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    Le Quai des brumes
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    127 critiques spectateurs

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    Scorcm83
    Scorcm83

    101 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2016
    Première expérience au sein du réalisme poétique français et première bonne surprise que représente ce *Quai des brumes*. Même si le courant porte assez mal son nom tout en proposant, paradoxalement, une définition assez pertinente de ce qu'il est : des personnages et un univers "semi-réaliste" et ancrés dans leur époque portés par une écriture tragédienne et poétique. De fait, on peut observer une sorte de décalage que j'apparenterai plutôt à une sorte d'onirisme dans les situations, la photographie et le jeu des acteurs.

    J'ai donc beaucoup accroché à ce film de Marcel Carné, proposant une mise en scène sobre mais particulièrement sophistiquée et propre pour l'époque, avec un scénario très simple mais efficace qui m'a notamment fait pensé à plusieurs films américains du nouvel hollywood, comme quoi, l'inspirtion vient parfois du terroir ! Il faut avouer que Jean Gabin est extrêmement charismatique mais, au delà de l'acteur, tout le casting m'a véritablement impressionné, capables de donner vie et de rendre crédibles des dialogues théâtraux au coeur de situations cinématographiques. Michel Simon, Pierre Brasseur, Pierre Marc Orlan et Michèle Morgan réalisent une excellente partition et captivent le spectateur.

    *Le Quai des brumes* est donc un film que je conseille à tous les cinéphiles, proposant des plans dans la brume sur cette ville portuaire du Havre chargés de poésie, d'espoir et de tragédie.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    67 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 février 2015
    Un film magique et poignant, lumineux et légendaire qui marque par la beauté permanente qu'il dégage. Marcel Carné, en s'associant avec Jacques Prévert signe ici un monument du cinéma français. Tout est absolument magnifique et la restauration réalisée sur cette œuvre est un véritable délice. On retrouve une photo lumineuse, une lumière exceptionnelle qui sublime absolument le noir et blanc et nous fait parfois nous dire que rien n'est plus beau. La mise en scène est douce, malicieuse, toujours dans le tempo, la caméra se glisse, s'immisce et ne nous laisse jamais au bord du chemin. Et puis, il y a cette histoire d'amour, une histoire intemporelle et bouleversante incarnée par un couple mythique. Et enfin, ce qui restera à jamais ce sont ces dialogues. Chaque phrase est un bijou, un poème et on ne cesse de s'émerveiller devant tant de virtuosité,jusqu'à ce point d'orgue, sans doute la réplique la plus célèbre de tous les temps,le fameux "T'as d' beaux yeux tu sais", qui touche au cœur et transperce autant que les yeux de Michelle Morgan.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2010
    Réalisme poétique... Telle est l'expression résumant de manière parfaitement éloquente le cinéma de Marcel Carné. Le Quai des Brumes nous plonge dans un Havre insituable, universel, peuplé de personnages émouvants - un peintre visionnaire, une jeune fille au regard pénétrant, un déserteur poursuivi par un chien - lieu de toutes les passions et de toutes les tragédies. La simplicité des mots de Prévert, le traitement lyrique des personnages et l'effacement de la mise en scène au profit des acteurs font de ce film un classique encore et toujours d'actualité. Bien entendu il y a l'incontournable déclaration d'amour de Jean Gabin à Michèle Morgan mais aussi l'impression constante d'une nuit magique filmée à travers le brouillard, la composition intriguante de Michel Simon et le final déchirant - que certains jugeront prévisible, mais peu importe ! Le Quai des Brumes est un film à voir avec les yeux vierges de tout préjugés, comme un hymne à l'amour fredonné en dehors du temps et de l'espace. A voir absolument.
    Fabien S.
    Fabien S.

