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Un visiteur
2,5
Publiée le 12 novembre 2010
J’ai vu ce film sur grand écran à Neuville sur Saône dans sa version restaurée. En raison de l’absence de rush au milieu de scènes et afin de rendre le scénario compréhensif , le restaurateur de la pellicule a eu l’idée d’insérer des commentaires écrits comme dans le cinéma muet. Le premier quart d’heure du film est absolument prodigieux. Les prises de vues en noir et blanc de l’aérodrome vous prennent à la gorge tant vous avez l’impression d’assister à un reportage en direct. Tout est bon – le survol des montagnes, le ravitaillement de l’avion, le crash- jusqu’à l’arrivée dans ce havre de paix tibétain. Mais alors après… ! On sombre dans une mise en scène hollywoodienne au sens péjoratif du terme. C’est du pur délire avec des décors irréalistes, des dialogues enfantins, des tenus vestimentaires anachroniques, j’en passe et des meilleures. Le hiatus entre le réalisme des premières scènes et le reste qui ressemble à un conte pour enfant (et encore !) rend le film difficilement défendable. Un refait (une nouvelle version, une reprise, un « remake » comme vous voudrez) qui reprendrait les premières scènes mais s’inspirerait des écrits d’Alexandra David-Néel serait le bienvenu.
Une oeuvre totalement injustement méconnu du grand Frank Capra et pourtant un de ses meilleurs films qui a été atrocement mutilé. Autant le dire tout de suite, cette histoire de paradis terrestre apparaît totalement comme un OFNI dans la carrière de son cinéaste et dans le paysage cinématographique américain. Utopique, le film l'est incontestablement, naïf, certainement pas. Au contraire, les personnages vivant dans ce paradis en étant totalement déconnecté du reste du monde apparaissent comme beaucoup plus lucide que les autres pressentant un conflit prochain (oeuvre remarquable de prophétie quand on sait qu'elle a été tourné en 1936 et sortie en 1937). La minutie apportée au détail des décors et de la photographie impressionnent mais ce n'est rien à côté de la consistance donnée aux personnages. Tous sont complexes, même le personnage d'Edward Everett Horton qui semblait ne devoir apparaître que comme un simple ressort comique l'est. Entouré d'excellents seconds rôles, Ronald Colman insuffle tout son charme et sa distinction à un personnage attachant et la fraîche et pétillante Jane Wyatt représente l'incarnation parfaite que l'on puisse se faire d'une créature édénique dont on ne peut que tomber amoureux. L'histoire qui mélange magistralement poésie, drame et humour tout en se montrant souvent imprévisible ainsi que l'excellence de la mise en scène de Frank Capra qui arrive à donner autant de force et de vigueur aux scènes intimistes qu'aux scènes d'action achèvent de faire d'«Horizons perdus» un chef d'oeuvre.
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4,0
Publiée le 27 mars 2010
"Lost Horizon" de Frank Capra est sans doute le plus cèlèbre de ces films qui ont pour thème la dècouverte d'une civilisation perdue, vèritable paradis terrestre par ailleurs! (il s'agit encore une fois de l'adaptation d'un roman de James Hilton, en l'occurence). Luis Bunuel, en diverses occasions, exprima son admiration pour cette oeuvre, et cela n'a rien d'ètonnant! L'histoire, assez romantique, est celle d'une expèdition en avion parvenant au pays (de pure fiction) de Shangri-La! La mystique tibètaine aidant, les habitants, des immortels, y vivent dans une paix perpètuelle! Tout cela baigne dans une profonde poèsie onirique! L'imagination qu'y dèploie Capra est bien èloignèe de celle des comèdies prètendument rèalistes auxquelles il doit sa cèlèbritè! Dans ce classique injustement oubliè, il nous fait entendre quelque chose qui est en chacun de nous et qui brille du même èclat que les neiges du Shangri-La: l'appel vers l'inaccessible! De plus les dècors sont superbes et l'interprètation (Ronald Colman surtout) remarquable! Un formidable hymne à la paix et à l'amour qu'il faut rèhabiliter de toute urgence...
Comme toujours, Capra l’humaniste veut nous amener à réfléchir (ici, et par contraste, sur la violence et la goinfrerie occidentales), mais cette fois l’entreprise est très poussive. Malgré des acteurs fort bons, une photographie superbe, le propos, bien trop explicite, sombre dans le long gnan-gnan…
Beau film signé par Frank Capra. Apaisant, simple et beau, oui, voici les trois adjectifs qui qualifient le mieux ce classique. C'est un message de paix qui est ici évoqué, mais loin d'être dégoulinant de bons sentiments. Ce message nous touche, au contraire, et même si il peut aujourd'hui paraitre un peu naif, il n'en demeure pas moins puissant, aidé par de somptueux décors et d'excellents personnages. Ronald Colman est d'ailleurs très convaincant, mais on a un faible pour Edward Everett Horton, deux grands seconds roles au sommet de leur art ici. C'est donc apaisé et heureux que l'on ressort de ce film, l'un des plus importants de son metteur en scène. A voir.