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Kurosawa
583 abonnés
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3,0
Publiée le 7 décembre 2019
Le titre est sublime, véritable invitation au rêve et à la poésie; le film, lui, n'est pas tout à fait à la hauteur des attentes. Après le beau "Kaili Blues", Bi Gan signe un deuxième film encore plus ambitieux en complexifiant la mise en forme de ses obsessions – le temps, le souvenir. Divisé en deux parties distinctes, "Un grand voyage vers la nuit" frappe d'abord par sa vacuité et ses plans poseurs, montre constamment son incapacité à se détacher de ses nombreuses références écrasantes (le film noir dans sa globalité, Wong Kar-wai pour sa photographie et son romantisme désenchanté) et gonfle les muscles avec sa virtuosité toc qui essaye tant bien que mal de masquer une intrigue sans profondeur, dont la bizarrerie ne doit qu'à une poignée de scènes absconses. Il faut attendre la seconde partie pour qu'enfin le film surprenne et captive grâce à un changement de dispositif : l'utilisation du plan-séquence. Déjà imposant dans "Kaili Blues", le plan-séquence dure ici près d'une heure et demeure le terrain de jeu le plus familier de Bi Gan, qui peut enfin déployer ses talents d'artificier. Le film ne gagne pas en profondeur, et c'est la grande limite de ce jeune cinéaste que de ne pas avoir encore trouvé de forme qui prenne la pleine mesure de ses idées, mais il parvient par le plan-séquence à renouer avec un plaisir enfantin de la technique et d'une poésie foraine; ainsi, on se délecte de certaines trouvailles formelles qui sont loin d'être vaines puisqu'elles permettent de lier les thématiques aux personnages : par exemple, il s'agit de trouver un moyen de mise en scène pour suggérer l'élévation physique de personnages survolant un village ou encore une maison qui tourne sur elle-même. Se réjouir de ces moments n'est pas anodin car il rassure sur le lien qu'entretient Bi Gan avec le cinéma – il est finalement loin de s'ériger en petit maître prétentieux – qui croit vraiment qu'une forme ludique et poétique puisse émouvoir. On attend désormais du cinéaste qu'il puise davantage dans sa croyance pour mieux donner corps à ses personnages qui restent pour l'instant des figures afin que la magie espérée opère pour de bon.
Il n’y a pas à dire, une belle séance que j’ai assisté avec un message concernant la 3D immersive, dès que le héros le met, une réalisation à moitié des effets spéciaux. Ce genre de film est comme le vide de l’infini, une immensité dont l’on ne reviendra plus en arrière, l’instant présent est au passé, ça avance à grâce pas, lentement sûrement plus en avant. Le visuel a quelque chose de spécial, les couleurs majoritairement lumineuses dominent l’obscure clarté, le bleu et rouge entre autre. La mise en scène de ces particularités sont les œuvres de science fiction plongée dans l’urbanisme chinois, c’est beau. Enfin, sachant contempler la contemplation des larmes romantiques du mangeur de pomme sans contrariété, ceci est voulu par le septième art, une épreuve séquence de sage réflexion.
