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4,5
Publiée le 5 août 2022
La mise en scène est d’une grande maîtrise, car il tient ses 2h45 en jouant forcément sur un certain nombre de longueurs, mais accompagné de nombreux rebondissements qui au regard de la platitude de l’existence d’Onada deviennent forcément très spectaculaires, même si certains le sont véritablement quand même. Mais ce qui est intéressant est que cette torpeur est assumée ; Onada est resté 10 000 nuits dans sa guerre imaginaire… Pour que le spectateur partage pleinement l’expérience, et c’est bien l’objet du film, il lui faut aussi cette sensation d’épuisement parfois, mais sans ennui ; Là est le tour de force. Onoda finit par se confondre avec la nature… Sait-il encore même qu’il est véritablement humain ? … Le jeu immersif aussi bien de Yûya Endô et Kanji Tsuda qui incarnent respectivement Onoda en jeune soldat fou de guerre imaginaire, et un Onoda vieilli dans une même folie, mais davantage introspective, va les hanter sans doute bien longtemps et nous avec… Leur engagement est total et ils sont éblouissants d’effroi…
Sans crier au génie, c’est un film qui laisse des traces, ce qui est toujours un peu le cas pour une histoire sur la folie… Du moins pour celles et ceux qui auront eu accès à l’ensemble de la dimension narrative, ce qui, il faut le reconnaître n’est pas forcément une évidence, y compris car cette première partie du film avec l’installation et la pose de l’intrigue est par moment au bord du trop-plein de conceptualisme. Onoda 10 000 nuits dans la jungle est un film à l’image du sujet qu’il traite, complétement fou… Mais quel talent, quelle puissance romanesque, quelle façon de faire du cinéma… Si Onoda s’est au bas mot perdu pendant ces 10 000 nuits, vous gagnerez 2H45 de bonheur en tentant le pari Onada..
Vu « Onoda » : immersion totale réussie dans la jungle philippine avec ces soldats japonais qui pour certains malgré leurs doutes restent fidèles à leur chef et pays. Acteurs extraordinaires, sublimes photos. On regrette p/e un peu ne pas voir le retour au pays..
un film admirable sur l'évaluation des rapports humains dans un petit groupe de soldats devant survivre dans la partie la plus sauvage d'une île . Ne vous laissez pas rebuter par la durée du film, il n'y a pas de scènes inutiles.
Histoire fascinante de ces soldats japonais. Le film lui reste assez classique dans la narration mais suffisamment pour tenir en haleine malgres sa longueur.
Le cinéma aime l'aventure, l'action, et les mouvements. Ce cinéma-là, totalement hors de tout ce qu'on connaît déjà, est un film d'après-guerre, mais un drôle d'après-guerre. Onoda est un lieutenant dévoué, formé aux services secrets et qui dévoue sa vie à la nation japonaise. Tapi dans la méfiance, tout autant que dans l'obéissance, l'homme passera 10 000 nuits dans une jungle insulaire, persuadé que la guerre de 1939-1945 perdure et qu'il doit préparer la riposte contre l'ennemi.
"Onada - 10 000 nuits dans la jungle" est un film lunaire. On passe plus de deux heures avec un petit groupe d'hommes qui survit dans la pénurie la plus totale, avec des méthodes pouvant s'apparenter à du terrorisme. Mais personne ne peut contester l'honnêteté d'Onara. Jusqu'au bout, il se laisse berner par le mensonge dans lequel il habite, mû par un esprit de patriotisme rarement vu. La mise en scène montre avec brio la mécanique que cet homme se construit pour donner chair à son exil devenu un mensonge. Le format du long-métrage, généreux, est nécessaire pour appréhender la temps immense qui s'est écoulé entre son arrivée sur l'ile et son départ. Les traits vieillissent. L'amour est absent, même si parfois on comprend qu'ils ont peut-être succombé à des relations inverties pour survivre à la privation sexuelle.
Le résultat est magnifique. On ressent un vif hommage pour cet homme qui a consacré toute sa jeunesse à un idéal fantasmatique. Cette hibernation forcée de plusieurs décennies est un miracle d'humanité et de servitude.
