De par son ambition, son ampleur, et la qualité de sa mise en scène, ONODA dénote avec le tout-venant de la production française. Du grand et du très beau cinéma.
Le soldat perdu au fond de la jungle dans une île philippine aurait pu être rapidement ennuyeux. Hariri évite les poncifs malgré un film de près 3 heures. La routine de résistance devient passionante car confrontée au iliens, à la famille venue récupérer le fils prodigue. C'est un étudiant voyageur qui arrive à apprivoiser le soldat perdu.
C’est une histoire à peine croyable que nous raconte là le réalisateur Arthur Haran, celle du soldat Onoda, préparé pour une mission spéciale durant la seconde guerre mondiale par l’armée japonaise et qui finalement a passé 30 ans sur une île des Philippines, sombrant peu à peu dans une forme de déni et de paranoïa, se persuadant que l’ennemi rodait toujours, que la guerre n’était pas terminée tant qu’il n’avait pas reçu d’ordre de son commandement.
Durant 2h45 (que l'on ne voit pas passer), on se retrouve plongé en immersion dans cette jungle hostile, à suivre le quotidien de Onoda et ses hommes, se transformant au fil des mois et des années en des "Robinson Crusoé" en treillis, mais sans pour autant être totalement oubliés par leur pays. De ce "Voyage au bout de l'enfer", le réalisateur français a imaginé un film absolument captivant, une sorte de mélange entre la série Lost et un film de Werner Herzog (genre Aguirre, la colère de Dieu)… avec par moment une forme de lyrisme mystique. Un film totalement envoûtant., d’une grande beauté visuelle, assez impressionnant dans sa mise en scène, tout en gardant une forme de minimalisme et de réalisme saisissant. Assurément un des grands films en salle pour cette année 2021.
J’ai voulu en savoir davantage sur ce réalisateur ….français dont j’avais vu Diamant noir, vers 2016; merci AlloCiné!
Ce n’est pas la première fois certes, mais on jurerait le film réalisé par un japonais. La langue, les comédiens, donnent une authenticité à cette histoire « incroyable ». L’immersion de cette poignée de soldats japonais, dans cette petite île des Philippines, à a fin de la deuxième guerre mondiale…et jusqu’en 1974, est totale !!!!
Comme le séjour de Onoda, dans cette île des Philippines, le film a quelque chose de contemplatif et « sa drôle de guerre » entre action et vie si proche de la nature….. Une fois encore, on cite Jacques Prévert: « quelle connerie la guerre »
Film de guerre japonais vraiment étonnant et fascinant. Tout y concourt. La mise en scène hypnotique, sachant magnifier les paysages hors norme et filmant de près ou de loin quand il le fait les protagonistes. Le scénario, étonnant, parfaitement écrit, des dialogues de qualité juste quand il faut succédant à des longs moments de silence envoûtants. Les comédiens ne peuvent dans de telles conditions qu être crédible,. Certes il faut adhérer à l esprit japonais, sens de l honneur, patriotisme exacerbé, pour rentrer dans la tête des personnages . Onoda, film hypnotique. Le plus beau et le plus intéressant vu ces derniers temps.
Ce film au sujet passionnant a pour lui sa simplicité. Ici pas de tourments psychologiques soulignés par des flashbacks lourdingues ou des visions fantasmagoriques obscures, non, le film montre le quotidien des hommes à la manière d’un documentaire. Certains spectateurs y verront un manque de profondeur, pas moi. Bien qu’en définitive peu nombreux, les flashbacks présents dans le film ont tous leur utilité. Résultat, même si le film est long à l’image du temps passé sur l’île par les protagonistes et surtout par le dernier survivant ; je ne me suis pas ennuyé un instant.
