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dejihem
137 abonnés
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5,0
Publiée le 22 juillet 2021
On n'imagine pas que ce film soit réalisé par un français ! Empreint d'un magnifique classicisme et d'un lyrisme métaphysique, sans compter la fine observation du système de pensée des japonais de l'époque. Étant habitué aux films japonais, on retrouve la relation intense à la nature et à son ingrédient principal : l'eau. La mise en scène, passant de sas en sas temporel, prend le temps de nous amener les personnages. Un film fort et beau sur l'intégrité, l'amitié, et la fameuse résilience. Ma palme d'or.
2h45 qui passent comme une lettre à la poste... On pourrait avoir peur de cette durée mais on aurait tort tant le réalisateur Arthur Harari n'est pas dans une optique de film d'auteur total et ne verse jamais dans le pensum ennuyeux. Déjà, il fait montre d'une maîtrise visuelle assez impeccable et d'une rigueur dans le découpage assez remarquable. J'hésite à dire qu'il n'y a pas un pet' de gras pour un film de 2h45 et pourtant, chaque plan est porteur d'une information, d'une idée, le film est porté par un langage de mise-en-scène classique sans afféterie ni complaisance qui emmène le spectateur sans le noyer dans des scènes contemplatives vaseuses. Et par ailleurs, l'évolution organique du récit (le bataillon qui se réduit à un noyau dur, qui se réduit encore jusqu'à former un vieux couple, les uniformes qui s'éliment jusqu'à disparaître) permet à Harari de renouveler son histoire constamment sans trop appuyer ses effets. Ainsi les premières scènes de guerre font vite place à un film existentiel plus sec presque beckettien qui ausculte une vie qui ne ressemble pas à une vie mais qui est pourtant une vie. Au fil du film, l'existence pourtant absurde du lieutenant Onoda devient comme un précipité d'une existence entière, et Onoda devient le symbole de l'humanité dans toute son absurdité et sa quête de sens... Un voyage d'autant plus fascinant qu'il entre étrangement en résonance avec la période covid (en gros Onoda c'est un gars qui a poussé le travail en distanciel un peu loin) pour un effet miroir assez vertigineux...
Fascinant. J'ai été totalement happé par ce film, par cette histoire, par l'image... Par tout en fait! Et pourtant, j'y allais un peu à reculons notamment à cause de la durée mais j'avais tort! Ce film est incroyable, laissez vous aller et vous ne verrez pas le temps passer. Merci et bravo!
Un véritable coup de cœur pour ce film d'une ampleur incroyable ! Arthur Harari nous offre une expérience de cinéma saisissante. Onoda n’est pas un simple film de guerre, il nous entraîne dans un voyage au cœur de l’esprit humain à la fois envoutant et démentiel !
“Onoda” est le nom d’un sous-lieutenant japonais envoyé sur une île des Philippines afin de combattre l’ennemi américain en 1945. Cette histoire vraie et méconnue s’achève pourtant 10 000 nuits plus tard, soit en 1975 et près de trente ans après le conflit. En près de trois heures dans une nature qui prend vie par son silence, le réalisateur Arthur Harari décrit la folie de l’ennui, la tension de l’inaction dans une atmosphère singulière et impitoyable. Cette fable qui s’étire en longueur, interroge sur l’absurdité de l’héroïsme avec fascination. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
"Onoda" revient sur le récit totalement dingue du dernier soldat japonais qui a continué de se battre, isolé sur une île des Philippines, après la capitulation de son pays en 1945. Ignorant la fin de la guerre, ce dernier est resté sur place jusqu'en mars 1974, soit 10.000 nuits plus tard... Présenté dans la section Un Certain Regard au festival de Cannes, ce film réalisé par le français Arthur Harari met en lumières une aventure historique et insolite qui s'étend sur près de trois heures. Si le fond, odyssée humaine qui questionne l'héroïsme, est excellemment traité, la forme, elle, peut s'avérer rébarbative et poussiéreuse. J'ai pris un certain temps à rentrer dans le rythme pudique du film qui peut donner l'impression d'être réservé qu'à une poignée de cinéphiles, amateurs de bons vieux classiques que plus personne ne regarde. Mais