Une histoire incroyable avec une mise en scène fluide accompagnant pas à pas Onoda dans sa quête de l absolu et du jusqu auboutisme desa mission et de lobéissance inconditionnelle à un ordre . Une aventure avec son escadron qui débute en 1944 et se termine en 1974 . 30 ans sur cette ile des philippines , 10000 jours à se convaincre que sa quête est utile et indispensable . Le stoicisme du soldat est remarquable avec cette maitrise de soi et cette absurdité qu il est la vérité. Un cheminement humain face à un ennemi qui s est depuis longtemps retiré et gagné la guerre . C est un peu le don quichotte qui se bat contre cette forêt vierge au bambous geants et arbres imposants . Tout est amené simplement dans une logique parfaite dont les interventions armées est plus une réponse à une agression adverse qu à une attaque de son escadron directe . C est une guérilla mais pour se tenir en haleine plus qu une tactique offensive véritable .tous les acteurs sont justes et captivant malgré un rythme lent du film sans gros éclats ou d images chocs . J ai apprécié le film meme si l émotion reste latente .
Film magnifique sur une aventure hors du commun Le meilleur film de guerre depuis des années qui déclenche l’enthousiasme de la presse et du public au festival de cannes
On connaissait le sens du sacrifice des Japonais, mais à ce point-là... Avec son nouveau film, Arthur Harari raconte l'histoire de ces « soldats restants » et plus particulièrement celle du plus connu d'entre eux à savoir Hirō Onoda. Alors que la guerre du Pacifique est sur le point d'être perdue, ces soldats se sont rendus sur différents archipels pour continuer cette guerre qui allait continuer beaucoup plus longtemps pour eux que pour leur pays... Le réalisateur nous fait découvrir cette guerre « secrète » avec des soldats spécialement préparés ou plutôt programmés pour cela à qui l'on donnait tous les droits sauf celui de mourir. Il est question d'une résistance totale et d'un combat imaginaire qui étonnamment ne mène pas à la folie. S'il ne s'agissait pas d'une histoire vraie, on pourrait croire à une expérience tordue tellement l'histoire est inimaginable. C'est fascinant de voir un homme aussi dévoué à sa mission même si l'on peut être aussi admiratif que déconcerté devant cette fausse guerre et cet entêtement ridicule. Le réalisateur ne se moque jamais de l'absurdité de la situation, il fait preuve de respect tout en montrant que Onoda a eu plusieurs portes de sortie. Déjà que c'était une autre époque avec pas les mêmes moyens de communication, il ne faut pas oublier le dévouement des Japonais. Le film aurait pu être beaucoup plus développé sur plein de choses comme la personnalité des personnages, la vie au quotidien, la santé mentale, entre autres, mais l'essentiel y est à savoir cet engagement indéfectible qui donne toute sa puissance au récit. J'avais un peu peur de la durée, mais le film n'est jamais ennuyeux. Bref, un bon film sur une histoire folle.
Sorti en juillet dernier après un passage à Cannes et totalement passé inaperçu (à mes yeux en tout cas), je regrette maintenant de l’avoir raté en salle. Voilà sans doute l’un des meilleurs films français de l’année. Même si le récit nous conte l’histoire (vraie et incroyable) d’un militaire japonais et que cela se passe aux Philippines. La mise en scène d’Arthur Harari (son deuxième film après le très réussi Diamant noir) est aussi simple que puissante, somptueuse. La direction d’acteur et tous les interprètes sont impeccables, la direction artistique magnifique. Une ambiance de tous les instants lourde, moite, mystérieuse, mais aussi poétique et contemplative. Le tout finit par être fascinant, même si pas franchement facile d’accès, intense mais aussi sensible, et nous marque pour un moment. Même si le rythme est lent (le film dure près de trois heures), on est pris par l’histoire et on ne s’ennuie pas une minute. La presse internationale ne s’est pas trompé en lui attribuant les principales nominations (film, réalisation, scénario, photo) aux prochains Lumière de la presse, en attendant les César ? Un très grand, beau et envoutant film.
Une bonne idée de mettre en image cette célèbre histoire des soldats japonais oubliés dans différents îles après la fin de la seconde guerre mondiale. Les allers-retours dans le temps sont très bien intégrés à l'histoire et on éprouve de l'empathie envers le dévouement ultime de ces soldats à la fois triste et héroïque. Une histoire à découvrir.
