Très déçu de ce film de Elia Kazan et pourtant la réalisation est somptueuse et soignée. Les acteurs sont excellents et notamment De Niro. Mais, l'histoire patine et finit par s'enliser, la faute à un manque de rythme évident et un scénario maladroit. Vraiment dommage !
“Le dernier nabab” est basé sur un manuscrit non terminé au moment de la mort de Scott Fitzgerald (décembre 1940). La publication posthume à donc été faite à partir de nombreux fragments manuscrits qui ne permettent guère d’affirmer que l’œuvre achevée fut un chef-d’œuvre… Harold Pinter (le scénariste entre autres de “The servant” de Losey) fit naître de cette oeuvre inachevée un scénario fomidable. Elia Kazan était devenu un réalisateur sulfureux du fait de ses trahisons (obligées ?) au temps du Mac Carthisme… Il n’en reste pas moins l’un des plus grands ... On lui doit, entre autres “Un tramway nommé désir”, “Sur les Quais”, “Baby Doll” et ce “Dernier Nabab”…
Le réalisateur dans ce film, qui est le dernier de sa longue carrière, règle ses comptes avec le milieu du cinéma… Et c’est l’un de ses films les plus personnels (avec... « Sur les quais »).
Le casting du film est tout simplement de rêve avec, entre autres, Robert Mitchum, Jeanne Moreau –magnifique en diva à la Garbo, Jack Nicholson – petit rôle remarquable. Mais c’est De Niro qui trouve, en endossant le personnage du "nabab" Monroe Stahr, un rôle qui correspond à sa stature d’immense comédien… Il est ici fantastique !
« Le dernier nabab » joue sur les contrastes. Séquences noir et blanc émergeant en couleur, cris et caprices des studios et lumières évanescentes de la solitude des êtres, ode à Hollywood et critique du capitalisme qui y règne.
Le film parle des rêves, des rêves romantiques, de ces rêves qui n’ont aucune chance de se réaliser parce que le réel réveille trop tôt le dormeur… Parce que l’appareil, les structures productives, les égos sur-dimensionnés et surtout l’argent ne laissent aucune place au rêve…
L’argent qui peut tout… Qui manipule et qui prostitue…. Et qui fait que chacun tente de manipuler chacun… Impossibilité de créer : la main mise des producteurs sur les choix artistiques qui détournent les projets à des fins financières ou de censure (frilosité politique…) Et chacun finalement fait front à sa solitude… La solitude qui conduit à la déchéance !
Crépusculaire cette œuvre surgit de deux gigantesques artistes au crépuscule de leur vie ! Crépusculaire comme la fin du héros du film !
(VIDEO) Le film dans le film qui raconte ce que devrait être le film, moi, ça me fatigue. Tout ça n'est pas dénué de grâce, bien sûr. Mais pas assez pour me convaincre qu'on a affaire là à un grand film.
Bon film, bien fait, bien californien, qui a vieilli mais pas trop. Mais il est quand même surprenant que le nom de celle qui interprète Kathleen Moore n'apparaisse nulle part sur ce site. Non seulement elle est au coeur de l'intrigue, mais sans elle, le film ne serait pas grand chose, malgré la noria de grands, et bons, acteurs hollywoodiens pur jus que Kazan nous fait défiler.
C'est l'adaptation d'un roman inachevé de Francis Scott Fitzgerald, où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : rêve de gloire et désillusion, puissance et chute, amours malheureuses... Le personnage principal est inspiré par Irving Thalberg, célèbre producteur de la MGM. Avec Harold Pinter au scénario, Elia Kazan (dont c'est le dernier film) derrière la caméra et Robert De Niro à la tête d'un casting de stars, cette oeuvre amère se révèle de bonne facture, proposant trois axes dramatiques intéressants : critique de la machine hollywoodienne, portrait d'un magnat et histoire d'amour impossible. Mais elle n'arrive pas à la hauteur de nos espérances, peut-être par manque d'intensité, de relief ou de couleurs. Il y a bien quelques scènes fortes (quand Stahr définit ce que doit être une bonne histoire de cinéma ou lorsque les personnages de Robert De Niro et de Jack Nicholson s'affrontent au cours d'une partie de ping pong), mais l'ensemble n'apparaît pas complètement abouti sur le fond et un peu triste dans son clair-obscur. C'est Mike Nichols qui était pressenti initialement pour réaliser ce film (assez mal accueilli à sa sortie).
A mes yeux, le problème du film réside dans la comparaison inévitable avec le livre. Il était en effet difficile et finalement pas nécessaire d'adapter ce roman de Fitzgerald, chef d’œuvre inachevé. Kazan s'en sort pas trop mal en rendant bien l'univers à la fois exubérant et mélancolique de l'écrivain. Pourtant, il manque clairement de quelque chose; sans être ennuyeux, le film manque de conviction, d'envie, de souffle, de génie finalement (ce qui ne devait pourtant pas manquer au cinéaste...) et l'on préfère se replonger dans l’œuvre écrite. A voir surtout pour De Niro au sommet, la silhouette gracieuse et élancée, l'autorité naturelle et la présence énigmatique. Pas pour sa partenaire féminine qui gâche bon nombre de séquences. Très belle image finale, bel adieu de Kazan à l'écran.