« Un grand Voyage vers la nuit » est plus complexe encore que Ingmar Bergman et Andreï Tarkovski. C’est le deuxième long métrage de Bi Gan, jeune réalisateur chinois de 29 ans. Ce film complexe n’en est pas moins fascinant. Il explore le mécanisme de la mémoire qui contrairement au « cinéma où tout est faux, est un mélange de vrai et de faux » et si « ce qui fait vivre, c’est le passé », la recherche de ce passé est ici Wan Qiwen par Luo Hongwu de retour dans sa ville natale de Kaili lors du décès de son père, une femme dont tout au long du film on se pose la question de la réalité ou non et du temps (certains personnages sont-ils vivants ou morts ?) et quelle est l’analogie entre cette femme et la propre mère du narrateur qui a disparu alors qu’il était jeune. On assiste ainsi à une plongée dans les souvenirs avec un mélange de réel, de fantasmes et de rêve onirique (tel que la partie de ping-pong dans une mine désaffectée avec un enfant qui est l’enfant dont cette femme aurait avorté et qui in fine l‘aidera dans sa quête de cette femme). Le film est d’ailleurs construit en 2 parties avec une première partie plutôt classique type film policier et un ton narratif puis – après le titre du film qui se situe au milieu de l’œuvre et de façon très symbolique une scène où le personnage va au cinéma et s’y endort après avoir chaussé des lunettes 3D – une seconde partie de plongée dans la mémoire et le rêve avec une grande symbolique du temps (l’horloge et la montre) et des pommes « qu’il faut croquer jusqu’au trognon lors qu’on est malheureux » comme lui avait dit sa mère. Sur le plan technique, c’est une très grande leçon de cinéma avec un plan séquence de près d’une heure (filmé en 3D mais je n’ai vu en 2D), une utilisation savante de la profondeur de champ et de très baux plans sur le temps : la rouille, la décrépitude des maisons … et la pluie, les reflets dans l’eau ou dans les miroirs. Bi Gan est assurément un réalisateur à suivre.
Avec sa propre grammaire, et une inventivité folle, Bi Gan éblouit le spectateur dans sa maîtrise totale de l’art cinématographique en déroulant son histoire qui mêle le rêve et la réalité, la mémoire et le présent. Un grand Voyage vers la nuit : vertigineux.
Malheureusement je n'ai pas accroché à Un grand voyage vers la nuit même si je m'y attendais un peu, mais je voulais tenter l'expérience quand même. Mais c'est clairement le genre de film qui mise tout sur son ambiance et son envoûtement. Sauf que j'arrive à tenir 40 minutes devant mais au bout d'un moment, ça devient vraiment long et ça avance à deux à l'heure. Ce n'est pas mauvaise mais c'est juste très expérimental et je n'ai pas accroché.
Comme tout le monde je ne peux que reconnaître la maîtrise technique de Bi Gan qui nous livre une oeuvre audacieuse et impressionnante à l’ambition assez rare. C'est d'ailleurs les parti-pris techniques risqués du film qui m'ont poussé à aller le voir en salle et, à ce niveau, le long-métrage tient ses promesses. Le film est globalement d'une grande beauté et le fameux plan-séquence en 3D est tout à fait remarquable j'en conviens. Mais, ce tour de force technique n'a pas suffi à me captiver tout du long face à une oeuvre finalement assez creuse et même indigeste par moments. L'intrigue assez minimaliste est difficilement compréhensible, la faute à des dialogues à rallonge qui tournent en rond et à une voix off qui rappelle les pires heures du cinéma de Terrence Malick. Ainsi, contrairement au réalisateur de "La ligne rouge" ou à David Lynch qui semble être l'une des principales influences du long-métrage, Bi Gan peine selon moi à créer une atmosphère prenante qui envoûterait le spectateur et ferait du film l'oeuvre sensorielle que le cinéaste coréen semble essayer de proposer. C'est donc plein de regrets que mon grand voyage vers la nuit s'est achevé, un voyage assez ennuyeux qui n'a pas autant enflammé mon imaginaire que je l’espérai.
"Un grand voyage vers la nuit" est aussi une magnifique ballade cinématographique. Les amateurs de scénario classiques, de blockbusters étasuniens ou de cinéma bien de chez nous (entre autres) seront sans doute perdus. Les cinéphiles sensibles se souviendront longtemps de cette splendeur.
Etrange ! J’ai eu du mal à rentrer dans cette histoire. Sur la vingtaine de spectateurs présents au Rex de Blagnac, j’ai tout de même fait parti de la quinzaine qui est restée jusqu’à la fin. Certains plans sont très beaux et ne semblent pas dénués d’une poésie sauvage, d’autres plans sont plutôt glauques. L’histoire est difficile à saisir comme l’héroïne recherchée, il y a des situations absurdes, des longueurs (allez, on se réveille). Rêve, réalité, l frontière est tenue et ce film n’aide pas en tout cas à en dessiner les contours.
