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    Le Traître
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    Spider cineman
    Spider cineman

    152 abonnés 2 031 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 avril 2023
    Film de mafia, c est surtout inspiré d un fait réel, un repenti qui a fortement impacte l organisation par ses témoignages. On rentre dans le système, la famille et la psychologie. C est suffisamment bien réalisé et interprété et moins romance pour être prenant.
    Michel Gillen
    Michel Gillen

    23 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2024
    Film qui traite, un peu comme le Parrain du passage pour la maffia du grand banditisme organisé à la volonté criminelle, sans limite, le crime, la drogue à très grande échelle. Notre repenti comme Brando, sans scrupule bien sûr, refusaient de développer l'activité concernant la drogue. l'évolution de la corruption vers le crime sans le moindre scrupule me semble un peu significatif d'un phénomène couvrant toute la société.
    Choupi C.
    Choupi C.

    23 abonnés 327 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 novembre 2019
    Belle performance de l'acteur. Biopic assez fidèle à l'histoire vraie tant sur les faits que sur les décors, et notamment la salle d'audience..
    Barry.L
    Barry.L

    28 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2019
    Quelle année ! Après une année 2018 assez terne en cinéma, 2019 enchaîne les grands films. Il n’y a qu’à comparer les deux éditions cannoises. Là où la sélection 2018 n’avait rien de bien passionnant (à part une nouvelle fois les Asiatiques avec Kore-Eda et son ‘’Affaire de famille’’ et Lee Chang-dong et son ‘’Burning’’), la sélection 2019 était riche en films de qualités. Une année qui fait la part belle au cinéma de genre. Car deux des meilleurs films de la compétitions : la palme ‘’Parasite’’ et ‘’Le traître’’ s’apparentent tous les deux à deux types de polar différents : là où le premier s’apparente au thriller horrifique, le second est un pur film de gangster et de procès. On ne peut que se réjouir de voir de grands metteurs en scène faire triompher le cinéma de genre en 2019. mais qu’en est-il donc de ce traître ?

    L’action se passe d’abord à Parme au début des années 80. la Cosa Nostra règne en maître. Mais au sein de celle-ci, une famille, les Corléonais va réussir à s’imposer et fait alors massacrer ses opposants. Tommaso Buscetta, membre de cette mafia, accepte de livrer les grands noms qui dominent Cosa Nostra à l’incorruptible juge Falcone pour protéger sa famille.

    Ça commence en effet comme un grand film de gangsters avec les codes que l’on connaît. Mais cette partie là, Bellochio semble vouloir vite l’évacuer pour se concentrer uniquement sur son personnage principal. De fait, cela explique l’irruption quasi-immédiate dans le film de la violence. Le début du film, c’est un ‘’Parrain’’ en bien plus rapide, en bien plus expédié. Tout s’ouvre d’abord sur une scène de fête où tous les mafieux sont réunis. Beaucoup de personnages peuplent ce film, mais peu importe : Bellochio par la suite, en conteur hors pair ne perdra jamais le spectateur dans ce dédale pourtant très complexe d’intrigues, de manigances et de machinations. Bien entendu, comme dans tous les films de gangsters, cette fête est illusoire et ne peut cacher plus longtemps les terribles actes de cette organisation. La violence va très vite nous engloutir avec une série de séquences aussi dures que virtuoses. Le boss de Parme décide de faire assassiner tout ceux qui peuvent le gêner. Là encore, cette série de scènes (qui d’habitude a lieu plus tard dans ce genre de films) arrive de façon fracassante au début du film. Mais la violence extrême de ces moments est décuplée via une simple mais efficace idée de réalisation : un compteur de secondes qui n’apparaît ‘’que’’ pendant les meurtres. Dès lors, le spectateur redoute l’apparition de ce compteur car Bellochio filme de manière crû ces meurtres. Cela ne l’empêche pas de sublimer sa mise en scène à travers de beaux clairs obscurs. Après ces meurtres, la tension très vite amené, ne faiblit pas. Buscetta fuit au Brésil mais est retrouvé et extradé.