Un film hors du commun qui vous imprègne longtemps après la fin. Davantage un film d'aventure qu'un film de guerre, il relate avec quelques arrangements l'histoire incroyable d'un sous-officier japonais refusant la reddition de 1945 pendant trente ans ! Très classique dans la réalisation, presque maniériste, Harari maîtrise superbement son sujet pendant presque trois heures. Cette histoire presque méditative est captivante par ses évolutions et un suspense très bien distillé. Des acteurs fabuleux, avec une mention pour Kanji Tsuda, émacié à point ! Un film somptueux qui fut sûrement le joyau du dernier Festival de Cannes.
Que c'est long, que c'est long ! Bien sûr on ne demande pas nécessairement des scènes d'action toutes les 5 minutes, ni de resumer 50 ans de la vie d'un homme dont 30 passés dans la jungle en un éclair mais ces longueurs apportent-elles quelque chose ? La dizaine de spectateurs qui a quitté la salle en plein film n'étaient pas forcément des butors. J'ai tenu jusqu'au bout, un bel acte d'héroïsme (désolé ce n'est pas drôle).
le film raconte l histoire d un soldat japonais quelques uns de ses camarades qui se retrouvent pieges sur une îles ennemie et se refusent à perdre la guerre ou à se rendre. on peut voir ce que la foi la determination peuvent faire à un homme cependant le film est beaucoup trop long.
Quelle grande maitrise ! Les presque 3 heures passent très vite tellement nous sommes pris par l'action, les sentiments, les interrogations. Filmé comme par un grand Hollywood à la période classique, c'est très intéressant, intelligent et passionnant, mais aussi dépaysant et magnifique. Un des grands bonheurs de l'année !
Alors que le Japon a capitulé le 2 septembre 1945 , un lieutenant de l'armée du même pays , affecté dans une île des Philippines ne se rendit compte de la fin des hostilités que 10000 jours après. L'histoire retrace le vécu dans la jungle.
J'ai toujours été fasciné par le concept des soldats japonais "restants". Ces hommes qui, ignorant la fin de guerre, ont continué à défendre coûte que coûte des îles isolées du Pacifique. Parfois des années, voire des décennies après 1945. Hiro Onoda est l'un des plus célèbres, et l'un des derniers à s'être rendu, après 30 ans passés dans la jungle ! Comment a-t-il pu tenir aussi longtemps ? Que lui est-il passé par la tête pendant toutes ces années ? Et à sa reddition ? Le film d'Arthur Harari répond en partie à ces questions, et en soulève d'autres. Outre cet excellent sujet, il faut saluer l'audace de tourner un film français... en japonais (!). Et en décors naturels (scènes filmées au Cambodge). Décors qui d'ailleurs apporte beaucoup à l'ensemble. Filmée avec une lumière qui parait elle-aussi naturelle, la jungle est sublime. Présentant tout autant des allures de paradis isolé irréel, que de prison mentale. Et au sein de cet environnement, le récit de "Onoda" se centre à fond sur la psyché de ce soldat et de ses compagnons. Expliquant comme Onoda a pu construire cette mentalité de guérillero jusqu'au-boutiste, parvenant à embrigader quelques comparses. Des thématiques telles que le leadership, l'honneur, ou le doute (voire le complotisme ?) seront ainsi abordées, souvent avec finesse. Bien qu'il dure 2h45, le film n'est aucunement ennuyeux. Certes c'est lent. Mais c'est très bien joué, tandis que la richesse des thèmes et l'horreur de la situation ne nous fait jamais décrocher. Avec en prime un montage qui manie bien l'art de l'ellipse. Si vous cherchez une oeuvre originale sur la Guerre du Pacifique, vous l'avez !
Outre l'histoire qui est plutôt incroyable, le film est vraiment prenant. Le réalisateur choisit avant tout la vision intime de l'homme plutôt que sa guerre. C'est comme un choix de vie. On ne sait pas vraiment comment il passe ses journées, mais on est dans son monde intérieur. Celui du patriotisme ou du refus de l'abandon inculqué dès sa jeunesse. "Vous devez vivre à tout prix". Intéressant malgré sa relative longueur