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Jorik V
1 299 abonnés
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3,5
Publiée le 3 novembre 2022
C’est ce qui s’appelle être une sortie qui tombe à pic, ou à caractère providentiel. En effet, en juin dernier les juges de la Cour suprême, devenus majoritairement républicains sous Trump (alors que dans le film c’est l’inverse, ce qui montre le caractère rétrograde incroyable de tout cela et donne de la force au propos), ont invalidé le droit constitutionnel à l’avortement. Cela a permis à un tiers des États, les plus conservateurs, de supprimer ce droit chèrement acquis il y a un demi-siècle. Et « Call Jane » nous conte l’histoire d’une poignée de femmes à travers un récit qui s’avère donc ô combien nécessaire et en plein dans l’actualité. Ce ne sont pas des femmes qui militent pour l’avortement que l’on voit ici, mais un groupe formé par certaines d’entre elles qui ont décidé de créer un réseau clandestin pour avorter, se mettant donc hors-la-loi et susceptibles de prendre de lourdes peines de prison. Un peu comme on a pu le voir dans la Palme d’or roumaine « 4 mois, 3 semaines et deux jours », dans un mode bien plus austère et glauque.
Le long-métrage inspiré d’un véritable réseau dans le Chicago du début des années 70, n’a certes pas la force de frappe d’un autre film récent sur le sujet, l’immense choc français « L’Évènement » sorti l’an passé. Son pendant américain, moins radical mais se déroulant aussi presque deux décennies plus tard, rentre plus dans les cordes de ces films à thèse classique et académique à l’américaine. Il n’empêche, il est plaisant, réussi et interpelle quand on le met en perspective avec la décision fédérale incroyable et choquante de la Cour en juin dernier. Mais la plupart de ses défauts sont à mettre au crédit d’une première réalisation, encore timide, de la part de Phyllis Nagy, scénariste de l’immense « Carol » de Todd Haynes. Sa mise en scène est plus proche du téléfilm de luxe et manque de panache. Elle doit encore s’affirmer et cela se ressent dans la manière dont elle appréhende de manière très scolaire son sujet.
De plus, « Call Jane » est un peu long à l’allumage. La première demi-heure peine à démarrer mais lorsqu’on rentre dans le vif du sujet, on ne quitte plus l’écran et les deux heures passent à une vitesse folle, surtout que quelques notes d’humour bien senties (les scènes avec l’étudiant en médecine qui fait les avortements) et de tendresse (le final est très beau). Elizabeth Banks est excellente dans ce rôle de ménagère qui va se découvrir un don d’altruisme pour la cause et même aller au-delà. Elle amuse, attendrit et son personnage est attachant et pertinent. Dans un second rôle qu’on croirait écrit pour elle, la grande Sigourney Weaver est toujours aussi parfaite (et incroyablement jeune du haut de ses presque 75 ans!). Voilà donc une œuvre qui n’a rien de transcendant mais au propos ô combien important au vu des récents événements récents au pays de l’Oncle Sam. Tout cela manque un peu de cinéma sur la forme mais en ce qui concerne l’histoire de ces femmes, c’est passionnant et instructif tout en étant profondément militant.
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L’histoire vraie du réseau d'avortement clandestin "Jane" dans l'Amérique des années 1960. Par l'intermédiaire du personnage interprété par E. Banks, le film devient alors un engagement militant, un combat féministe à l'heure où leurs droits restent limités. Même s'il manque une notion plus marquée du risque, de la dimension d'illégalité de l'organisation, cette évocation historique résonne dans l'actualité et reste plaisante.
La mise en scène est soignée et le récit passionnant, bien mené et cruellement d'actualité. Dommage qu'on ne s'intéresse pas plus au collectif mais l'ensemble important et intelligent convaint.
"Call Jane" aborde les avortements clandestins à Chicago dans les années 60. Le film est traité avec une certaine légèreté ce qui nous empêche de prendre la véritable importance de ce combat pour les droits des femmes. Nous sommes très loin du film coup de poing "L'évènement" de Audrey Diwan, sur ce même combat en France.
Une chronique féministe (toujours d’actualité ajd) qui aborde de manière très (trop) classique mais sincère l’avortement clandestin à Chicago dans les 60’s. Le combat continue !
