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traversay1
3 644 abonnés
4 876 critiques
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4,0
Publiée le 7 avril 2019
Réalisme magique pas mort ! Et plus présent dans le cinéma latino-américain que dans sa littérature, d'ailleurs (exemple récent : Zama de Lucrecia Martel). Los Silencios se situe stricto sensu dans une "Amazone frontière" au beau milieu du grand fleuve et aux confins du Brésil, du Pérou et de la Colombie. Un endroit qui existe dans la réalité et dont les habitants croient à la présence du surnaturel. Pas de frontière entre les vivants et les morts, une situation qui prend une teinte toute particulière dans Los Silencios, dans le contexte de la fin de la guerre civile en Colombie qui aura opposé pendant 40 ans guérilleros et paramilitaires. Visuellement somptueux (la scène finale est un enchantement esthétique), le deuxième film de la brésilienne Beatriz Seigner (rien à voir avec son premier, Bollywood Dream) évoque la violence du conflit, la souffrance des vivants et les plaintes des morts, dans une narration à la douceur surprenante et envoûtante. Le film commence pourtant de manière très réaliste avant de dériver au fil de l'eau dans cet univers où se côtoient ceux qui survivent et ceux furent, des fantômes sans volonté de nuire, un peu comme dans les films de Weerasethakul. Pour apprécier pleinement Los Silencios, Il faut céder à la fascination des images et se laisser entraîner en un voyage initiatique dans les limbes aquatiques.
Il y a une "langueur" surprenante de ce film, malgré l'histoire qui se fait à fortiori;...L'exode d'un mère et de son fils entre La Colombie, le Pérou et le Brésil…..Pendant cet exode, on apprend les expropriations, les violences, les avocats pourris, les inondations….La mère trouve des petits boulots pour survivre…..Voilà en gros le synopsis….Je répète donc ce n'est pas un film historique, c'est un film poétique, qu'on aurait pu appeler, "la langueur de l'exode "…Un oxymore presque, comme la construction du film, douce pour nous parler de violence….la réalisation est belle, chaque plan, chaque photographie du film est travaillée...La lumière oscille magnifiquement entre clartés et couleurs;. Quel régal pour l'œil….Et l'atmosphère du film, nous étreint petit à petit, nous convie à l'humilité magnifiquement, par son histoire intemporelle et hors du temps…..Car il est question surtout dans la mise en scène d'arrêter le temps, de le fixer par des images, des dialogues furtifs, des regards, des lumières.;. C'est beau, on ne peut se lasser, mais le discours poétique nuit presque à la véracité du scénario, l'amoindrir quelque part …Reste un premier film magnifique, militant que je conseille, car il prouve des choses non seulement poétiques, mais humanistes….
Los Silencios est le premier film de Beatriz Seigner, découvert à la quinzaine des réalisateurs en 2018. On n’a pas la même jungle, cependant impensable de ne pas penser au travail du très grand thaïlandais qui reçut en 2010 des mains de Tim Burton la palme d’or pour « Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures » d’Apichatpong Weerasethakul. La guerre déporte les populations et enferme les morts dans le questionnement fluorescent. Le temps du deuil ne viendra que dans l’accompagnement. Dans le silence, la reconstruction peut débuter en attendant la résurrection du bonheur d’un très prometteur premier film.
