Dans le petit abécédaire des sujets de comédie française, je n’avais pas encore atteint la lettre H comme dans ‘Harcèlement scolaire’ : c’est désormais chose faite avec ‘Ma reum’, sur une mère-poule qui, pour protéger son titi d’un trio de bullies en culottes courtes, va rendre coup pour coup. ‘Ma reum’ n’est pas adapté d’une BD mais il aurait pu l’être, vu son humour cartoonesque tout en débordements visuels. Malgré l’évidence potache du traitement du projet, nombreux sont ceux qui se sont bouchés le nez en prétendant qu’il ne fallait pas se moquer du harcèlement scolaire, fléau de notre société bla bla bla…alors qu’un bonne procession de flagellants, ça a quand même fait la preuve de son efficacité ! Hé bien, si, justement, à défaut de pouvoir le circonscrire d’un coup de baguette magique, au moins doit-on pouvoir tourner le phénomène en dérision pour l’exorciser...surtout qu’en plus, le film fait amende honorable à la fin et redevient sérieux les cinq dernières minutes. C’est vrai, ça ne vole pas très haut, entre un scénario qui se résume à un ping-pong de coups bas entre maman et les trois petites brutes et des gags qui recourent toujours à l’un ou l’autre fluide corporel : nous sommes en 2019, ce n’est pas moi qui ai décidé que depuis dix ans, l’humour crade est devenu le sésame du succès populaire. De plus, à aucun moment, je n’ai eu l’impression que ‘Ma reum’ me parlait du harcèlement, à moi, adulte...alors qu’à mes gosses, oui, c’était clairement le cas et, ma foi, c’est déjà ça de pris. Alors, oui, ‘Ma reum’ est une comédie lourdingue et interchangeable...ce qui ne signifie pas qu’elle ne soit pas amusante pour peu qu’on accepte le fait qu’un enfant de dix ans n’est pas encore mûr pour apprécier Desproges.