Par les mêmes j’avais déjà visionné Wyrmwood, que je n’avais pas malaimé, mais qui dosait pas très bien le sérieux et l’humour. Pour le coup, il y avait moyen de faire sérieux de façon tout à fait convaincante. L’humour, ça va dans un film d’horreur soit lorsqu’il est vraiment pensé comme une comédie, soit quand tu sais bien que ton concept est débile ou que formellement c’est la cata. Ca permet de devenir un nanar volontaire un peu moins honteux que le nanar involontaire. Eh bien le même souci se retrouve dans ce Nekrotronic. Le film est visuellement impeccable pour un métrage au budget dérisoire. Costume et univers steampunk convaincants, effets visuels de bonne tenue avec une mention particulière pour les effets pratiques, bonne dose de gore sympathique, mise en scène nerveuse plutôt solide, le tout servi par une bande son punchie, sur le plan technique il n’y a rien à redire, et de fait, on aurait vraiment pu avoir un métrage sf-horreur du meilleur calibre. Le truc, c’est que les frères réalisateurs et scénaristes sur le projet, semblaient ne pas trop avoir confiance en eux, et plutôt que de chercher à faire un film sérieux, soigné dans l’écriture, dans les personnages, ils livrent un truc assez foutraque. L’humour est super mal introduit, la narration est chaotique avec plein de choses pas super claires, il y a une certaine répétitivité, on s’ennuie un peu par moment malgré un rythme survolté. Cet ennui vient directement d’une histoire simpliste au fond, déjà vu mille fois. Autant le film est imaginatif sur la forme, autant il est faiblard sur le fond, un fond qui sert juste de fil conducteur à toutes les idées geek des Roache-Turner.
Autre problème, l’interprétation. Si on s’amuse à retrouver Monica Bellucci dans ce film, ce qui semble assez improbable, si on l’appréciera dans un rôle de méchante où elle apporte son charisme à défaut d’un jeu hyper convaincant, pour le reste… La bonne surprise pour moi vient de Caroline Ford, l’interprète de Molly, très charismatique et dotée d’un personnage intéressant, avec du relief, mais sinon, c’est plus qu’aléatoire, et le héros est d’une fadeur rare ! Ben O’Toole joue un rôle d’élu empoté, et limite, on se demande pourquoi il est si nécessaire ! Quant à l’acteur, il est fade, transparent même, il se fait littéralement piétiné par Bellucci et Ford.
En conclusion, Nekrotronik est un film formellement peu critiquable, surtout vu son budget, mais il continue de manquer aux Roache-Turner un vrai scénariste et de vrais acteurs pour canaliser leurs bonnes idées. 3 même si ça aurait pu être 2.5 si le film n’avait pas été une toute petite série B