    543 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2020
    Un chef d'œuvre. Un très beau film avec Jean Gabin et Michèle Morgan. La phrase culte " Tu as de beaux yeux tu sais." Un bijou de cinéma.
    willycopresto
    willycopresto

    130 abonnés 1 352 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2017
    "Quai des brumes" (1938) la trois (RTBF) le 21.01.2017

    Pour rendre hommage à Michèle Morgan disparue à 96 ans fin 2016, quelques chaînes TV avaient ressorti de leur frigo "Quai des Brumes", un des premiers films de l'actrice toute jeunette. Difficile de critiquer cette histoire ! Soit on tente de se mettre dans les conditions de 1938, époque où le cinéma était loin d'avoir atteint sa majorité,eti sa puissance d'aujourd'hui. Carné a dû surmonter nombre d'obstacles pour que son film ne voie le jour, Qui plus est dans une période trouble qui n'était guère propice à l'épanouissement du cinéma : les gens avaient bien d'autres inquiétudes en tête ! Pour l'époque donc, c'était parfait Mais quand on regarde ça aujourd'hui, on s'ennuie profondément devant cette production aseptisée, de cette histoire neu-neu à laquelle on a bien de la difficulté à croire ! "T'as de beaux yeux tu sais" : bof, on se demande pourquoi cette réplique banale a traversé le temps Pourquoi pas "t'habites chez tes parents?," Parmi les raisons de l'intérêt de ce film, on ne peut que rester admiratif sur le casting, et le script de Jacques Prévert.
    Michèle Morgan, alors toute jeune comédienne, raconte que débutante, elle était terrorisée à l'idée de jouer avec cette "bête de scène" qu'était déjà Gabin ! Elle fut même ébranlée quand ce dernier, au lieu de lui faire un baiser de cinéma en toc, lui a réellement roulé une pelle pour faire "vrai", au point qu'elle en aurait été tout à fait désemparée !
    willycopresto
    selenie
    selenie

    6 206 abonnés 6 177 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 juin 2009
    Un des énièmes chef d'oeuvres du couple Prévert-Carné... Du réalisme poétique parfait avec un casting de choix, une ambiance brumeuse digne d'un songe et des dialogues envoûtant dont une réplique culte à jamais. Chef d'oeuvre à voir et à revoir.
    7eme critique
    7eme critique

    529 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 février 2015
    "Le quai des brumes" n'est qu'une simple romance agréablement bien filmée ! Le scénario n'apporte pas grand chose de différent dans le domaine ; on se contentera donc de voir évoluer cet amour naissant entre le duo Gabin/Morgan, sans avoir la larme à l’œil, et sans en garder un souvenir impérissable. On aura l'occasion d'entendre cette fameuse réplique : "T'as de beaux yeux, tu sais", mais on se demandera bien en quoi elle est si "fameuse".
    TCovert
    TCovert

    78 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2011
    Je viens de lire que le Quai des Brumes appartenait au « réalisme poétique », je dois dire que le terme résume ma pensée en regardant le film qui préfigure déjà le néo-réalisme italien. Deux choses font perdurer ce film de 1938, d’une part les superbes dialogues de Jacques Prévert, incisifs, beaux et quelque part très modernes. D’autre part la présence de Jean Gabin qui rempli l’écran, il est au top de sa forme et n’a rien à envier aux géants américain de la même époque. Michel Simon, quant à lui, joue admirablement bien le rôle de ce psychopathe amateur de musique religieuse. Le duo est complété par une Michèle Morgan très jeune mais aussi talentueuse.
    keating
    keating