Difficile de noter ce film. S'il a le mérite incontestable de défendre sans compromis le droit des femmes à l'IVG et de rappeler le combat d'un groupe de femmes des Etats unis à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, Call Jane manque un peu d'ampleur. On aimerait voir davantage le contexte de l'époque, le bouleversement des moeurs, les révoltes des jeunes, en particulier contre la guerre du Vietnam, à peine évoquée. Ces mouvements sont en effet indissociables de l'explosion du féminisme militant. On ne voit pas non plus la mobilisation des femmes, sinon à la fin par quelques images. Et on s'étonne que la situation actuelle, marquée par une contre offensive réactionnaire et le vote de dispositions interdisant l'IVG dans plusieurs Etats, ne soit pas évoquée, ne serait-ce que par un texte sur l'écran à la fin du film. Enfin, sur le plan formel, Call Jane n'est pas très réussi. Le scénario s'égare parfois dans des séquences familiales peu intéressantes.
Une fiction réaliste et engagée et engageante pour le droit à l'avortement, impeccablement interprétée par deux de mes actrices préférées : Elisabeth Banks et Sigourney Weather. Que demande le peuple ?
Un bon film qui montre a quel point le monde occidental etait encore moyenageux sur certains sujets comme l’avortement dans la fin des annees 60. Quand on pense qu’en 2022 certains etats americains veulent de nouveau abolir le droit a l’avortement, ca fait froid dans le dos. Un film utile donc qui se regarde sans aucun ennui.
Ce film est loin d'être parfait mais il a l'immense mérite de s'attaquer à un sujet essentiel : le droit à l'avortement. Et de mettre en scène un fait peu connu : comment dans les années soixante, aux États-Unis, des femmes de toute origine et de tout milieu ont monté une entreprise clandestine pratiquant des avortements très sécurisés et organisés. Inspiré de faits réels (The Janes était un collectif créé par une étudiante de Chicago, actif dans les années 60 et 70, soutenu par des médecins et des leaders politiques progressistes), "Call Jane" est porté par Elizabeth Bank dont le personnage, Joy, fait un incroyable parcours : bourgeoise des beaux quartiers, mariée et heureuse, sa santé et sa vie se trouvent menacées parce qu'elle est enceinte. Les médecins lui refusent un avortement pour raison médicale car son cas présente "seulement" 50% de risque de mortalité ! Son mari est dévasté mais incapable de prendre une décision. Cette première partie peine un peu, et c'est dommage car on ne devrait pas s'ennuyer de voir des personnages face à un tel dilemme. Mais ensuite le film est lancé et on assiste à la prise de conscience de Joy, au tournant qu'elle va prendre pour donner un nouveau sens à sa vie. Ce qui est très intéressant c'est que cela se fait un peu malgré elle. Les femmes qu'elles rencontrent sont des militantes, férocement remontées contre les lois patriarcales, ce qui n'est pas du tout son cas, et c'est pourtant elle qui va prendre les choses en mains et finalement le plus de risques ! Il manque du rythme à la réalisation et de la tension au scenario, les personnages auraient mérité d'être plus travaillés, notamment celui de Kate Mara et celui du flic joué par John Magaro. Mais, encore une fois, le sujet étant trop peu traité au cinéma, on ne peut que saluer et apprécier ce film, d'autant plus qu'il s'agit d'une première réalisation !
Film sur le droit de l'avortement des femmes dans les années 70 , pas trop d'action ducoup , voir pas du tout, mais histoire interressante. Les actrices, apart la magistrale sigourney Weaver que des noms méconnus, mais encore une fois quand sigourney arrive ça remonte le niveau du film. Sinon moyen.
J'ai revu le film cette nuit sur BeTV1 entre 2 et 5.00 du matin. Je suis très sensible aux luttes des années 60 et 70 aux USA (depuis les droits civiques, le Vietnam, jusqu'au féminisme). J'ai donc adhéré complètement à "Call Jane" sans pouvoir le lâcher. J'ai cependant été étonnée des derniers échanges entre les 2 principales protagonistes (Sigourney W et Elisabeth B) car le film sort en 2022 au moment où D Trump (20/1/2017 à 20/1/2021) campe déjà dans la tourmente populiste réductrice de libertés. Alors, au moment où la légalisation de l'avortement intervient dans les seventies et pressentant ce qu'il peut advenir, pourquoi ne pas terminer par la nécessité de faire de cette légalisation, un sanctuaire et se battre pour lui. J'ai tellement le sentiment que tout est à recommencer aujourd'hui.