Comme son personnage principal, Arthur Harari a choisi de s'émanciper du réel pour viser un but plus profond. Parce que derrière le fait divers incroyable, ce qu'on appelle les soldats japonais restants, c'est l'invitation à appréhender une culture de la résistance armée qui nous est inconnue. Le cinéaste français choisi donc de tourner intégralement en japonais et de se délester du maximum de tropismes induits par la différence de nationalité. Une démarche humble, humaine et quasi-métaphysique dans ce qu'elle raconte sur le dévouement de cette poignée de soldats (parmi lesquels Hirō Onoda) et les extrêmes jusqu'où il les conduisit. Privé de contacts extérieurs, laissé dans l'ignorance la plus totale, à quoi se raccroche-t-on ? Retour à l'état sauvage, au chacun pour soi, au cloisonnement ? Étonnamment, pas tant que ça. On est même surpris de voir une cellule familiale se reconstituer sous nos yeux, des liens quasi-filiaux voire plus et tout cela avec une touchante subtilité. Onoda se bat pour conserver le souvenir de son instruction (sa dernière boussole), de ses directives sans parler de l'endoctrinement patriotique jusqu'à ce que tout cela devienne une croyance nécessaire pour cultiver l'illusion. Onoda tire en longueur dans sa dernière ligne droite, mais il n'empêche que la fascination n'a pas laissé place à place à l'ennui sur près de 2h20. Arthur Harari a découpé son film de telle façon que chaque ellipse amène ses personnages à un tournant décisif tout en rendant compte des effets du temps et de l'isolement sur le corps ainsi que l'esprit. La prépondérance de plan large sur une jungle magnifique renforce l'impression d'enfermement dans une nature autant synonyme de refuge que de prison (analogie du mental de son héros). De ces moments jusqu'aux rares et soudaines attaques, et quoiqu'on ait pu craindre une contemplation excessive, l'objectif reste toujours focalisé sur Onoda et ses hommes. Le monde extérieur, que cela concerne les fermiers ou les ennemis, l'est vraiment. Lointain, diffus, presque irréel. Les évènements réels sont dissociés de leur sens, vient le moment où notre héros les soustrait à une réalité alternative le poussant vers une forme de psychose d'illuminés. Même si l'écriture s'autorise quelques petites notes d'humour, la tendresse et le respect sont largement perceptibles. La poésie derrière la fable prend de multiples formes, de l'onirisme à une symbolique jamais appuyée (notamment par le biais de chants salvateurs). Onoda - 10 000 nuits dans la jungle est une invitation à ressentir, partager et penser à travers les yeux de ces hommes privés d'ordres, privés de leurs repères, d'une voix dans le lointain. Le genre d'expérience qui de fait réclame du temps d'introspection voire de méditation pour être digérée. Quoiqu'il en soit, en ressort un sentiment d'admiration envers le travail de Harari, de cette humilité derrière cette l'histoire d'une immersion de 30 ans en zone indéfinie entre le réel et l'abstrait. Une incitation au respect envers ceux qui furent peut-être nos adversaires un jour mais nous sont éternellement proches jusque dans les moments de dérive.
Inspiré d’une histoire vraie incroyable, un film d’aventure et de survie exigeant mais non moins captivant sur le sens de l’honneur et le déni d’un soldat japonais réfugié pendant 30 ans sur une île des Philippines, refusant de croire à la fin de la guerre du Pacifique. 3,75
J'avais vaguement entendu parler de cet Officier Japonnais qui a poursuivi SA guerre pendant 30 ans après la fin officielle des hostilités. Cependant, je pensais qu'il s'agissait d'un soldat oublié sur une île déserte, sans le moindre accès à l'information. En découvrant l'étonnant film de Arthur Harari, je me suis rendu compte avec stupeur que ce n'était pas du tout le cas. Le Lieutenant Onoda commandait en fait une petite section et son île n'était pas du tout inhabitée. Deux villages de paysans Philippins y étaient également implantés. Ce ne sont finalement que son fanatisme et sa formation spéciale à la « guerre secrète » qui ont brouillé son sens du discernement et l'ont empêché d'admettre que la guerre était finie... et que son pays l'avait bel et bien perdu. Il poursuit donc le combat, à sa façon, en restant caché et en menant la vie dure aux villageois qu'il traite comme des ennemis. Nous, pauvres spectateurs, on suit avec une sorte de fascination le déroulement des événements et cette plongée effrayante dans l'esprit de ces militaires... pour qui on finit par ressentir une profonde pitié. Toujours à la limite de la folie, mais sans y sombrer vraiment, ils tentent de survivre en faisant ce qu'ils pensent être leur devoir... tout en se demandant bien pourquoi ils ne reçoivent pas les renforts tant espérés. La détermination de ces hommes et leur patriotisme hors norme n'ont malheureusement d'égal que l'absurdité de la guerre et l'étonnante force que le genre humain met à se détruire lui-même. Un film inhabituel, certes... mais d'une force et d'une importance vitales !