eastwood. Ce dernier trouve-là un rôle surprenant et dont il en maîtrise toutes les ficelles pour l'incarner à merveille, tandis que les actrices féminins sont toutes parfaites. Siegel les dirige avec immense brio, démontrant à nouveau un savoir-faire, qu'il soit technique, dans la direction, la maîtrise de l'image ou encore la mise en place d'une tension de plus en plus forte.

Don Siegel propose avec Les Proies une oeuvre remarquable, dérangeante et d'une puissance, notamment dramatique, forte où il démontre un vrai savoir-faire et dirige de talentueux comédiens.
5,0
Publiée le 5 décembre 2010
Donald Siegel et Clint Eastwood, c'est une longue histoire d'amitié, Siegel est le réalisateur américain qui a permis à Eastwood de se débarrasser de son image de cow-boy solitaire dans les célèbres films de Sergio Leone pour lui donner plus de profondeur dans la personnalité de ses personnages grâce à notamment plus de dialogues et plus d'expressions faciales également. Ce film ressemble à un objet volant non identifié dans la filmographie de l'acteur, jamais on n'avait pu voir Eastwood dans un registre pareil, celui d'un soldat nordiste, lui qui entre parenthèses a ensuite souvent joué des rôles de sudistes, qui est blessé et qui est recueilli dans un pensionnat de jeunes filles appartenant au clan des sudistes. Le concept du réalisateur est très original et très émouvant, celui de confronter un homme seul face à des femmes pour la plupart mineures et curieuses de connaître le contact physique avec un membre du sexe opposé. Voir Clint Eastwood jouer au manipulateur et au séducteur plutôt que de jouer de la gâchette avec un revolver montre que l'acteur désirait montrer d'autres facettes de sa panoplie d'acteur. Le réalisateur filme avec des gros plans les contact entre les bouches, il ose même filmer une scène de nu bien évidemment très sobre. Le film est un long-métrage qui repose exclusivement sur les rapports et les sentiments entre les femmes et cet homme seul, celui qui doit être considéré comme un ennemi par elles par idéologie mais qui les charme par sa personnalité et par la beauté de ses yeux verts. Le développement de l'intrigue est intéressant, on passe par l'amour, on suit par la jalousie collective, on poursuit par la barbarie et on termine dans un final extraordinairement cruel. Ce film figure un peu comme la métaphore d'un insecte qui est tombé dans une fourmilière de fourmis rouges impitoyables. Donald Siegel signe un film sombre, d'une noirceur terrible et qui emmène Clint Eastwood dans un rôle de roublard et de torturé jusqu'à la fin. Un sacré film!
5,0
Publiée le 22 août 2013
Tour de force. Meilleur film de Don Siegel, plus grand rôle de Clint Eastwood. Sur fonds de guerre de sécession qui fait rage dehors, la vraie guerre se déroule dedans, à l'ombre apaisante d'un couvent tenu par des femmes à l'inquiétante psychologie : la guerre des sexes, déjà. Le matriarcat n'aura jamais si bien porté son nom.
3,5
Publiée le 11 septembre 2013
Un film drôle et sympathique, dans lequel Don Siegel et Clint Eastwood montrent qu'il peut s'avérer plus dangereux de rester parmi un groupe de femme que d'aller sur un champ de bataille.
3,5
Publiée le 2 mars 2023
Si on arrive à oublier le côté particulièrement misogyne du film, par ailleurs très antimilitariste, on doit reconnaître que "Les proies" est, sinon un chef d'oeuvre, du moins un grand film.
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