    52 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2009
    Un énorme classique, qui vaut la peine d'être vu pour bien d'autres raisons que les jolis yeux de Michèle Morgan !! "Quai des brumes" représente bien l'un des sommets atteints par l'age d'or du cinéma français. La grande romance dans un contexte de guerre, tous les ingrédients attendus sont là pour faire une sorte de "casablanca" à la française. Au rayon des qualités, on pointera tout d'abord la galerie de personnages inoubliables. Jean Gabin entre dans la légende avec ce personnage de déserteur pacifique, et le couple avec la splendide Michèle Morgan n'aura pas fini d'être cité. On retiendra aussi les grimaces de Michel Simon, où l'artiste inspiré joué par Robert Le Vigan (coup de coeur personnel, la magnifique définition du mal-être du poète : celui qui voit un noyé derrière un nageur...). Tous des personnages à la base médiocre, mais dont le destin devient soudain légendaire. C'est peut être comme ça que je définirais au mieux la qualité de ce "quai des brumes" : une histoire banale qui se voit ré-inventée pour devenir un mythe. Dans ce contexte, il est très difficile de ne pas savourer les dialogues de Jacques Prévert. Même principe : des mots de tous les jours, mais qui mis ensemble parviennent à obtenir un lyrisme incroyable ! On pourra toujours dire que Marcel Carné s'est montré trop distant dans la mise en scène, mais la grandeur du classicisme de ce cinéma-là pardonne tout. Techniquement, les images offertent par ce film sont irréprochables. "Quai des brumes", film et légende, une histoire qui a sa place incontestée dans la grande mythologie romantique du cinéma...
    (ps : je vous conseille le petit hommage fait à ce classique par Poelvoorde dans "c'est arrivé près de chez vous" .......)
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 26 mai 2009
    Vu à la TV, pour la première fois, ce morceau de patrimoine, me laisse un goût amer...mais n'est ce pas justement le but recherché par les auteurs! M.Morgan est très moderne dans son imper transparent, P.Brasseur d'une furie/veulerie excellente, M.Simon un ton en dessous de d'habitude (ce qui reste juste en deça du génie) et J.Gabin...fait unique, mal à l'aise, le cul entre deux chaises et souvent mauvais comme un cochon dans ses scènes avec M.Morgan! Bizarre, bizarre... Le chien, lui est très bien filmé!
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 décembre 2015
    Vus à la suite, la myriade de films français exploitant le caractère du personnage récurrent de Jean Gabin deviennent lassants et il faut redoubler d'objectivité et d'inventivité pour toujours en parler correctement. Mais un comparatif s'installe aussi qui force la hiérarchie entre toutes ces œuvres, et celle-ci précisément fait figure de tâche. Bien que le scénario soit on ne peut plus plaisant, il n'est pas inattendu dans le romantisme excessif dont il fait preuve, poussant Gabin dans les bras de sa belle, et qu'importe le reste. Cette vision, ainsi que l'imbrication d'autres milieux sociaux, y compris les truands dont il est amusant de voir qu'aussi impeccables qu'ils soient, ils sont des délinquants dans la bouche desquels "buter" est un gros mot, se prêtent mal au surjeu de Michèle Morgan qui serait touchant dans un autre cadre. Un peu à côté de la plaque car il en fait trop, ce film est toutefois un impressionnant réservoir de tristesse qu'on peut qualifier de trop glauque mais qui se communique à travers les décennies et l'écran.
    Wobot
    Wobot

