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Emmanuel B.
1 abonné
29 critiques
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5,0
Publiée le 10 novembre 2019
Quand la réalité dépasse la fiction ! Un film passionnant sur une période de l'histoire italienne méconnue. Une enquête hors normes et des hommes peu ordinaires !
Un peu de déception pour avoir beaucoup espéré de ce film, dont la longueur n'est pas synonyme de lenteur toutefois. On suit le rythme avec intérêt et la description du milieu mafieux est bien rendu, même si on a le sentiment d'un peu de déjà vu (le Parrain, Scarface, etc.). La partie relative aux procès est beaucoup moins intéressante, sans que ce ne soit sa nature qui soit aride : on a davantage aimé le documentaire en deux parties diffusé il y a peu par Arte, nettement plus intéressant pour expliquer et comprendre les tenants et aboutissants. La fin sauve malgré tout un peu le film, avec une forme de dérision sur le personnage que l'on n'attendait pas. Les acteurs sont assez bons,
"Il traditore" doit moins être vu comme un film sur la vie de Tommaso Buscetta que sur un moment historique de Cosa Nostra, la célèbre mafia sicilienne. Buscetta va dénoncer les principaux acteurs de cette gigantesque organisation criminelle mais est-il pour autant le traître évoqué par le titre du film ? Et si les véritables traîtres n'étaient pas ceux qui assassinèrent la famille Buscetta au moment où Tommaso se cachait au Brésil ? La décision de Buscetta de "vendre" ses anciens amis doit être doublement comprise : il y a évidemment une vengeance personnelle qui s'exerce mais aussi un choix idéologique. Dans un de ses entretiens avec le juge Falcone, Buscetta explique qu'il est affligé par le tournant qu'a vécu Cosa Nostra, laquelle aurait perdu ses valeurs, un sens de l'honneur oublié au profit d'une régulation du trafic d’héroïne et de coups de poignard dans le dos. C'est ce sens de l'honneur dont Buscetta se prévaut durant des scènes de procès spectaculaires – le tribunal ressemble autant à un théâtre qu'à un zoo – où il souhaite rétablir la vérité. Mais quand ceux qui demandaient une confrontation avec le repenti finissent par se rétracter, on comprend que Buscetta a gagné et que certains ont tout intérêt à ne pas mettre les choses à plat. Pour autant, il ne faut surtout pas penser que Bellocchio prenne le parti de son personnage principal, il n'est pas dupe de ses agissements et ce point de vue est confirmé lors d'une scène cinglante où les mensonges de Buscetta éclatent à travers les habiles manœuvres verbales de l'avocat de Giulio Andreotti. "Le traître" ne réinvente pas le film de (ou sur la) mafia mais par l'ampleur de sa mise en scène classique et ses trouées oniriques et opératiques, permise par la précision d'une écriture où chaque moment choisi paraît décisif, dresse le portrait passionnant d'une période importante de l'Italie et celui d'un homme destiné à toujours regarder derrière lui, à mourir avec le souvenir de l'idéal de la première Cosa Nostra, le souvenir d'un premier contrat dont l’exécution fut retardée par la force du respect de valeurs. spoiler: Finir sur deux regards (celui de Buscetta au seuil de sa mort, celui de son premier contrat) qui fixent les étoiles à plusieurs décennies d'intervalle, c'est une manière très poétique d'effacer un vieil antagonisme mais c'est surtout une idée de mise en scène bouleversante qui évoque une solitude immense.
film vu hier en V-O-S-T aux variétés merveilleux cinéma. l'histoire d'un repenti qui dénonce les agissements de la cosa nostra. l'acteur principal est habité par son personnage et nous livre une prestation de premier plan. le scénario est dense et le film est captivant de bout en bout.
Le Traitre est une immersion au long cours, bien documentée et traitée avec intelligence dans Cosa Nostra. L'acteur principal est parfaitement choisi. On apprend beaucoup de choses, notamment les méthodes de la mafia, la bêtise crasse de ses membres et le bouleversement qu'a été pour eux le trafic d'héroïne. Mais on est loin loin loin de Vincere, LE chef-d'oeuvre de Marco Bellocchio, qui portait le cinéma dans une autre dimension. Ici, on a plutôt le sentiment d'être dans un documentaire transmué en film de fiction. Dommage...
le film est instructif , a une certaine ambiance, pas malsaine ou de polar, le film est plus juridique ou historique.les personnages manquent de profondeur d histoire, leur passé n' est pas développé.seul les relations "familiale"sont développées.
Bellocchio s'attaque à un genre, le "film de mafia", par le biais du biopic et du film-dossier, dans une veine réaliste et factuelle, loin de toute mythologie ou vision fantasmée. On n'est pas chez Coppola. Tout en gardant une distance critique, et sans empathie, le réalisateur épouse le regard de son personnage principal, personnage complexe, soucieux de sa protection et de celle des siens, mais aussi très enclin à donner le coup de grâce à une organisation qui, selon lui, a perdu ses "valeurs"... C'est donc un tableau sans grandeur, sans lyrisme, qui est brossé ; tableau d'une trivialité aux accents tantôt cruels et tragiques (les règlements de compte), tantôt burlesques (les scènes de procès). Ce tableau à hauteur d'hommes et de leur vil pouvoir fait tout l'intérêt du film. La photographie est d'ailleurs à l'image du contenu et du point de vue, sombre et pas très belle. Concernant le déroulé dramatique (scénario et montage), on pourra trouver à redire de la première partie du récit où la multitude des personnages, les ellipses, les allées et venues dans le temps ne rendent pas l'histoire très lisible. Mais on capte l'essentiel et on se laisse facilement gagner par l'intensité générale.
