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Pseudofile
9 abonnés
434 critiques
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4,5
Publiée le 4 janvier 2022
Un film de chasse aux sorcières tout simple et tout simplement excellent. L'histoire est captivante, bien que se passant en huit clos, les six filles inculpées ont toutes leur mot à dire pour changer (cf: "The crucible"), qui plus est interprétées par d'excellentes actrices. La mise en scène est soignée, le travail sur les ombres et lumières s'apparente à de la peinture classique. Et aucun maniérisme ne transparaît. Une histoire tragique magnifiée par le tempérament des personnages qui m'auront comme souvent fait penser lors de sujets similaires que décidément les religions, qui n'ont aucun lien direct avec la spiritualité de chacun, auraient du disparaître depuis bien longtemps tant elles sont la pire chose inventée par l'esprit - tordu je sais - des humains. Je mettrai un petit bémol peut-être concernant le langage un peu trop "actualisé" pour l'époque, mais chaque période ayant été forcément réinterprétée par les périodes successives par soucis de compréhension, je n'en tiendrai pas plus rigueur. Et puis, le film permet de prendre contact avec la culture basque notamment par les chansons des filles qui m'auront rappelé les chants baltes. Joli tout ça!!
Le regard que porte le réalisateur sur ces 6 jeunes femmes est incroyablement juste. Les deux seules fois où elles sont érotisées, c'est pour montrer le regard perverti du juge et de son greffier, tellement aveuglés par leur désir de prouver le sabbat qu'ils se laissent porter par les fables que leur servent les jeunes femmes. On se laisse nous aussi prendre au jeu, et on regarde comment les 6 protagonistes se libèrent peu à peu, de bien des manières. Je n'avais pas connaissance du travail de Pablo Agüero jusqu'à maintenant, mais je suis ravie d'avoir découvert le film en salles ! Un beau film féministe, envoutant et divertissant, par un créateur de talent !
Sous la houlette de Pablo Agüero, Les Sorcières d’Akelarre se montre être une proposition inégale entre richesse thématique et choix de mise en scène.
La mise en scène, parfois inspirée mais souvent erratique, vacille sous le poids d’un montage chaotique où les jump cuts, les cadrages incertains et les ellipses maladroites brouillent la narration plus qu’ils ne l’enrichissent. Ce qui aurait pu être une immersion captivante dans une histoire diablement entraînante ne conserve que son essence thématique.
Pourtant, dans ce cadre spatio-temporelle défini, baigné d’une nature onirique, où la forêt, la falaise et la mer semblent s’unir sous l’aura hypnotique du feu, surgissent des moments de pure poésie visuelle.
Quant à la narration, le film explore avec subtilité la fabrication de la vérité, où les juges, figures de pouvoir masculins, projettent leurs fantasmes et ceux de l'église sur les femmes pour justifier l'oppression et le maintien de l'ordre social.
Les accusées retournent cette narration contre leurs oppresseurs, utilisant le sabbat comme un espace imaginaire où elles échappent à la domination. Les chants et danses deviennent des formes de résistance symbolique. Les interrogations du juge, obsédé par les détails des prétendus sabbats, sexualisent et objectivent les accusées. Ce voyeurisme symbolise le désir patriarcal de posséder et de contrôler les femmes.
Au final, malgré quelques éclairs de génie et une dénonciation pertinente, le film reste en demi-teinte. Il caresse la subversion sans jamais l’étreindre pleinement, tâtonnant là où il aurait dû trancher, effleurant des thèmes puissants sans jamais leur donner la consistance qu’ils méritent.