Long pénible et peu compréhensible malgré quelques belles images. Les gens silencieux ont l air sincères et innocents mais non.... Une mère cherche à récupérer de l argent pour un mari mort qui ne l est pas et traine sans but en laissant son fils de 5 ans jouer avec sa kalashnikoff...! moralité celui qui tire le glaive périra par le glaive....et c'est bien ainsi
Recouverte par les eaux 4 mois par an, L'île de la Fantasia , au milieu de l'Amazone, se trouve à la frontière de la Colombie, du Brésil et du Pérou. Le mode de vie de ses habitants est, bien sûr, très lié au fleuve. Des habitants pour qui les fantômes ont une existence réelle. Ces considérations géographiques et psychiques ont fortement influencé l'histoire racontée par la réalisatrice brésilienne Beatriz Seigner et qui se déroule sur cette île : ce n'est pas un hasard si le film commence sur le fleuve, avec, en pleine nuit, une barque glissant sur l'eau, et se termine sur le fleuve, de nuit, avec de nombreuses barques ; ce n'est pas un hasard si le film évoque la porosité des frontières, qu'elles soient entre les pays ou entre la vie et la mort. Vue la région du monde où se passe l'action, ce n'est pas un hasard non plus si la réalisatrice nous parle de la violence au quotidien et des prédations causées par des promoteurs. Film sensoriel, à mi chemin entre documentaire et fiction, entre film fantastique et film réaliste, film dans lequel les bruits de l'eau font office de musique d'accompagnement, "Los silencios", présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2018, a été magnifiquement photographié par Sofia Oggioni Hatty, dont on avait déjà apprécié le travail sur "Los hongos".
Drame fantastique qui possède une atmosphère particulièrement mystérieuse et un casting qui propose beaucoup d'émotion, "Los silencios" est une très belle oeuvre sur le deuil qui mérite d'être visionner.
Fuyant le conflit armé colombien, une famille s'installe dans une petite île amazonienne. Chronique émouvante et naturaliste à la mise en scène magnifique mais dotée d'un scénario qui s'effrite au fur et à mesure. Tellement dommage.
Une mère et ses deux enfants arrivent sur une petite île au milieu de l’Amazonie. Ils cherchent à fuir les exactions des Farc. Le père semble avoir disparu dans ce conflit armé colombien. Sans argent, la mère va tenter d’offrir une nouvelle vie à ses enfants. « Los Silencios » est donc un drame social d’un temps et d’un état de pauvreté. Mais Beatriz Seigner va esthétiser son film pour donner la parole aux morts et provoquer un flou sensoriel et le rendre contemplatif. La photographie est superbe et la misère n’est jamais appuyée. Le film préfère tromper les apparences en convoquant les fantômes qui cherchent l’apaisement. A la fois fascinant, parfois impénétrable, mais résolument politique, « Los Silencios » est une promesse à l’humanité. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Bon film sur la guerre civile en Amérique du sud. L'expérience vaut surtout pour la mise en scène élégante et la plongée documentaire dans une société qu'on connaît fort mal. Le mélange entre le réel et le fantastique est bien amené et presque déroutant.
Un très beau film qui mélange onirisme et réalité sociale. "Los silencios" ramène au premier plan ces amérindiens de Colombie totalement dépossédés et victimes des guerres civiles... 🎬🎬🎬🎬
J'ai bien aimé l'atmosphère de ce film entre réalisme presque documentaire sur la vie des habitants de cette ile et le coté fantastique avec le retour des disparus. Dépaysant à souhait.
Dans Los Silencios, la réalisatrice brise toutes les frontières, du Brésil à la Colombie, du monde des vivants à celui des morts, et de la réalité à la fiction. Tout s’entremêle pour offrir un film original et profond.
Ce qui frappe immédiatement l’oeil lorsqu’on se plonge dans le film, c’est sa jolie composition scénique. Aussi bien dans le choix des formes mises en avant que dans l’équilibrage des couleurs qui soulignent toujours les émotions, la réalisatrice sait capter les instants et sublimer ses acteurs, qu’elle dirige avec une grande justesse pour offrir des moments aussi subtils que forts. On passe d’un clair obscur intérieur à un extérieur coloré et assez dynamique où la vie qui entoure cette famille, que l’on suit dans son cadre intime, rentre directement en opposition avec leur vécu individuel et familial. (...
Film remarquable, original dans la composition des plans, le développement du récit et le surgissement du fantastique au cœur d’un réel bien triste: la vie avec ou plutôt sans les disparus, au cœur d’un conflit absurde comme l’Amérique latine en connaît trop. Travail très subtil sur le son à noter.