    20 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 décembre 2012
    Pour les magnifiques paysages embrumés,pour l'histoire d'amour tragique,pour la classe de Jean Gabin,pour la beauté divine de Michèle Morgan,pour le Havre fantasmé de Carné,pour l'ode à la liberté,pour tout...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2024
    La phrase de Jacques Prévert : “T’as de beaux yeux, tu sais” prononcée par Jean Gabin face au regard transi de Michèle Morgan est inscrite depuis bientôt cent ans dans l’inconscient des amateurs de cinéma français. “Le quai des brumes”, film de Marcel Carné dont elle est tirée fait depuis office de manifeste du “réalisme poétique” premier courant du cinéma parlant français fortement influencé par l’expressionnisme allemand des Friedrich Wilhelm Murnau, Fritz Lang, Paul Wegener, Robert Wiene et Paul Leni. Autant dire que dans une moindre mesure et pour d’autres raisons que “La grande illusion”, ce monument du cinéma français est inattaquable aux yeux d’une certaine critique qui en grande partie parce que le film a été écrit par Jacques Prévert, autre monument, scénariste reconnu, présent dès la fondation du mouvement surréaliste (qu’il quitte en 1930 suite à une mésentente avec André Breton son fondateur) et ensuite très impliqué au sein du Groupe Octobre (troupe de théâtre spécialisée dans l’agit-prop de 1930 à 1936). Il est comme ça des statues indéboulonnables.
    Pourtant revoir le film aujourd’hui fort de toute une cinéphilie derrière soi pourra laisser quelque peu perplexe l’admirateur de chacun des protagonistes du film, de Jean Gabin à Michèle Morgan en passant par Michel Simon, Robert Le Vigan, Marcel Carné, Alexandre Trauner ou Jacques Prévert. Le film est né de la volonté de Gabin qui après avoir vu “Drôle de Drame” de Marcel Carné propose à Raoul Ploquin, le directeur de production de la UFA à laquelle par contrat il doit encore un film, d’adapter “Le quai des brumes” de Pierre Marc Orlan. Un auteur qui lui a porté chance avec “La Bandera” (1935) de Julien Duvivier, son premier succès.
    Il propose que le film soit réalisé par Carné et scénarisé par Prévert, les deux hommes ayant travaillé en tandem sur les deux premiers films du premier cité. Les contrats sont rapidement signés, le nom de Gabin agissant comme un sésame auprès des producteurs. Le film doit se tourner à Berlin dans les studios de la UFA. Se rendant sur place, Carné est effrayé par les méthodes allemandes qu’il juge d’une lourdeur insupportable pour la souplesse qu’exige selon lui un tel projet. Avec Prévert, il décide donc de ne plus situer l’intrigue à Montmartre comme dans le roman mais dans le port d’Hambourg (ce sera finalement Le Havre qui sera choisi) dont les deux hommes comptent tirer parti pour enjoliver l’atmosphère brumeuse voulue pour le film. Entre temps les dirigeants de la UFA ont reçu le synopsis et jugent le récit proprement indécent alors que les nazis sont désormais infiltrés dans tous les rouages de l’industrie y compris cinématographique. Jean Gabin intervient qui obtient que la production soit rapatriée en France. Le film est alors vendu, ironie de l’histoire, à un producteur russe de confession juive, Gregor Rabinovitch qui avait été obligé de vendre dès 1937 sa société de production Cine-Alliance dans le cadre de l’aryanisation de la société allemande. Moindre mal, le retard pris dans la production permettant à Carné de pouvoir disposer de Michèle Morgan à laquelle il tenait absolument pour interpréter Nelly. Toutes ces péripéties qui se poursuivront tout au long du tournage feront beaucoup pour la cohésion de l’équipe autour de Marcel Carné qui à 32 ans et seulement deux films plutôt incompris à son actif est encore inexpérimenté.
    Le roman a été assez profondément remanié. Par exemple le rôle du déserteur de l’infanterie coloniale tenu par Jean Gabin résulte de la fusion de deux personnages. Tout semble donc réuni pour la naissance d’un chef d’œuvre et ce sera le cas pour la majorité de ceux qui au fil des ans verront le film. Qu’est-ce qui peut donc donner un sentiment de malaise quand « Le quai des brumes » est aujourd’hui comparé avec les autres films de Gabin de la même période qui n’ont pas pris une ride ? Une explication possible peut venir de Jean Renoir qui ne manquant jamais de férocité, en sus d’avoir renommé le film : “Le cul des brèmes”, l’avait accusé à sa sortie d’être fasciste pour aussitôt se rétracter quand Jacques Prévert l’avait menacé de lui “mettre son poing dans la …”. Ce même Renoir alors qu’il imaginait le tournage de “La Bête humaine ”, avait ajouté que lui aussi pouvait faire un film “réaliste romantique" mais sans que les coutures en soient apparentes. Et c’est bien ce défaut qui sautant désormais aux yeux ne permet peut-être plus au film de soutenir aujourd’hui son statut de chef d’œuvre incontournable.