    Commence alors, de retour en Italie la deuxième partie du film. On serait tenter d’y voir une quête rédemptrice : Buscetta va grimper dans notre estime à mesure que l’on découvre la pourriture qu’il dénonce. Mais, on le verra, le mot rédemption et même le terme de repenti ne sont pas pertinents pour dresser le profil de Buscetta. La décadence est toujours au coeur de cette deuxième partie, plus bavarde. Bellochio dresse une brochette de gangsters qui n’ont plus rien à voir avec les personnages victimes du destin dans ‘’Le Parrain’’ : il n’y a plus chez les accusés cette ‘’grandeur’’ dans la saloperie que l’on pouvait trouver chez d’autres gangsters. Non, Bellochio se dirige volontiers vers la commedia dell’arte et la bouffonnerie italienne pour décrire toute la vulgarité de ce monde débauché qui se croit au dessus des lois. Ce qui ne l’empêche pas paradoxalement d’adopter par moment une élégance toute viscontienne (période ‘’Les damnés’’) pour montrer qu’une page se tourne dans un milieu en pleine décadence dégénérescente. Une partie plus bavarde certes mais totalement incarnée et qui ne s’éloigne pas de l’extrême violence qui semble dorénavant permanente. Les meurtres qui peuplent cette deuxième partie sont plus rares : la terreur inspirée par leur représentation n’en est que plus amplifié. spoiler: Entre l’explosion de la voiture de Falcone (vertigineuse scène où la caméra reste à l’intérieur de la voiture) et les horribles scènes de strangulation des fils de Buscetta, la violence semble aussi être dans la rue. Une rue où le peuple manifeste pour défendre les condamnés qui leur offrent du travail (on peut lire sur une pancarte : ‘’mafia = travail’’).


