Orange mécanique peut, aux premiers abords, sembler être un film cumulant les scènes de violences (viols, tortures, meurtres...) sans scénario pour les relier. Seulement, la mise en scène, qui choque encore plus lorsqu'elle est accompagnée de la 9ème symphonie de Beethoven ou de "singing in the rain" du film de Gene Kelly,n'est véritablement présente que dans le premier tiers du film. Cette dernière prouve donc que Kubrick sait choquer en poussant la violence de son film à une limite extrême, sans traumatiser le spectateur. La construction du film est répartie sur trois étapes :
- La période hooligan du héros.
-Son incarcération et son traitement.
-sa vie de citoyen modèle, devenant peu à peu un enfer.
La première et la dernière partie sont très accentuées par le très bon jeu de Malcolm McDowell, marquant avec son langage proche de celui d'un enfant ("mon golem" pour "ma tête", le surnom de ses comparses...) ou quelque chose de proche, sa physionomie dérangeante (il fait frissoner même en se comportant en bon citoyen).
La B.O., éléctronique et classique, fait office de contraste avec la violence d'Alex, comme dit précédemment.
Kubrick situe son film dans un 21ème siècle dévasté, corrompus... et finalement très proche de celui que l'on connaît aujourd'hui. Pour ce faire, le cinéaste a rassemblé des clichés exagérés du futur tel que l'on le percevait à l'époque (cheveux teintés flashy de certains personnages féminins, déco d'appartement très géométriques...) mélangés à des aspects des années 70, l'époque du film, (les vêtements, les décors: que ce soient les villes ou certains appartements) et à des environnements étranges, souvent rapportés au sexe( mobilier d'un milk bar représentant des femmes nues, des sculptures de pénis, des peintures érotiques...).
Le seul véritable point négatif, si ce n'est son petit format vidéo sur dvd, c'est ses quelques longueurs qui peuvent ennuyer le spectateur.
Orange mécanique fait donc partie de ces films qui peuvent autant réjouir le spectateur, que le laisser perplexe.
L'info en plus : Le titre "orange mécanique" signifie l'homme mécanique, l'homme robot. En effet, comme Anthony Burgess l'a dit dans la préface de l'un de ses romans, "orange" viens du mot "orang" (homme) et "mécanique" du fait que Alex deviens une sorte de robot après son lavage de cerveau.