Je connaissais déjà l'histoire de T. Buschetta. rien de nouveau dans ce film. Je trouve qu'on voit pas assez la relation manipulation / séduction avec G. Falcone qui est fondamentale et la confrontation avec T. Riina qui est dans la réalité surréaliste. les quelques secondes à la fin où on "voit" le vrai T. Buschetta chanter est un jolie clin d'oeil.
Un film bien long – 2 heures 25 –, au prix de quelques longueurs et ce sera bien là son principal défaut. Il faut en effet pouvoir tenir son attention pour ne pas décrocher du sujet (il commence à dater et de ce côté-ci des Alpes on n’en a pas forcément gardé en mémoire une bonne connaissance). Un risque de décrochage dû à la multitude d’intervenants dans des scènes, souvent similaires, qui se succèdent à rythme rapide (malgré la longueur, c’est un paradoxe) et des changements fréquents de lieu et d’époque. Pour le reste, ce film remplit son office dans ses différentes composantes narratives : drame, histoire personnelle, contexte social et politique.
Ce film relate une période dont nous nous souvenons précisément. Le juge Falcone et ses mises en cause de la Mafia, avait fait grand bruit. La rigueur du film et son regard « clinique » font que la légende des « valeurs familiales ou humaines » de la Mafia sont balayées par la sauvagerie, la haine, le mensonge…. C’est peut-être cette vérité qui m’a frustré ? Malgré moi je recherchais le romantisme de Coppola (Parrain!). Seule la relation ambigüe de Tommaso Buscetta avec le juge Falcone, apporte un peu d’humanité. La reconstitution, les comédiens sont irréprochables
Une immersion très réaliste dans le monde de la mafia sicilienne des années 80. L'interprétation de Pierfrancesco Favino dans le rôle de Tommaso Buscetta est exceptionnelle, l'acteur porte le film de bout en bout. Mais ce biopic de 2h30 n'échappe pas aux longueurs au risque de nous entraîner vers l'ennui et l'envie que le scénario apporte plus de rythme. C'est sûrement une question de sensibilité mais ce film n'apporte rien de plus quant à la nécessité de nous faire revivre ce moment de l'histoire italienne.
L'histoire que raconte le nouveau film de Marco Bellochio est passionnante de bout en bout. Elle évite les simplifications et les effets faciles, et le portrait de ce premier repenti (qui paradoxalement semble trahir ses pairs au nom de l'honneur) est d'une complexité extrême.
Le traître frappe par la qualité sidérante de sa mise en scène, à la fois classique et inventive, et la force de son interprétation.
Si la première partie peut dégager une impression de déjà-vu un peu didactique, le film décolle vraiment à partir du procès. La qualité de la reconstitution, l'ampleur des décors, la présence des figurants donnent aux scènes dans le tribunal une force sidérante.
Le film est aussi un portrait-hommage en creux du juge Falcone, et le rapport entre ce dernier et Buscetta est très émouvant. L'ultime partie aux USA rend très bien la peur constante dans laquelle vit la famille exilée.
A défaut d'être du grand art, Le traître est un solide morceau de cinéma, produit par un maître réalisateur.
J’avoue avoir eu quelque mal à maintenir mon attention en éveil tout au long des 2h30 du biopic que Marco Bellocchio a consacré à Tommaso Buscetta , membre de Cosa Nostra dont les révélations firent tomber dans les années 1980 une grande partie de la mafia sicilienne…Buscetta se retrouve amené à collaborer avec les autorités en 1984, alors qu’il est lui-même condamné pour deux meurtres , parce qu’écœuré par l’escalade des massacres de familles entières et notamment la sienne par les tueurs de Toto Riina, son rival, dit le fauve en raison de sa férocité…Buscetta est finalement le chef d’une famille mafieuse, défaite de la seconde guerre de la mafia…Bien qu’il n’ai pas été le premier pentito ( repenti) de la mafia, il est reconnu comme le premier d’importance a avoir brisé l’omerta…Buscetta décide de parler au juge Falcone et sera le témoin vedette du maxi-procès de 1986, au cours duquel il tiendra la dragé haute à prés de 500 mafieux, hurlant leur haine dans son dos…Marco Bellochio a bénéficié de gros moyens pour réaliser cette fresque historique dans la grande veine du cinéma politique italien de la grande époque…La construction dramatique qui embrasse 25 années avec de nombreux flash-back se veut un tableau scrupuleux d’une vendetta meurtrière et folle mais en entremêlant les époques de façon parfois décousue il peut dérouter le spectateur…le film devait culminer dans cette rencontre avec le juge Falcone, jeu complexe entre chat et souris ( les rôles étant interchangeables) jusqu’à cette poignée de main finale, marque d’une estime réciproque…j’aurais aimé que le film creuse un peu plus l’évolution de ce face-à-face quitte à rogner sur les scènes de massacres et les somptueuses fêtes entre mafieux, souvent vues dans d’autres films…. Dans la réalité, à la suite du terrible attentat de 1992 où périrent le juge Falcone, son épouse et trois policiers, Buscetta a dessiné devant le tribunal avec beaucoup de détail les échanges secrets qui liaient la mafia et certains politiciens…la comparution de Giulio Andréotti est trop vite évoquée dans le film de Bellochio… Néanmoins Pierfrancesco Favino, haute taille, physique massif, campe généreusement cet homme tiraillé entre sa collaboration avec le système judiciaire et sa fidélité à une mafia traditionnelle largement fantasmée…. J’ai été et je reste un homme d’honneur. Ce sont eux qui ont trahi les idéaux de Cosa Nostra" s’exclame Buscetta …Reste que Bellochio avec sensibilité et à-propos, se garde bien d’en faire un héros et le considère comme un criminel…. qui mourra toutefois dans son lit !!