    Mais le milieu mafieux sert souvent de prétexte pour sonder la noirceur de la nature humaine. Des films où un homme comme tout le monde devient un monstre de pouvoir, ça on connaît. A l’inverse, des films sur la rédemption d’un homme qui au départ était malfaisant, ça aussi, on en a vu. Non, le brio de Bellochio s’illustre à travers le portrait de Buscetta qui non seulement n’est pas manichéen, mais en plus, dépasse même la question du bien et du mal. Bien entendu, il y a un héros dans le film (pas au sens de personnage principal) : Falcone. spoiler: Grande figure de la justice, incorruptible, Falcone deviendra un martyre dont la mort décuplera la volonté de Buscetta de dénoncer les membres de Cosa Nostra
    . Et des ‘’méchants’’ aussi, il y en a. Dans la grande tradition des films de procès sur la mafia, les accusés sont des êtres détestables, que Bellochio déshumanise en les comparant à des tigres blancs, puis à des hyènes (qui se rient de la justice). Mais ces protagonistes, aussi intéressant soient-ils, on les a déjà vu. Pas Buscetta, personnage passionnant qu’on a finalement assez peu croisé au cinéma. Il y a la première vision, classique que peut avoir le spectateur sur cet homme. Buscetta semble dans un premier temps dénoncer des membres désormais incontrôlable pour protéger sa famille. Ce simple sentiment suffit en partie à sauver le personnage, spoiler: lequel tiendra difficilement le choc en apprenant les circonstances exactes et épouvantables de la mort de ses deux fils (le personnage est aussi rongé par la culpabilité de ne pas avoir forcer ses deux fils à l’accompagner au Brésil)
    . Il y a la deuxième vision, toujours assez répandu dans ce type de film. Il s’agit ainsi d’explorer les liens très forts qui peuvent exister entre le justicier et le gangster. Cette question a déjà offert pleins de films (en vrac ‘’Heat’’ de Michael Mann ou encore ‘’American Gangster’’ de Ridley Scott). Si Bellochio n’en fait pas le coeur de son film, la relation Buscetta/ Falcone est bel et bien explorée. Ceux sont deux être opiniâtres, qui savent à quoi ils s’attaquent. Deux hommes qui finissent par s’estimer et se respecter, tant ils sont peut-être les derniers hommes d’honneur qui peuplent ce film. Deux hommes enfin qui, s’ils risquent leur vie, compte bien mourir tranquillement et paisiblement dans leur lit spoiler: (la vie a ceci de romanesque que les bons ne triomphent pas toujours et que les moins bons peuvent survivre : c’est ce qui se passera, Falcone périra rapidement tandis que Buscetta s’éteindra calmement)
    . Mais à cette vision vient s’ajouter une troisième vision du personnage (oui, Buscetta est probablement l’un des protagonistes les plus intéressant que le cinéma nous ait offert en 2019). cette vision nous empêche d’avoir une opinion définitive sur cet homme. Certes, le personnage devient un héros en brisant l’omerta. Certes, Bellochio nous le rend sympathique. Mais au fond, quelles sont ses intentions réelles ? La réponse, Bellochio nous la délivre au détour d’un dialogue entre Buscetta et Falcone. Buscetta ne se prend pas pour un traître. Se considérant lui-même comme un simple soldat, Buscetta s’en prend à ceux qui, selon lui ont vraiment trahi Cosa Nostra. Dès lors, le personnage, pourtant très humain prend une dimension quasi-mythique. Tel Némésis, Buscetta s’attaque à ses supérieurs et dénonce leur hybris et leur démesure. C’est la raison pour laquelle il se refuse le titre de repenti : pour lui, ceux ne sont pas les hommes comme Falcone qui sont responsables du déclin de Cosa Nostra, mais bien les leaders actuels de celle-ci, opportunistes et assoiffés de pouvoir. Si, sur le fond, Falcone a raison quand il dit que la bonne mafia n’existe pas, Buscetta défend l’idée d’une Cosa Nostra unie, ou chacun doit se mettre au service de cette organisation. Organisation qui ne doit pas servir de tremplin à des fous furieux pour accéder au pouvoir. Parmi ses adversaires, on trouve notamment Toto Riina (dit ‘’le fauve’’), homme sans foi ni loi, trahissant et assassinant à tout va. spoiler: Le plan final à lui seul montre bien que Buscetta n’est rien d’autre que l’incarnation d’une mafia ‘’à l’ancienne’’, qui avec l’arrivée au pouvoir des Corléonais est enclin à disparaître. ‘’Cosa Nostra est patiente’’ dit Buscetta dans le film. Quand Buscetta, des décennies plus tard parvient à abattre l’homme qu’on lui avait ordonné d’abattre lors de sa jeunesse,
    le spectateur comprend définitivement que Buscetta est Cosa Nostra. A ce titre, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre Buscetta et l’oncle Teng, personnage présent dans le magistral diptyque ‘’Election’’ de Johnnie To, sur les triades hong-kongaises. Les deux hommes se dévouent tout entier à la cause de leur organisation mafieuse et détestent par dessus tout voir émerger une quelconque individualité au sein de la mafia. Deux ‘’idéalistes’’ de la mafia qui ne pourront finalement rien pour empêcher des monstres de pouvoir d’occuper les plus hautes places et trahirent tous leurs idéaux. Leur échec à maintenir un semblant de noblesse dans leur organisation respective ( spoiler: Buscetta va vivre aux Etats-Unis tandis que Teng est assassiné par un assoiffé du pouvoir
    ) lient indirectement dans ce qu’ils décrivent ‘’Election’’ et ‘’Le traître’’ : le chant du cygne d’un pouvoir mafieux, trop déchiré en son sein pour durer. C’est bien connu, une mafia a plus tendance à se détruire de l’intérieur que de l’extérieur. En ce sens, Buscetta est l’un des derniers romantiques de Cosa Nostra face à une bande de dégénérés.