"Le dernier nabab" est également le dernier film du grand cinéaste Elia Kazan. Robert De Niro trouve encore un très bon rôle dans cette romance hollywoodienne sur fond d'univers cinématographique. En incarnant ce directeur de production, il se confrontera à un autre pilier charismatique du cinéma, en la personne de Jack Nicholson, sans oublier les autres membres de cet excellent casting. Un amour impossible bien mis en scène qui prendra le dessus sur cette satire de l'art hollywoodien. Nous n'avons pas affaire au meilleur long-métrage d'Elia Kazan, mais l'histoire de ce nabab lui permettra d'achever sa carrière d'une belle façon.
Un peu moins romantique que le fabuleux "The great Gatsby" mais toujours aussi pictural de la haute société aisée américaine de la première partie du siècle, l'oeuvre de F. S. Fitzgerald atteint une nouvelle fois les cimes du 7ème art sous la baguette d' Elia Kazan. Robert de Niro campe le rôle titre qui accentue sa prestance légendaire, mais le souffle lyrique du dernier Nabab n'atteint jamais les sommets à notre plus grand regret.
On a connu Elia Kazan beaucoup plus inspiré qu'avec ce portrait se traînant en longueur d'un hyperactif producteur de cinéma en quête d'un amour impossible ,encore heureux que ce soit le grand Bob qui lui prête ses traits.Le monde du 7 ème art vu a travers ses coulisses est assez bien retranscrit : suivre le quotidien de ce producteur gérer les caprices des stars ,les rassurer sur leurs doutes ,traiter avec les scénaristes ou s'impliquer dans le montage des films reflète le rôle crucial que celui ci représente ou plutôt représentait au sein des studios lors de l'age d'or Hollywoodien.Malgré un casting 4 étoiles ,difficile pourtant de maintenir l’intérêt durant près de 2h autour des déboires sentimentaux du personnage central campé par un De Niro démontrant déjà son immense talent de comédien.
Le dernier nabab n'est certainement pas le meilleur des fils d'Elia Kazan mais il possède des qualités scénaristiques et dans le jeu d'acteurs indéniables. Rien que pour cette scène anthologique entre De Niro et Jack Nicholson, la confrontation entre deux monstres sacrés du cinéma américain, entre deux mondes socialement opposés, il vaut vraiment le détour. Le film est souvent haché du sans doute à un montage pas toujours heureux mais Kazan sait jouer aussi avec les silences et les longueurs pour donner du sens au jeu parfait de ses personnages. L'on préfèrera bien entendu pour découvrir le cinéma de Kazan ces premiers films avec Marlon Brando mais aussi "America America" souvent injustement boudé et sans doute le plus autobiographique du cinéaste.
Entre le tragique de la romance, le comique satyrique à deux sous (Curtis qui ne bande plus, le film dans le film) Kazan se disperse. Idem pour l'industrie du cinéma : entre excentricités, déboires, affaires de pognons, on part dans tous les sens et bouffons jusqu'à l'indigestion un gratin de stars totalement inutile. Résultat : le pivot, le portrait de notre Monroe s'en trouve fatalement diminué. Ingrid Boulting est sublime, De Niro est magnétique et sensuel, mais voilà Kazan a voulu trop en faire.
Dernière réalisation de la part du cinéaste turc Elia Kazan (1909/2003), réputé et talentueux, à qui l'on doit bon nombre de classiques du 7ème Art tels que Un Tramway nommé désir (1951), A l'est d'Eden (1955) ou encore La Fièvre dans le sang (1962). Avec Le Dernier Nabab (1977), il critique ouvertement le système Hollywoodien avec ses majors et ses producteurs irrespectueux et ou mégalomanes pour certains. Une critique acerbe, sublimée par une distribution remarquable en tout point, avec dans les principaux rôles : Robert De Niro & Robert Mitchum et dans les seconds rôles : Jack Nicholson, Donald Pleasence, Tony Curtis, Jeanne Moreau, Anjelica Huston & John Carradine. Avec un casting pareil, on était en droit de s'attendre à une oeuvre prodigieuse et palpitante, mais hélas, c'est loin d'en être le cas. Le principal soucis du film, c'est son manque de rythme, c'est plat durant près de 120 minutes, c'est tellement mou que l'on peine clairement à rester captivé malgré la très bonne prestation des acteurs, surtout Robert De Niro qui porte le film sur ses épaules. A noter enfin, la très belle B.O composée par Maurice Jarre (!).
Le dernier film réalisé par Elia Kazan et le premier que je voie de lui. Le sujet et l'interprétation sont en or. Le casting est fabuleux mais l'on regrette que le film soit plus une histoire d'amour qu'une grosse satire de l'industrie hollywoodienne.