    L’association des deux hommes si elle a donné un véritable chef d’œuvre avec “Le jour se lève” (1939) a le plus souvent accouché de films très bavards faits de dialogues très (trop ?) hauts en couleurs poussant les acteurs à un jeu déclamatoire plutôt en contradiction avec le réalisme revendiqué. Avec le recul, “Le quai des brumes” semble un grand film raté, scintillant malgré tout d’une esthétique envoûtante grâce à un Marcel Carné secondé par l’expérimenté Eugen Schüfftan ayant déjà opéré pour Fritz Lang sur “Les Nibelungen” (1924) et “Metropolis” (1927), Alexandre Trauner pour les décors ou encore Maurice Jaubert dont la musique rend parfaitement l’ambiance des quelques très belles scènes qui jalonnent le film.
    Mais l’incongruité de certaines situations encore amplifiée par des dialogues ampoulés (certains plus aimables diront ciselés) qui isolent les acteurs les uns des autres, nuit à la cohérence d’ensemble qui fait que la magie n’opère pas toujours. spoiler: Si Michel Simon en tuteur de la jeune Nelly devenu criminel par amour et jalousie s’en tire comme toujours grâce à sa démesure et à deux répliques dantesques, Robert Le Vigan d’habitude fascinant semble comme un ectoplasme dans un rôle sacrifié sur l’autel de la romance centrale qui doit avancer coûte que coûte même au prix d’une certaine artificialité. Le toujours fantasque Pierre Brasseur choisi comme tête à claques du déserteur soudain revigoré par la sève amoureuse qui monte est obligé d’en faire des tonnes pour s’accommoder de la voix de fausset qui lui a été commandée par le scénario. Même Jean Gabin n’est pas toujours raccord ce qui laisse supposer que s’il adhère pleinement au projet, il n’est pas si à l’aise dans sa phase de réalisation. La scène où il tue le personnage joué par Michel Simon en est la meilleure expression, montrant un Gabin en surrégime. Seuls Aimos, Edouard Delmont, René Gérin et Marcel Pérès dans les rares rôles positifs du film ne semblent pas désincarnés tout comme le jeune Jacques Soukoff parfait en demi-sel, adjoint moqueur de l’infâme et pleutre Pierre Brasseur
    . Le Havre symbole de l’imaginaire portuaire très en vogue dans le cinéma des années 1930 est montré comme le quai de la fin du monde pour une bande de déshérités n’espérant plus grand-chose. Dans la triste gargote perdue sur une minuscule rade face à l’océan, répondant au nom évocateur de Panama fleurant bon le parfum exotique des horizons lointains mais aussi celui moins ragoûtant du sordide scandale qui à la toute fin XIXème siècle a éclaboussé les élites françaises, tous les malheurs du monde se sont réunis dans l’attente du pire. Reflet métaphorique de la désillusion d’un Front Populaire déjà en train de se désagréger alors que sur le plateau, Gabin serre la jeune Morgan dans ses bras.
    Une entreprise de très haute volée qui aurait sans doute gagné à ce que Jacques Prévert se mette entièrement au service de son réalisateur comme cela doit être la règle dans l’accomplissement plein et entier d’un art avant tout visuel. Une leçon que les deux hommes sans peut-être jamais en parler ou se l’avouer au vu du succès du film sauront retenir quand ils se retrouveront seize mois plus tard pour “Le jour se lève” que l’on peut considérer comme l’aboutissement de leur collaboration. Il faut dire qu’entre-temps Carné a pris du galon en tournant “Hôtel du Nord” qui lui aura permis d’appréhender autrement sa relation avec l’écriture de ses films grâce à Jean Aurenche et Henri Jeanson.
    Roub E.
    Roub E.

    947 abonnés 4 983 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 décembre 2023
    Un classique du cinéma français dans le bon et mauvais sens du terme. Parfaitement mis en scène cette romance entre deux personnages qui cherchent à fuir (comme la plupart des personnages du film d ailleurs) est devenue mythique. J ai été vraiment emballé dans la première partie à la fois poétique et enlevée. Las le film devient de plus en plus bavard et surtout moins inspiré. Reste tout de même les yeux de Michèle Morgan qui étaient en effet très beaux.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 141 abonnés 5 118 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2015
    Le jeu des acteurs, les dialogues, l'ambiance morose et poisseuse de la ville, parfois des lueurs de bonheur, furtives, mais présentes. Et surtout la poésie impressionniste. C'est très beau. C'est parfois comme du Renoir
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