    ‘’Les traîtres’’ aurait donc été un titre plus approprié que ‘’Le traître’’ tant les responsables de Cosa Nostra et leur comportement sont bien ceux qui ont causé la ruine de Cosa Nostra. Bellochio réalise un film qui n’a pas à rougir de Coppola ni de Visconti. On peut se demander comment le Jury de Cannes a-t-il pu oublier le film. Lequel aurait mérité n’importe quel prix (un palmarès avec ‘’Parasite’’ comme Palme et ‘’Le traître’’ comme Grand Prix aurait eu bien plus de gueule).
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2019
    Loin de la mafia fantasmée par les réalisateurs américains, l'italien Bellochio nous offre une vision brute, rigoriste et documentée de Cosa Nostra. Autrefois homme d'honneur, avec du sang sur les mains, Buscetta dégoûté par les dérives des familles corléanaises décide de couper les branches pourries de l'arbre en permettant au juge Falcone de mettre en place le procès du siècle. S'aidant d'images d'archives et d'une mise en scène brute le réalisateur nous raconte un monde qui disparait où les codes ancestraux ont laissé la place à l'argent facile du trafic de drogue et à la barbarie du Parrain des Parrains, Toto Riina. Le vieux cinéaste italien signe ici le film définitif sur la mafia sicilienne.
    Victor A.
    Victor A.

