"Orange Mécanique" de Stanley kubrick sorti en 1971 offre une expérience cinématographique intense et perturbante, notamment grâce à son début marqué par une violence esthétique et poétique. La manière dont la brutalité est présentée de manière artistique crée un choc initial, expliquant la polémique entourant le film.
Au-delà de cette première impression troublante, le film aborde une multitude de thèmes complexes. Il explore la nature de la violence, la manipulation sociale, et la question de la liberté individuelle. La réflexion sur le libre arbitre et la réponse de la société à la criminalité reste profondément ancrée tout au long de l'histoire. Stanley Kubrick, le réalisateur, offre une vision provocante de la condition humaine, suscitant la réflexion et la discussion autour de ces thèmes dérangeants. "Orange Mécanique" demeure ainsi un film incontournable pour ceux en quête d'une expérience cinématographique provocante et profondément analytique.
Le dilemme moral de la rédemption dans "Orange Mécanique" se complexifie davantage lorsqu'on considère les multiples instances de châtiment subies par le protagoniste, Alex. La philosophie morale, dans ce contexte, peut être éclairée par des concepts tels que la responsabilité, le libre arbitre, et la capacité à changer.
Lorsque l'État, représenté par le traitement Ludovico, torture Alex pour le guérir de sa propension à la violence, il soulève la question du libre arbitre. La philosophie existentialiste, promue par des penseurs comme Jean-Paul Sartre, suggère que l'individu est fondamentalement responsable de ses choix, même dans des circonstances extrêmes. Ainsi, bien que le traitement vise à le réformer, peut-on dire qu'Alex a expié ses péchés s'il n'a pas eu la liberté de choisir de changer ?
La question de la rédemption devient encore plus complexe lorsque le protagoniste est soumis à des actes
de vengeance
de la part de ses anciens complices, de ses parents et de la victime de ses méfaits antérieurs. Les conséquences sociales et personnelles auxquelles Alex est confronté après ces épisodes soulèvent des interrogations sur la nature de la punition et du pardon.
La philosophie morale, dans ce contexte, interroge la possibilité d'une réelle rédemption si la société persiste à infliger des souffrances au-delà de ce qui pourrait être considéré comme une peine juste. Des penseurs comme Thomas Hobbes, dans son concept du contrat social, soulignent l'importance de l'autorité et de la stabilité sociale, mais jusqu'à quel point ces éléments doivent-ils aller pour atteindre la justice ?
Finalement, la question éthique demeure sans réponse claire. L'idée de savoir à quel moment un individu a expié ses péchés et mérite le pardon peut être perçue comme une exploration profonde de la complexité morale, défiant les réponses faciles et invitant le spectateur à réfléchir sur les limites de la rédemption et du châtiment.
Aucun pardon, aucune pitié ou bien accepter la repentance du criminel ?