Dès son 2ème film (enfin, son 3ème en réalité, mais S. Kubrick a toujours renié son 1er moyen métrage "Fear & desire"), le futur grand démontre l'étendue de son immense talent, s'étant débarrassé de ses quelques scories de son film précédent, déjà lucide sur ses capacités. Il fait donc appel à J. Thompson, un romancier, pour fignoler ses dialogues, obtenant ainsi un résultat plus percutant, et il confie le rôle principal à une star avec S. Hayden. Reste donc une BO encore composée par un musicien moderne, avant qu'il ne fasse plus appel qu'à des productions antérieures. En l'état, le film se voudrait comme un décalque de "Quand la ville dort" de J. Huston, que le cinéaste tenait en très haute estime. Un cape movie classique donc son déroulé, avec un gang qui prépare un casse, l’exécute et se partage le butin. Enfin, c'est le schéma classique mais Kubrick va bien entendu le vriller de l'intérieur, déjà avec une narration éclatée qui nous présente les différents personnages, avec les premiers hoquets qui surviennent rapidement. Il faut dire que le film à toute allure, le cinéaste bouclant le tout en à peine 80 minutes sous haute tension, avec un montage dynamique, des préparatifs limpides, avec un personnage principal toujours en mouvement, le tout appuyé par un dispositif de filmage lui aussi très mobile et remuant. Tendu, millimétré, virtuose dans ses cadrages et certains mouvements, avec des éclairages qui portent déjà sa marque de fabrique, le film est un pur plaisir du genre, qui s'impose sans peine comme l'un des meilleurs du genre. A noter que c'est après avoir vu ce film que K. Douglas se décidé à embaucher le jeune cinéaste, pour lui confier "Les sentiers de la gloire", le début d'une belle carrière. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com,