Ah ça ira, ça ira ! Un jour, ça ira peut-être mieux, ça ira peut-être autrement. Ce documentaire est véritablement poignant. Comment certains politiques peuvent avoir l'indécence de désigner des profiteurs du système en matière de logement ! L'engagement de ceux qui oeuvrent auprès des sans domiciles mérite notre respect. Un centre d'hébergement d'urgence est le théâtre de ce documentaire. Nous voyons combien la culture peut aider à grandir, à investir un pays sans renier ses racines, ses origines. Nous percevons que la création, le développement des mécanismes sublimatoires, constituent des leviers efficaces de lutte contre la marginalité, la marginalisation, la délinquance. Si je suis reconnu comme quelqu'un qui peut développer des talents, si je peux exister aux yeux des autres, si l'on croit en moi, alors je ne peux qu'être reconnaissant d'être reconnu. Je peux m'affirmer ailleurs que dans des conduites de prestance ou de défiance, si l'on m'accueille plutôt que de me rejeter. Djibi, un jeune malien d'une dizaine d'années, nous émeut par sa sensibilité, son talent, sa capacité de réflexion,son sens critique. Ange, elle, a plus de mal à s'incarner. Nous allons voir comment l'usage de la pulsion invocante va prendre corps en elle. Donner de la voix, donner de la puissance au verbe, mettre les mots en musique, en rythme, avec l'aide de gens du métier, telle est l'ambition du travail accompli par les adultes présents, accompagnants et capables d'être exigeants, tout en faisant crédit aux enfants d'être capables de réussir ce qu'ils accomplissent. Un film à voir, dans un décor incroyable.