malgré ça, on ne peut nier la curiosité de ce récit, l'inspiration de la mise en scène, l'excellent jeu d'acteur ainsi que les nombreuses références du réalisateur. Et c'est plus que jamais une oeuvre à découvrir sur grand écran ! Car une fois rentré dedans, "Onoda" se démarque par un montage qui donne l'impression qu'on traverse des tranches de quotidien en temps réels. On perçoit la crasse et l'humidité de ce paysage, la fatigue, la complexité, la complicité et la folie de ces personnages. Même si le mystère reste entier, l'expérience se veut sensorielle et étonnante et ce qui peut paraitre monotone dans le jeu de ces acteurs finit par fasciner. Leurs émotions, contre toutes attentes, m'ont percuté de plein fouet. Cette reconstitution est déroutante et totalement immersive si on se prête au jeu. C'est un film maitrisé, colossal et ambitieux. Mais il est également lourd, lent, philosophique voire presque métaphysique. Une sorte de cauchemar qui marque, questionne, et qu'on ne veut pas refaire toutes les nuits. Mais Arthur Harari touche quelque chose de rare, c'est certain !
Une déception pour un film qui reste de bonne facture. On apprécie l'ambition du récit, la mise en scène d'où se dégage quelque chose d'hypnotique , la force de certaines scènes, la part réservée à l'action. D'un autre côté, on peut avoir des réserves sur la sensation donnée sur le passage du temps, ou bien l'absence de scènes relatant le quotidien des personnages sans parler de la sexualité absolument pas évoquée. Cela donne un portrait du héros assez incomplet, héros dont on ne sait pas s'il faut saluer la loyauté ou s'interloquer de son absence de questionnement. Le film est aussi une belle histoire d'amitié
On voit passer, avec le personnage ce temps... extrêmement lent, long où rien ne se passe. C'est typiquement le genre de film que les Critiques français adorent
« Onoda. 10 000 nuits dans la jungle », présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2021, est le 4ème long métrage de Arthur Harari avec cette curieuse particularité qu’un réalisateur Français se soit lancé dans un film en Japonais. Ceci-dit des soldats japonais doublés en français auraient fait perdre toute l’intensité de ce film … et l’aurait même rendu risible. En tous cas, chapeau à toute l’équipe de tournage avec ces acteurs japonais … filmés au Cambodge avec donc moult traducteurs ! Décembre 1944, alors que le Japon est en train de perdre la guerre, le mystérieux Major Taniguchi, va recruter le jeune Hiroo Onoda et l’envoyer sur la petite île de Lubang aux Philippines, pour une « guerre secrète » avec comme mission de retarder le débarquement sur l'île des américains et l'ordre de "refuser de mourir coute que coute" et de ne se rendre sous aucun prétexte. Ce film de 2 h 47 est un peu lent à démarrer … mais à vrai dire à l’image de l’attente de ces pauvres soldats et ce temps nous permet de mieux cerner la psychologie de ces 5 soldats. Puis arrivent des scènes très fortes comme celle où, bien qu’une mission japonaise venue à sa recherche, ait laissé des journaux d’actualités et un petit transistor, Onoda jugera qu’il s’agit d’une propagande. Il convaincra son second qu’en fait le Japon s’est allié à la Chine de Mao voire à la Sibérie, est que cette « alliance de l’Asie de l’Est » continue le combat contre les américains … d’où l’importance stratégique de l’île de Lubang et toute la justification de sa mission. En 1974, un touriste/journaliste (?) arrivera à rencontrer Onoda mais il ne croira pas que la guerre est finie et il demandera à recevoir des ordres de son supérieur. Le Major Taniguchi, semblant avoir oublié l’affaire et devenu libraire, viendra sur l’île et prononcera de façon très militaire un discours annonçant la fin de la guerre et la dissolution de l’escadron qu’il avait formé, ordres suivis de l’enregistrement du discours de reddition de l’empereur Hiro-Hito. Onoda ne dira mot et désamorcera son fusil. De même dans l’hélicoptère qui le ramène au Japon, il ne dira rien et son regard figé sur « son île » ne permet pas de savoir ce qu’il pense réellement. Un film très fort ambitieux, magnifiquement filmé mais portant la question de la limite de l’obéissance des militaires.
