Selon le réalisateur, le cinéma doit se renouveler et cesser de vouloir raconter à tout prix des histoires : "En tant que spectateur mais aussi comme réalisateur, je veux être affecté par un film. Si un film est trop inscrit dans un schéma de production et de scénario conventionnel, il perd de la fraîcheur et de la force". C'est ainsi que Meurs, monstre, meurs se sert de l'horreur de façon détournée : "Il utilise le genre comme une excuse. Il rend aussi une sorte d’hommage, mais en introduisant quelques changements à la formule classique. Si on continue de répéter les mêmes formules, même si elles fonctionnent commercialement, le cinéma finit toujours par perdre".
Alejandro Fadel a toujours aimé les films d'horreur. Il a commencé à découvrir lors de ses études des classiques tels que Nosferatu, Le Cabinet du docteur Caligari, Freaks ou encore les films de James Whale et Jacques Tourneur. Plus tard, il s'est intéressé au giallo ainsi qu'aux films de genre américains, en particulier ceux de John Carpenter et de David Cronenberg.
Meurs, monstre, meurs est un film sur la peur de l'inconnu et sur l'angoisse que celui-ci fait naître : "Les formes de contrôle sur les citoyens et la surveillance policière ne cessent d’augmenter, comme nous en a averti Foucault à son époque. Elles trahissent un désir de tout contrôler, y compris la liberté, qui est aussi perçue comme une exhortation. [...] La peur transforme nos relations. Nous vivons, de plus en plus, dans une réalité parallèle, dans laquelle on se croit plus en contact que jamais avec les autres, alors qu’on s’isole de plus en plus".
Si l'histoire se déroule dans la vallée d'Uco, en Argentine, le tournage a eu lieu dans toute la province de Mendoza, une région viticole au pied des Andes.
Sous le costume du monstre, on trouve Stéphane Rideau, acteur français révélé en 1994 par André Téchiné dans Les Roseaux sauvages.