    63 abonnés 388 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mai 2019
    Après 30 minutes laborieuse, le film deviens très interessant. Porté pas un acteur principal génial, le film est un film de procès assez classique mais un procès très plaisant à regarder. Il dure 2h30 mais on ne les vois pas forcément passer.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    688 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2020
    Le Traître réussit à brosser le portrait d’un personnage qui ne se laisse pas complètement saisir et que deux heures trente-sept minutes explorent sans épuiser ni jamais circonscrire : ses actions demeurent imprévisibles, elles sont subordonnées à une intériorité à laquelle nous n’avons accès que par leurs manifestations extérieures, c’est-à-dire les crimes, les déclarations au tribunal, les coups de reins donnés dans un lit. D’où l’obsession du regard comme motif ambivalent : il n’est plus cette fenêtre de l’âme, ou s’il l’est encore, c’est à une âme duplice qu’il renvoie, une âme maudite et capable de se parer de divers masques en fonction des situations. Il faut regarder le traître en face, droit dans les yeux, nous répète-t-on à tout bout de champ ; le regard est la réalité, et pour cela on cite Michel Butor. Or, Marco Bellocchio atteste le divorce entre apparences et réalité, orchestrant dans la première partie de son film une suite de réunions familiales ou amicales qui virent au massacre. De même les séquences de procès empruntent-elles leur forme à l’opéra bouffe issu du théâtre italien : les voix sont portées haut, les quiproquos s’enchaînent, les menaces de mort devant l’audience n’y font rien. Le traitement réservé à la violence subit également cette dégradation comique : une femme est tenue par les cheveux et les poings au-dessus de la mer, un compteur se transforme en chronomètre qui se stoppe net quand le mafieux suivi par la caméra est mis hors-jeu. Le Traître recourt au grand-guignolesque comme une tonalité apte à engendrer une forme-caméléon, un laboratoire où se décantent les actions et les sentiments de Tommaso Buscetta. Nous sommes constamment sur le point de glisser dans l’onirisme, et pourtant le cinéaste veille à entrelacer les réalités et les temporalités de sorte à broder un tissu complexe et irréductible. Cette opacité dialogue avec celle du personnage principal, à la fois vengeur et père de famille, traître et repenti. En conciliant les contraires, Bellocchio dit l’ambivalence des grands hommes de pouvoir, la fascination qu’ils exercent en raison de leur aura, fusion de l’accessible et du caché. Buscetta est aussi farouche qu’un animal en cage, la cage étant à la fois le symbole de la détention et le motif géométrique du cadre de la caméra ; il s’y débat telle une hyène, tel un tigre, pour finir comme un chien errant, jouant l’errance pour mieux tirer son dernier coup de feu et repartir, l’air de rien. Le Traître est un très grand film sur la duplicité et le faux-semblant, qui explore la psyché de son personnage par une inventivité formelle revigorante.
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2021
    On ne va pas se voiler la face, voici un des meilleurs films de ces dix dernières années. C est aussi un des meilleurs films de Marco Bellochio le dernier vétéran du cinéma Italien. Tiré de faits réels, le traître raconte l itinéraire d un des grands repentis de la cosa nostra qui témoignera contre elle. L action démarre peu avant la guerre déclenchée au début des années 80 entre le clan des Palermitains ( qui seront les perdants) et les Corleonais, après un accord entre les parties, vite rompu par ces derniers. Tomaso Buschetta, membre du clan des palermitains, pour protéger sa famille, décide de se placer sous la protection du juge Falcone et de livrer certains de ses secrets qui remontent au plus haut niveau de l Etat. Le film est excellent. Des films de cette qualité on en redemande. A voir absolument.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2020
    Aucun cinéaste italien, même ceux qui ont en grande partie construit leur carrière sur l’observation de l’éthos bourgeois, ne peut faire éternellement l’impasse sur la mafia, et c’est ainsi que Marco Bellocchio en est venu à s’intéresser à son tour au milieu criminel italien, à travers la figure de Tommaso Buscetta, qui fut le premier Repenti d’importance à briser l’omerta et à témoigner contre ses anciens collègues. Comme souvent avec les oeuvres de grande qualité, plusieurs films cohabitent au sein de cette fresque au long cours consacrée à un tournant dans la lutte contre la mafia : tout d’abord, ‘Le traître’ est un film de gangsters forcément, auquel ne manquent ni les fusillades et les exécutions de sang froid, ni les mariages et les chansons siciliennes. Il précède une section plus austère et introspective, qui s’efforce de dévoiler, sans imposer de point de vue définitif, la personnalité complexe d’un Buscetta authentiquement sous le charme de sa rencontre avec le juge Falcone (qui sera assassiné quelques années plus tard dans un gigantesque attentat sur autoroute). Survient alors le film de plaidoiries, dans le tribunal bunker sur-protégé construit pour accueillir le maxi-procès de Palerme de 86-87, dans lequel Buscetta affrontera sans peur la horde haineuse des “hommes d’honneur” détenus dans des cellules ceinturant la salle d’audience. Au-delà de la simple reconstitution d’un événement historique, effectué avec un sens de la pompe tout italien et une poignée d’étranges “inserts métaphoriques”, Bellocchio évoque, sans doute de manière plus globale et illustrative que ne l’avait fait Matteo Garrone pour ‘Gomorra’, ce monde criminel qui fonctionne en vase clos, obéissant à ses propres règles, valeurs et points de vue, mais s’attache surtout à tenter de percer le paradoxe mystérieux de ce témoin de premier plan que fut Buscetta qui, sans rien renier des valeurs de Cosa Nostra, n’en a pas moins balancé tout ce qu’il savait aux autorités. Entre son fréquent recours au flash-back et l’évolution physique et psychologique de Buscetta, on assiste aussi au passage des années, à un changement d’époque et de moeurs, à la grandeur qui retourne à la poussière et aux regrets qui resteront à jamais. Ce constat du temps, marqueur de décrépitude, comme ultime phénomène comptable des actes des hommes était aussi au coeur du dernier projet Scorcesien, ‘The Irishman’...et ‘Le traître’ n’a absolument pas à rougir de la comparaison.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 595 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2019
    Marco Bellocchio a choisi un sujet passionnant, et livre un film qui ne l’est pas moins. La mafia, ou plutôt Cosa Nostra, comme il l’est rappelé dans le film, exerce un pouvoir de fascination important ; c’est encore en partie le cas, mais on est cette fois dans la relation d'événements réels, et c’est cela qui est passionnant. Ce « biopic » de Tommaso Buscetta est un vrai cours d’histoire contemporaine, raconté avec efficacité et suspense, intéressant de bout en bout, et qui aborde des aspects moins « habituels » du genre, comme cette forme d’enracinement de la mafia dans le tissu social Sicilien. La réalisation est au service du sujet, sans effets ni génie.
    William Dardeau
    William Dardeau