"Un Grand Voyage vers la Nuit ". Un voyage vers nos rêves et nos vies antérieurs. Pluie torrentielle de sentiments. Fragments de cœur et de lumières, l'Art c'est un séisme. Bouleversant notre âme, Bi Gan créer l'impossible, une fumée tumultueuse, une alchimie antique indescriptible. Expérience irréversible dont je ne pourrais jamais plus, en réchapper. On m'avait pourtant prévenu. Le choc n'en a pas été moins assourdissant. On se retient de pleurer une fois, puis deux fois. Mais l'éphémère face à l'éternel, tend la lumière à l'obscurité. Écran Noir. Titre. Musique. Le corps fond en larme. Un mécanisme presque obligatoire face à une démonstration, tirant plus du divin que de l'humain.
Un très long métrage de plus de 2 heures avec une partie en 3D injustifiable qui gâte l'ambiance. Le scénario tend à s'inspirer du grand cinéma japonais mais n'atteint pas ses objectifs. Les décors sont lépreux, l'histoire mal ficelée et pourtant il se dégage une atmosphère envoûtante. Ca reste néanmoins un film très moyen bien que je sois allée au bout de la nuit après tout de même 3 piqués vers les bras de Morphée tandis que le héros avait chaussé ses lunettes en plastique. Je conseille mais avec les réserves d'usage. Après An elephant is sitting still, on peut considérer que Un grand voyage vers la nuit est un presque chef d'oeuvre.
Film sorti d'une autre planète et onirique. Dès le début je savais qu'il allait falloir être très concentré pour comprendre, même en faisant cela j'ai eu du mal. En effet la narration est lente est décousue avec des personnages dont on ne sait même pas d'où ils sortent. Le tout rend la compréhension difficile. C'est dans la seconde partie que j'ai un peu compris ou il en voulait en venir . J'ai du même remettre le début en accéléré pour tout comprendre et lier le tout ensemble . Côté esthétisme, l'œuvre est réussie. Mais ça ne rattrape pas l'ensemble. Film trop personnel pour qu'on s y attache.
Deuxième film du réalisateur chinois Bi Gan, après Kaili Blues, Un grand voyage vers la nuit est un objet cinématographique totalement novateur et audacieux. En effet, ce film est une véritable expérience de cinéma avec ses deux parties bien distinctes, ses plans splendides, le côté imprévu et spirituel de l’histoire et son dispositif de visionnage incroyable, ce plan séquence monumental…
Ce film adopte une chronologie plus que déroutante qui en principe m’agace… Pourtant, en sortant de la salle, je n’avais qu’une idée en tête : « Je veux voir tout Bi Gan ! ». Surprise par la jeunesse de ce réalisateur et par l’expérience qu’il nous fait vivre, une expérience audio-visuelle si envoûtante (dont une partie en 3 D) qu’on peine à quitter son fauteuil, je suis restée captivée par cette succession de sublimes images, de souvenirs et d’instants fantasmagoriques, où la magie s’invite avec poésie. Qu’il est bon de se perdre dans ce dédale... !
C’est l’histoire d'un homme qui essaye trouver la femme qu'il avait aimé dans le passé, alors qu’il retourne á Kaili, la ville oú il habitait pour la rencontrer. Le résumé est prometteur mais tout ce qui passe est vraiment imprévisible. D'après moi, c'est un film à ne pas manquer parce qu'il est visuellement merveilleux, quelques prises sont longues mais je pense qu'ils donnent certaine importance aux situations. Pour moi c'est incroyable parce qu'il mélange les rêves et la réalité dans deux heures qui semblent magie; en plus la moitié du film est en 2D et l’autre en 3D. Le scénario, les costumes et la production sont essentiellement spéciales,et pendant le déroulement du film on voyage à travers des images, des sentiments et de beauté, chaque situation qui se présente se connecte avec une autre et peut-être on arrive à la confusion mais si on fait attention on pourra rassembler chaque moment afin de comprendre.