Moins enthousiaste que certains cinéphiles le portant en triomphe, « The Big Easy » fait le pari toujours osé de mélanger les genres, en l'occurrence le polar (assez sombre) et la comédie pure et dure, lui donnant une dimension hybride parfois déconcertante, voire pas toujours convaincante, s'offrant même de temps en temps le luxe de concilier les deux... dans une même scène. Cela écrit, si ses talents de réalisateur comique me laissent dubitatif, la maîtrise de Jim McBride est indéniable concernant la dimension polar : pourtant, rien d'hyper-original, mais une nervosité, une intensité dans les scènes d'action rendant l'œuvre parfois prenante, la corruption imprégnant assez rapidement le scénario amenant à certains passages assez forts (je pense notamment à l'échange entre Remy et Jack, très juste), le choix de la Nouvelle-Orléans, filmée de façon inhabituelle, apportant également un réel plus à un suspense par ailleurs relativement classique. Dommage, donc, que la dimension comique apparaisse parfois trop présente, voire un peu lourde, heureusement porté par deux comédiens à l'alchimie évidente : Dennis Quaid et Ellen Barkin, malgré un jeu du « je t'aime, moi non plus » aux dialogues un peu forcés, sont impeccables. Pas aussi réussi que je ne pouvais l'espérer, donc, mais un titre de bonne facture, pouvant compter sur quelques belles qualités pour compenser (en partie) certains aspects moins convaincants.