Un biopic prenant et passionnant de bout en bout malgré sa durée de 2h30 et qui nous montre, même si ce n'est pas la première fois, la mafia italienne ou plutôt sicilienne, leurs codes d'honneur, les assassinats perpétrés entre les différentes familles, et les procès qui en découlent suite au repenti de l'un de leurs membres. Certes, ce n'est pas un sujet qui va attirer en ce moment les foules, mais ça vaut l'effort d'y aller, ne serait-ce pour voir un très bon film du dernier festival de Cannes et réalisé par l'un des derniers grands réalisateurs italiens...
Les 2 heures et demi du film passent sans problème, que des moments forts. Un vrai documentaire captivant sur la mafia sicilienne dans les années 80. La bande son est très appropriée et l'image est d'un esthétisme à la Visconti;
"Il traditore" doit moins être vu comme un film sur la vie de Tommaso Buscetta que sur un moment historique de Cosa Nostra, la célèbre mafia sicilienne. Buscetta va dénoncer les principaux acteurs de cette gigantesque organisation criminelle mais est-il pour autant le traître évoqué par le titre du film ? Et si les véritables traîtres n'étaient pas ceux qui assassinèrent la famille Buscetta au moment où Tommaso se cachait au Brésil ? La décision de Buscetta de "vendre" ses anciens amis doit être doublement comprise : il y a évidemment une vengeance personnelle qui s'exerce mais aussi un choix idéologique. Dans un de ses entretiens avec le juge Falcone, Buscetta explique qu'il est affligé par le tournant qu'a vécu Cosa Nostra, laquelle aurait perdu ses valeurs, un sens de l'honneur oublié au profit d'une régulation du trafic d’héroïne et de coups de poignard dans le dos. C'est ce sens de l'honneur dont Buscetta se prévaut durant des scènes de procès spectaculaires – le tribunal ressemble autant à un théâtre qu'à un zoo – où il souhaite rétablir la vérité. Mais quand ceux qui demandaient une confrontation avec le repenti finissent par se rétracter, on comprend que Buscetta a gagné et que certains ont tout intérêt à ne pas mettre les choses à plat. Pour autant, il ne faut surtout pas penser que Bellocchio prenne le parti de son personnage principal, il n'est pas dupe de ses agissements et ce point de vue est confirmé lors d'une scène cinglante où les mensonges de Buscetta éclatent à travers les habiles manœuvres verbales de l'avocat de Giulio Andreotti. "Le traître" ne réinvente pas le film de (ou sur la) mafia mais par l'ampleur de sa mise en scène classique et ses trouées oniriques et opératiques, permise par la précision d'une écriture où chaque moment choisi paraît décisif, dresse le portrait passionnant d'une période importante de l'Italie et celui d'un homme destiné à toujours regarder derrière lui, à mourir avec le souvenir de l'idéal de la première Cosa Nostra, le souvenir d'un premier contrat dont l’exécution fut retardée par la force du respect de valeurs. spoiler: Finir sur deux regards (celui de Buscetta au seuil de sa mort, celui de son premier contrat) qui fixent les étoiles à plusieurs décennies d'intervalle, c'est une manière très poétique d'effacer un vieil antagonisme mais c'est surtout une idée de mise en scène bouleversante qui évoque une solitude immense.
Bellocchio s'attaque à un genre, le "film de mafia", par le biais du biopic et du film-dossier, dans une veine réaliste et factuelle, loin de toute mythologie ou vision fantasmée. On n'est pas chez Coppola. Tout en gardant une distance critique, et sans empathie, le réalisateur épouse le regard de son personnage principal, personnage complexe, soucieux de sa protection et de celle des siens, mais aussi très enclin à donner le coup de grâce à une organisation qui, selon lui, a perdu ses "valeurs"... C'est donc un tableau sans grandeur, sans lyrisme, qui est brossé ; tableau d'une trivialité aux accents tantôt cruels et tragiques (les règlements de compte), tantôt burlesques (les scènes de procès). Ce tableau à hauteur d'hommes et de leur vil pouvoir fait tout l'intérêt du film. La photographie est d'ailleurs à l'image du contenu et du point de vue, sombre et pas très belle. Concernant le déroulé dramatique (scénario et montage), on pourra trouver à redire de la première partie du récit où la multitude des personnages, les ellipses, les allées et venues dans le temps ne rendent pas l'histoire très lisible. Mais on capte l'essentiel et on se laisse facilement gagner par l'intensité générale.
C'était la passion cannoise 2019, après le Parasite de Bong Joon-Ho bien sur. On est sur un film italien traitant de la mafia sicilienne. Un air de déjà-vu, non vous pensez ? Sans ironie, l'idée que ce genre de film est en un sous-genre en soi, fait plaisir aux cinéphiles présent sur la croisette. Un film époustouflant qui arrive à recentrer tout le démantèlement d'une organisation qui a connu ses heures de gloire au XXème siècle. C'est un film de procès, où y ruisselle les meilleures crapules du pays. "L"inspiré de fait réel" fait son effet, mais j'avoue avoir cette sombre impression d'avoir déjà vu le film 20 fois. C'est certainement bien ficelé, mais question originalité... N'a t-on déjà pas fait le tour de la question par le passé ?