De l'histoire inouïe de cet officier japonais poursuivant seul la guerre pendant 30 ans sur une île des Philippines, Arthur Harari tire un film lent et poisseux comme une interminable nuit dans la jungle. Et il y en eut 10 000, de ces nuits... L'enfermement n'est pas que mental, il est également physique dans cette immensité oppressante et moite. Telle "la mort en ce jardin" de Bunuel, les compagnons d'infortune du Lieutenant Onoda tombent les uns après les autres, le laissant seul face à un sens du devoir délirant et mortifère. La paranoïa qui s'empare de ces hommes est un poison lent mais violent. Elle les enferme dans un huis clos tropical étouffant. La descente aux enfers, d'autant plus pénible qu'elle est consentie, a des côtés autant admirables qu'absurdes et tragiques. Un désastre individuel à l'image de celui du Japon de l'entre-deux-guerres dévasté par la paranoïa de tout une nation. La délivrance survient à la fin du film et ce destin tragique, cette vie gâchée, ce sens du devoir poussé jusqu'à la déraison, vous laissent un goût de cendre qui ne se dissipe guère. Un film justement sélectionné à Cannes et trop peu récompensé.
Je suis assez impressionné par Onoda. C'est un film fleuve, qui peut paraître long, mais il vaut vraiment le détour. Il retrace l'histoire d'un soldat japonais qui tente à tout prix de garder en sécurité une petite île, sans même savoir que la 2e GM s'est terminée en 1945. On va donc suivre une véritable épreuve de survie dans la jungle pour ces soldats, et surtout une épreuve de détermination. Onoda représente parfaitement la force de caractère des Japonais et plus généralement l'entêtement dont peuvent faire preuve les humains, alors même que tout montre qu'ils ont tort. Le cadre du film est en plus vraiment magnifique et la mise en scène très lente fait ressortir la beauté du film à chaque instant. Bref, un très bon film, je vous le recommande !
Certes retranscrire l expérience de 10000 nuits dans la jungle est un challenge... mais le faire au travers un film de 2:45 n est pas la meilleure idée ... qu est ce que c est long au point d en perdre une forme d intensité. On passe sur quelques anachronismes (Jeep en début de film) qui n aide pas à s immerger dans une ambiance de guerre, ce n est d ailleurs pas un film de guerre mais la restitution de cette expérience d un soldat isolé qui se raccroche à ce qu il peut pour survivre. C est Intéressant de ce dernier point de vue, néanmoins le résultat m a semblé que partiellement remplir l objectif. A la différence de beaucoup pour ma part je n ai pas été ébloui par ce film auquel je met une note de 2/5 je n ai pas réussi l immersion...
J'ai trouvé "Onoda - 10000 nuits dans la jungle" sans intérêt, je voulais le voir comme beaucoup de monde j'imagine pour la vie de cet homme resté en guerre sur son île, qu'est-ce que je me suis ennuyé ! Un film bourré de poncifs où tout est prévisible, une scène débilissime en particulier spoiler: où le revolver aurait été emporté par le courant d'un ruisseau au cours plutôt lent, difficilement crédible vu la densité de l'objet d'une part et d'autre part le fait qu'onoda lui-même ne se fait pas emporter par le courant alors qu'il est beaucoup moins dense qu'un révolver, et on apprend finalement que le revolver a remonté le courant comme une truite.
Le réalisateur a ajouté "10000 nuits dans la jungle", au titre, j'imagine qu'il a voulu illustrer ça en faisant durer son film 10000 secondes exactement, 10000 secondes beaucoup trop longues à mon goût. 0,5 pour les images parce que je l'ai trouvé bien filmé