Même si aujourd'hui Stanley Kubrick est considéré pour la majorité comme un des, si ce n'est le meilleur cinéaste de tout les temps, une majorité, cette fois de ses films, subirent la controverse, et dans ce cas, Orange mécanique fut peut-être celui qui en a subi le plus (à l'époque), car en effet la première chose qui surprend dans ce nouveau chef d'oeuvre de Stanley, c'est la violence de la première partie (jusqu'à son enfermement). Heureusement, on comprend ensuite que celle-ci n'était qu'une présentation de ce qu'est devenu notre monde : subgugué par la violence, le grade des femmes étant revenu à la forme d'objet de plaisir. Le film, une des raison de la controverse, fut l'un des premiers à montrer explicitement, et bien explicitement une scène de viol ("ça-va-ça-vient" (ceux qui ont vu le film comprendront)), celle-ci étant particulièrement perturbante. Heureusement, le tout est allégé par deux choses : la deuxième partie et la dernière (la plus dure psychologiquement (c'est mon avis)), et, tout simplement la bande-son, tout simplement l'une des meilleures bandes-son qu'on ait entendu au cinéma : il s'établit alors un contraste entre la grande violence et la musique classique, presque le seul genre de musique utilisé dans le film, et, justement ça, ça donne un effet, qu'on ne saurait déterminer, mais un très bel effet. Bien sur, quelque morceaux s'éloigne de la musique classique, notemment le thème de début, utilisé plusieurs fois dans le film, et que, personnellement, j'adore. Avant de parler de la deuxième partie, autant vous dire que pour une fois je ne vous parle pas de la photographie (même si c'est... Ce que je suis en train de faire...), pourquoi ? Car dans le film, on s'en fout totalement... Quand Alex, notre "humble narrateur", dit-il, se fait prendre et emprisonner, on peut notemment voir de laquelle de ses créations Kubrick s'est inspiré pour le général d'armée de Full Metal Jacket (à savoir l'assez reconnaissable "policier" au ton militaire), mais aussi, quand Alex, toujours lui, devient le cobaye d'une opération scientifique viser à juguler la criminalité (tel est le terme), qu'après avoir fait tant souffert, il devient lui-même victime de la société, de ces scientifiques testant une invention peut-être instable, peut-être pas... On voit cela encore plus, au moment où on teste s'il y a eu réussite, allant carrément à le torturer pour voir s'il est "guéri". Mais le pire vient à la troisième partie, où, ayant déjà beaucoup souffert pour enlever la partie de soi-même qui lui avait fait faire des actes horribles, pour qu'il soit ensuite encore puni par ses victimes (entre autre le vieillard). La toute fin, qui peut être pris comme un happy end, n'est, finalement en y réfléchissant, pas si joyeuse. Conclusion : Autant dans 2001, l'odyssée de l'espace Stanley Kubrick nous montrait ce que le monde serait s'il s'était amélioré, autant dans Orange Mécanique il nous montre ce que le 21ème siècle serait si le monde s'était grandement détérioré, et il n'en a pas fait une raison pour faire moins bien, car Orange Mécanique est aujourd'hui considéré comme une de ses plus grandes oeuvres cinématographiques, et entre autres comme une des plus grandes oeuvres de sciencefiction/anticipation du cinéma, mais aussi, et tout simplement, l'une des plus grandes oeuvres du cinéma, de plus avec un héros que vous n'êtes pas près d'oublier. Du grand art, et une des pièces maîtres pour "comprendre" l'oeuvre de Stanley. Prochaine épisode, Docteur Folamour !