    32 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2019
    Le traître s'inscrit d'emblée parmi les grands films consacrés à la mafia. On pense bien sûr à Francesco Rosi pour le souci documentaire et la dénonciation politique. Mais Bellochio grand cinéaste à tendance psy aime aussi disséquer l'âme d'un "repenti" qui ne se considère pas en tant que tel. Sa relation avec un juge va le conduire à justifier ses dénonciations. Mais Bellochio ne fait que suggérer ce cheminement; il ne l'impose pas au spectateur. Les superbes scènes du procès tentent de montrer comment le "repenti" ne peut plus comprendre son ex-appartenance à la pieuvre. Pourtant Bellochio ne camoufle pas les bons côtés de la vie du maffieux: argent, filles, considération...L'approche du film est donc forcément complexe, ce qui le rend d'autant plus passionnant. Pierfrancesco Favino aurait mérité un prix d'interprétation. A voir absolument, et à commenter .
    ricoudu641 .
    ricoudu641 .

    13 abonnés 60 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2019
    Excellentes interprétations des acteurs, le film est très bien monté, très documenté avec le respect chronologiques des rapports d'audience....quelle vie que celle d'un "repenti"!!!! Magistral!
    samyfromparis
    samyfromparis

    19 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    Super film, on apprend comment le parrain de la cosa nostra dénonce cette pègre
    Acteurs tops , jeu . Un tres bon film
    madmax1
    madmax1

    11 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Du grand cinéma. Si vous êtes intéressé par l'histoire de la mafia, ce film (presque tourné comme un documentaire) vous passionnera
    L'acteur Pierfrance Favino, qui anime ce biopic, est juste remarquable.
    tonton29
    tonton29

    23 abonnés 294 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 décembre 2019
    Le film de 2h30 évolue à plusieurs vitesses sans avoir de découpes équilibrées mais sans être déséquilibré. Beaucoup de personnages qui sont plus ou moins présentés avec des ellipses temporelles qui nous perdent si on ne suit pas attentivement le fil conducteur du scénario : La "repentance" d'un ancien de chez Cosa-Nostra, ou plutôt le désarroi d'un ancien de chez Cosa-Nostra qui voit des chefaillons se guerroyer au début des 80s et trucider tous ceux plus ou moins proches qui ne sont pas de leur "paroisse", et qui décide, au principe des valeurs d'honneur initiales d'allégeance, de faire s'écrouler plus vite le chateau de cartes qui implose. C'est alors un mélange de BioPic, de semi-documentaire, de violence crue, d'enquête judiciaire, de triste réalité, de recherche de renouveau et de résilience. Tout ce mélange peut fatiguer et sembler brouillon mais il en ressort une puissance et une force. Le Monde avance en clair obscur. Personne n'est parfait et tout le monde flirte plus ou moins avec la légalité. La Mafia a beaucoup de crimes à son actif mais a également fait vivre beaucoup de familles abandonnées par l'État. Ça aurait pu être une leçon de cinéma mais trouver le juste équilibré de la multitude de style est périlleux. On finit par applaudir le courage de ces hommes ayant des valeurs tournées majoritairement vers le Bien même s'ils se sont occasionnellement accoquinés avec le Mal et ont du sang sur les mains sur le simple fait de respecter le contrat qui leur a été assigné sans se poser la question de sa pertinence.
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