Le traître raconte l’histoire de Tommaso Buscetta, l’un des plus célèbres « repentis » de la mafia sicilienne qui collabora dans les années 80 et 90 avec le juge Falcone et la justice italienne. Le film nous fait ainsi vivre le « maxi-procès » de Palerme, au cours duquel pas moins de 475 personnalités liées à la mafia furent condamnées. Marco Bellocchio filme avec sensibilité et intelligence le processus de repentance d’un homme qui, dégoûté de la tournure prise par Cosa Conastra qui multipliait les exécutions sommaires, décida de faire vaciller tout un système. Un long-métrage ambitieux et réussi, qui explore tout un pan de l’histoire contemporaine de l’Italie, sans jamais se départir de la plongée dans l’intimité multiple de cet ancien gangster.
un film sur la cosa nostra sicilienne et le procès qui l ' a démantelée à l ' instigation du juge Falcone et du " traître " héros du film . le déroulement du procès est très long et souvent brouillon ! les 2 h 31 passent rapidement , signe de la qualité du film ! l ' interprétation est remarquable , les scènes de violence ne manquent pas , on s ' en doute mais ne constituent pas l ' essentiel du film ! je ne peux m ' empêcher de penser que la figure forte de cette histoire dramatique est le juge Falcone et que son impact dans ce film est trop épisodique !
Un très bon film sur les "repentis" de la mafia et leur procès. Joué à la perfection, avec une forte intensité dramatique - notamment pendant le procès, et un contenu scénaristique très puissant. J'ai toutefois trouvé le film un peu long, notamment au début; le réalisateur aurait pu couper 30 minutes sans que cela n'enlève rien à la force du film.
Ce film sur les procès du juge Falcone contre la mafia sicilienne est spectaculaire. Cette période importante de l'histoire italienne est traitée sans concession avec des scènes d'une violence physique ou psychologique forte. On pourra toutefois regretter le regard trop bienveillant que porte Marco Bellocchio (lol) sur son repenti. Eprouver de la compassion pour un mafieux est tout de même dérangeant. Il n'y a pas le rythme et la finesse des "Affranchis" de Scorcese mais le film mérite d'être vu.
LE TRAITRE, est la véritable histoire de Tommaso Buscettea, un haut ponte de la mafia Sicilienne. Suite à des règlements de comptes meurtriers entre famille du milieu, cet homme se laissera arrêter par les autorités Brésilienne, pays ou il a fuit. Extradé, et face aux questions du juge Falcone, il nous livrera son vécu à l'intérieur de cette violence et fera trembler l'organigramme de la Costa Nostra ( la mafia ) Dans le tribunal, l'homme assume ses propos, ne baisse jamais la tête devant les injures que lui crachent ses anciens acolytes, ses ennemis, des traitres parqués dans des cages aux vitres blindées au fond de la salle. Mais comment tous ces mafieux peuvent ils vivre? Sachant qu'à la moindre faute, ils seront descendus et enverront des membres innocents de leur propre famille à une mort certaine. Durant le procès, derrière leurs épaisses lunettes noires, derriere leurs cigares, ces personnes arrogantes et sans scrupules,nous confessent le sens de l'honneur, dans leur bouche ça sonne bien, ça fait gentille gros dur, ça fait gros caid, mais tellement bouffon face à ce que dénonce ce long-métrage. Je tiens à saluer l'acteur Pierfrancesco Favino, impérial dans le role de Buscetta. Une réalisation bien menée, intense, qui pointe du doigt ce milieu de faux amis.
Je suis assez stupéfait de la note presse de 4.3 attribuée à ce film... tant je l'ai trouvé raté. Scénario wikipédia, acteur principal à côté de ses pompes à l'interprétation sans âme (en coéquipier de Lauda dans Rush ça va, mais en mafieux sicilien basé à Rio c'est le casting marque repère), la mise en scène est en pilotage automatique, en adéquation avec le scénario déjà évoqué. On énumère bêtement et simplement les étapes qui mènent notre mafieux (dont on se fout) de son confort luxueux à la protection de témoin, entrecoupé de flash-backs totalement inutiles. Ce film rejoint la longue liste de films sur la mafia où la prod s'est dit que le sujet était suffisamment captivant pour son public pour ne pas faire d'effort, ni sur la mise en scène ni sur le script (encore moins sur les dialogues), alors bon on va pas se fatiguer. Seulement on aurait pu avoir un film tellement réussi avec un peu plus d'audace et d'envie.... mais c'est surtout l'envie de me coucher qui l'a emporté, j'ai stoppé le film à 1/2 heure de la fin. L'oreiller étant plus intéressant. C'est raté 1.5/5.
Un excellent film sur la période du déclin de Cosa Nostra entre la guerre des deux clans et le maxi-procès. J'aurais bien aimé rajouter 30 mns au début pour expliquer d'où vient le boss des deux mondes car le passé de Buscetta reste obscur. Le film évite l'écueil des productions hollywoodiennes et épiques sur la Mafia
Tiré d'une histoire vraie donc super intéressant. Les séquences du procès à l'italienne prêtent à sourire, la grosse comédie des mafieux qui se confrontent et s'injurient.