Le sujet, la réalisation, les actrices et acteurs sont parfaits. Un film vraiment magnifique tant esthétiquement (décor, costumes, paysages, image superbe) que dans son message et qui laisse hagard. Le sujet de l'inquisition prend une résonance actuelle particulière : la crédulité face aux fake-news, l'hystérisation des opinions, la montée de la violence et de l'intolérance.. Le combat des jeunes filles prises pour cibles par une inquisition aveugle, stupide et absurde ressemble à celui de notre propre sentiment d'humanité confronté à une société malade; à une lutte à mort face à l'obscurantisme; au combat entre la vie et un rigorisme criminel (...), une jeunesse espérant, libre, contre un système de pensée sclérosé et violent qui dans sa démence les stigmatise, les martyrise. Les contradictions et la stupidité des bourreaux s'égrainent subtilement et deviennent toujours plus manifestes, criants. On reste captivé par l'évolution du récit, la manière dont les choses s'enchainent pour nous mener dans les turpitudes de la folie humaine et aboutir en une apothéose tellement bien vue qu'on en reste abasourdi. J'espère seulement par ce commentaire rendre un peu justice à cette réelle pépite incandescente. Un film de Résistance face à l'oppression (quelle soit religieuse ou autre) et la bêtise; libérateur et magnifique dans son ensemble. À voir absolument !
Superbe troupe de jeunes actrices ! Une ambiance stressante et en même temps une fantaisie et une liberté qui embarquent ! Le rappel d’une période pleine de cruauté !
Akelarre, le pré aux boucs, haut lieu des danses du sabbat dans les comtes basques... Comment ne pas s'étonner que ce film qui a reçu de nombreuses récompenses en Espagne soit resté confidentiel en France. L'histoire originelle se passe au Pays Basque, entre Saint Pée sur Nivelle où ce tribunal infâme a réellement siégé en 1608 et Saint Jean de Luz. L'objet du délit ? Les femmes, qui en l'absence de leurs hommes partis pêcher la morue, s'organisent et vivent librement, ce qui insupporte quelques bourgeois qui font appel à Henri IV pour ramener l'ordre. S'en suivra une répression féroce faisant de nombreuses victimes jusqu'au retour des marins qui s'opposèrent violemment à cette ignominie. 400 ans plus tard, cette histoire fait encore écho, tant le regard sur les femmes change lentement. Bravo à Pablo Aguero d'avoir mis en images cette histoire et d'avoir donné parole aux actrices dans leur langue originelle, le basque. A voir, absolument, et en VO, bien entendu !
La grosse grosse surprise de la semaine. Au moins un film cette semaine dans lequel il y a un réel parti pris et une réflexion sur la mise en scène, des personnages intéressants et combatifs...ça donne envie de voir les précédents films du réalisateur et ceux à venir
Un saut en arrière qui peut évoquer des histoires bien actuelles sous d'autres cieux de nos jours. La religion et l'obscurantisme font décidément bon ménage
Je ne m'attendais pas vraiment à ça, connaissant très bien l'histoire. Le parti pris du réalisateur est particulier. Images très belles, couleurs feu, musique envoûtante mais j'aurais aimé plus de profondeur, plus d'images de la nature et de vie entre ces personnages féminins. Bravo à l'actrice principale, qui crève l'écran.
Film très original et très réussi. À voir pour les amateurs de films décalés, on est en haleine jusqu'au bout. Pas grand public du tout mais décalé comme il faut !
Si vous êtes curieux.se des histoires sur les sorcières, de comment lutter contre l'oppresseur et survivre tant bien que mal face à des accusations "sataniques", malheureusement ce film ne montre pas à quel point c'est avant tout une histoire de sororité. A la place le film nous montre des gentilles et des méchants. Des gentilles qui se transforment en sorcières ultra sexualisées pour s'en sortir alors que le réal aurait pu nous montrer des sorcières puissantes et fortes. Des scènes de dialogues interminables, un film où on ne voit les femmes qu'à travers le regard des hommes et où jamais elles ne prennent vraiment le dessus. Très très très décevant. Sur le même sujet, se joue en ce moment au théâtre de Belleville à Paris SALEM, un vrai bon récit haletant sur des femmes accusés de sorcellerie.